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Pourvu que le FMI dise non à Mechichi
Publié dans Business News le 03 - 05 - 2021

Lundi 3 mai, journée mondiale de la liberté de la Presse. Bonne fête à tous les collègues et les confrères. Bonne fête aussi à tous nos lecteurs, téléspectateurs et auditeurs pour qui nous vivons et sans qui nous ne sommes rien. La Tunisie célèbre cette journée mondiale avec une baisse dans son classement. Non pas en raison du manque de professionnalisme de ses journalistes, comme le répètent certains islamistes radicaux, mais à cause de la pression et du harcèlement que subissent les journalistes tunisiens et les médias tunisiens de la part du pouvoir en place et de sa coalition, islamistes radicaux en tête. On en reparlera. Pour le moment, fêtons ce qui nous reste de liberté.

A l'actualité tunisienne, la police n'a toujours pas attrapé l'islamiste radical Rached Khiari, qui fait l'objet depuis une dizaine de jours d'un mandat d'amener délivré par le Tribunal militaire. Que fait la police ? Comme nous, elle aussi devrait subir des pressions de la part du pouvoir en place. Le ministre de l'Intérieur s'appelle Hichem Mechichi lequel est copain-copain avec le fugitif. La justice et l'Etat de droit attendront, M. Mechichi semble être quelqu'un qui ne trahit pas ses copains. Il aurait été fidèle à Kaïs Saïed, la Tunisie se serait nettement mieux portée. Mais lui, il a préféré l'être avec un islamiste radical qui, il n'y a pas si longtemps que ça, défendait bec et ongles Daech et trouvait des justifications à l'assassin du professeur français Samuel Paty.
A l'actualité nationale encore, l'ONG I Watch (antenne tunisienne de Transparency) a révélé un joli scandale à propos de la députée nahdhaouie Arwa Ben Abbès qui s'est faite vacciner sans attendre son tour. Le népotisme n'a jamais disparu du pays, on le savait. On aurait espéré que la députée ait un minimum de décence pour quitter la scène politique après ce scandale, mais non. La démission ne fait pas encore partie de nos mœurs. Mais, non seulement, on n'a pas eu droit à une démission, mais il se trouve que son parti a eu le culot de trouver des excuses à cet acte de népotisme. Dépassons, ce n'est un secret pour personne que les islamistes d'Ennahdha ne ratent aucune occasion pour frauder ou voler. Ça fait dix ans qu'on le répète.
Depuis l'élection de Joe Biden, il y a quelque chose de changé sur la scène politique. Le dictateur turc Erdogan fait les yeux doux à l'Egypte, le prince saoudien Mohamed Ben Salmane essaie de trouver un terrain d'entente avec l'Iran et veut en finir avec le bourbier yéménite et I Watch dénonce un scandale impliquant un islamiste. Une première en dix ans ! Oui, il y a bien quelque chose de changé ! L'ONG financée par George Soros a enfin trouvé quelque chose sur Ennahdha.

La semaine dernière, les parlements européens et le Congrès US ont vu défiler présidents et chefs du gouvernement pour présenter des plans de relance au lendemain de la crise Covid.
Joe Biden veut 1900 milliards de dollars pour le sien. 1.000 milliards d'aides directes aux ménages, 440 milliards d'aides aux petites entreprises et aux municipalités les plus gravement touchées par la crise sanitaire et 415 milliards de dollars destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre le Covid-19.
L'Europe, quant à elle, va mobiliser 750 milliards d'euros pour la relance. Les fonds européens seront distribués en fonction des besoins de chacun. L'Italie touchera ainsi plus de 190 milliards, l'Espagne 69,5 milliards, la France 40 milliards et l'Allemagne 23 milliards. 37% de l'argent, au moins, financera la transition énergétique et 20% financera la transition numérique.
En Tunisie, on ne sait pas encore ce que ça veut dire plan de relance. Personne n'en parle en tout cas. Nos entreprises peuvent faire faillite, nos malades peuvent mourir et nos chômeurs peuvent se suicider.
Lundi 3 mai, une délégation tunisienne conduite par le ministre des Finances Ali Koôli, se rend à Washington pour négocier un nouveau prêt avec le FMI. D'un montant de quatre milliards de dollars (11 milliards de dinars), cet hypothétique prêt servira à boucler le budget de l'Etat lequel a été de 52,6 milliards de dinars en 2021. Pendant que les Américains et les Européens s'endettent pour leurs plans de relance et leurs infrastructures, nous on s'endette pour boucler le budget ! Passons, on ne fait que ça depuis dix ans !

Ce prêt est immonde pour quatre raisons, deux de forme et deux de fond.
Pour la forme, les chefs d'Etat européens et américains sont tous passés devant leurs parlements pour discuter des crédits qu'ils veulent mobiliser pour leurs plans de relance. Ils ont débattu des centaines d'heures dans les médias autour de ce plan. Chaque pays a fourni entre deux mille et cinq mille pages de documentation pour expliquer, dans le détail du détail, en quoi l'argent va être dépensé. En Tunisie, Ali Koôli est passé outre ces détails et s'apprête à quémander l'argent sans passer par le parlement. Pour ce gouvernement, le parlement est une sorte de chambre d'enregistrement. Une chambre de validation du crédit qu'on doit consulter qu'après avoir négocié le crédit ! Pire, le ministre assure que le parlement entrave le travail du gouvernement !
Quelle que soit notre opinion sur notre parlement, et elle est mauvaise, ce parlement représente le peuple et doit être consulté, avant d'aller voir le FMI. Le principe d'aller souscrire un crédit doit être débattu sur la place publique, c'est-à-dire dans les médias, avant d'aller voir le FMI. C'est ainsi que fonctionnent les démocraties.
La deuxième raison de forme qui me pousse à penser que ce crédit est une infamie est que la Tunisie a déjà pris des crédits chez l'instance internationale en contrepartie d'un engagement pour entreprendre une série de réformes. Ces réformes ont-elles été entreprises ? La réponse est non !
La Tunisie a trompé le FMI en s'engageant sur des points qu'elle n'a pas honoré. Avant de prétendre à un nouveau crédit, honore d'abord tes anciens engagements pour lesquels tu t'es déjà endetté !
Le pire, c'est que les réformes exigées par le FMI sont dans notre intérêt. On aurait fait ces réformes, la Tunisie serait dans une meilleure situation et on aurait pu, peut-être, se passer de ce nouveau crédit.

Ceci pour la forme. Pour les raisons de fond, la première est que ce nouveau prêt n'est pas destiné au titre II, c'est-à-dire pour construire des routes, des échangeurs, des hôpitaux et des écoles. Il n'est pas destiné à l'infrastructure, il est destiné à boucler le budget, c'est-à-dire à payer les salaires des fonctionnaires essentiellement.
Je trouve affligeant que nos enfants payent demain ce que, nous, nous allons manger aujourd'hui. Souscrire un crédit n'est pas quelque chose de mauvais en soi, à condition que ce crédit soit alloué à des projets d'avenir.
Les crédits souscrits sous Ben Ali ont tous été techniquement investis dans des projets d'infrastructure. Depuis la révolution, il n'y a eu aucun, absolument aucun, nouveau projet d'infrastructure. Tous les projets qu'on voit ont été planifiés sous l'ère de la « dictature ».
La deuxième raison de fond est que la souscription de crédit n'est pas l'unique solution devant le gouvernement pour boucler son budget ou financer ses projets (s'il y en a). Il y a d'autres solutions que le gouvernement actuel (tout comme le précédent) refuse de choisir parce qu'ils n'ont pas le courage politique de le faire.

Quand on est en crise, quand on a un accident et qu'on a besoin d'argent, on commence par vendre ses bijoux de famille. Un Etat, quand il a besoin de boucler son budget, se doit de privatiser ses entreprises. Surtout celles qui tirent le pays vers le bas. Pourquoi l'Etat ne vend-il pas la RNTA ou une partie de Tunisair avant d'endetter nos enfants ? Pourquoi ne privatise-t-il pas les autoroutes ? Pourquoi ne privatise-t-il pas le rail ? Pourquoi ne fait-il pas entrer un concurrent pour la Steg ? Pourquoi ne mise-t-il pas sur les énergies renouvelables, ce qui permet de réduire le déficit énergétique et offrir des milliers de nouveaux emplois ? Autant de solutions qui ne nécessitent pas beaucoup de temps, mais qui exigent du courage politique.
Autre solution, qui exige beaucoup de courage politique, en finir avec les emplois fictifs qui nous coûtent des milliards de dinars. Dans plusieurs régions, et pour obtenir une certaine paix sociale, les précédents gouvernements ont créé des sociétés dites écologiques qui emploient des milliers de personnes sans que ces personnes ne produisent quoi que ce soit. Si chacun de ces employés avait planté un arbre chaque mois, on aurait eu une forêt amazonienne dans le désert !
Autre solution, mettre dehors les milliers de nouveaux fonctionnaires recrutés grâce à l'amnistie. Ces soi-disant victimes de la répression ont été dédommagées grâce aux islamistes avec un recrutement dans l'administration. Du coup, ce sont d'autres milliards de dinars qui pèsent dans le budget, sans qu'il y ait de productivité en retour.

La Tunisie est en crise, en grave crise. Plutôt que de résoudre ce qui ne va pas, plutôt que de soigner le mal à la racine, elle joue la fuite en avant en endettant nos enfants ! Ce qui se passe est juste immoral ! Nos aïeux nous ont laissé une infrastructure, des institutions et un Etat et nous, nous allons laisser des dettes à nos descendants !
Les gouvernements précédents ont pris des crédits et cela pouvait passer au nom de la révolution et de la transition démocratique. Mais, à un moment, il faut dire stop ! Au lieu de prendre des crédits, faites votre travail ! Faites votre travail de gouvernants en éjectant la racaille qui ronge votre budget et en convainquant les partenaires sociaux de la nécessité de privatiser les entreprises publiques. Tous les pays européens et américains sont passés par la case privatisation, et tous ces pays ont allégé et assaini leur administration. C'est la formule qui a marché ailleurs, c'est la formule préconisée par le FMI, il n'y en a pas d'autres.
Parce qu'il est faible, parce qu'il n'est pas courageux, Hichem Mechichi a choisi la solution de facilité quitte à endetter le pays et nos enfants !
Eh bien, pour tout cela, j'espère de tout cœur que le FMI lui dise non ! Que le FMI lui dise, va faire ce sur quoi tes prédécesseurs se sont engagés et puis reviens nous voir avec des projets servant les générations futures ! Le FMI ne va pas financer ton train de vie onéreux et les salaires de tes fonctionnaires paresseux.


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