Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, jeudi 19 août 2021, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi et la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia pour discuter des moyens permettant l'accélération de l'octroi des aides sociales dans le cadre de l'accord conclu avec la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement. Cependant, le président de la République a saisi l'occasion de cette rencontre avec les deux ministres pour répondre à plusieurs préoccupations et autres interrogations depuis l'annonce des mesures exceptionnelles le 25 juillet. Ainsi, il a affirmé : « On parle d'un coup d'Etat et de l'absence d'un gouvernement. Il y aura un gouvernement dont la composition sera annoncée dans les prochains jours. L'Etat est maintenu et ces institutions poursuivent leur fonctionnement grâce à des Tunisiens patriotes. Ceux qui parlent d'une feuille de route, en se référant aux propos de certaines parties étrangères, n'ont qu'à fouiller dans les livres de géographie. Ma seule feuille de route rejoint celle tracée par le peuple Tunisien ».
Le président de la République ajoute que, contrairement à ce que prétendent certains, ses décisions sont indépendantes. « Je prends mes décisions, seul, conformément à mes convictions et non pour servir les intérêts de quiconque, comme ils veulent le laisser entendre. Je n'accepte aucune ingérence et je ne réponds qu'aux aspirations des Tunisiens. Je ne suis que le chemin que j'ai tracé depuis les élections, et bien avant ».
Kaïs Saïed a rappelé, par ailleurs, que l'ancien gouvernement n'avait rien fait durant la période de la crise sanitaire et que les choses n'avaient bougé qu'à la suite de son intervention.
Revenant sur l'interdiction de voyage pour certaines personnes suspectes de corruption, il a assuré : « Plusieurs personnes ont pu voyager bien qu'elles soient suspectes. J'aurais pu fermer l'espace aérien, mais il y avait les ponts aériens qu'on ne pouvait interrompre ».
Le chef de l'Etat a abordé le volet de la justice, soulignant qu'il ne s'ingère pas dans le cours de la justice, sauf qu'il est nécessaire de juger les personnes ayant volé les Tunisiens. Au final, le président de la République a réassuré qu'il n'y aura aucun retour en arrière et qu'il ne répondra à aucune pression. Il a réitéré que la justice prendra son cours et que la loi sera appliquée à tous.