Le président de la République, Kaïs Saïed a prononcé un discours ce vendredi 20 août 2021, à l'occasion d'une cérémonie de signature de la convention de distribution des aides sociales en faveur des familles démunies, assurant que la Tunisie vit des jours historiques marqués par des circonstances exceptionnelles en rapport avec la situation économique, financière et sanitaire. Dans ce contexte, le président de la République assure qu'il fera face aux défis par le défi et qu'il n'acceptera que la victoire. Il ajoute que les mesures annoncées sont exceptionnelles soulignant qu'elles ont été imposées pour réduire la pauvreté et la misère. « Ces mesures doivent être exceptionnelles puisqu'il faut lutter contre les causes ayant conduit à cette situation. C'est le résultat de dix ans de vols et de non-application des lois. C'est pour cela qu'il ne faut pas se contenter des aides octroyées, mais qu'il faut faire aux causes ».
Le président de la République assure, lors de son discours, sa détermination à exterminer la pauvreté et la tyrannie, indiquant que la tyrannie est la cause de la situation actuelle. Et d'ajouter que le danger guette l'Etat, mais qu'il n'atteindra pas ses fins et ce qu'il manigance dans les ténèbres. « Les portes qui se ferment devant les pauvres sont pires que la pauvreté. Nous ne laisserons pas notre peuple en famine ».
Le chef de l'Etat enchaine en faisant porter la responsabilité aux magistrats en les invitant à appliquer la loi, considérant qu'appliquer la loi avec trop de rigueur contre les plus démunis, est encore pire que la pauvreté.
S'adressant à ses opposants, citant dans ce contexte et pour la première fois nommément les islamistes, Kaïs Saïed assure qu'ils sont loin de l'islam et de ces préceptes « Comment peuvent-ils atteindre la réputation des hommes et des femmes? Ils considèrent que les mensonges font partie des outils politiques », indique-t-il, précisant qu'il est au courant des plans d'assassinat le visant. « Je suis au courant de ce qu'ils manigancent. Je leur dis que je n'ai peur que de Dieu malgré leurs tentatives misérables. Ils pensent aux meurtres et aux assassinats ».
Rappelons que ce n'est pas la première fois que le président de la République évoque une tentative d'assassinat, puisqu'il avait déjà insinué un autre plan planifié par une personne qui serait partie à l'étranger et aurait planifié son éviction par tous les moyens, y compris en l'assassinant, mentionnant alors Rached Ghannouchi sans le nommer. Le ministère public avait alors décidé d'ouvrir une enquête sur les propos du président de la République, Kaïs Saïed, faisant état d'une tentative d'assassinat dont il serait la cible.
Le 17 juin, la ministre par intérim, Hasna Ben Slimen a autorisé le procureur de la République près de la cour d'appel de Tunis à entamer les recherches et les enquêtes nécessaires sur le sujet, en application de l'article 23 du code de procédures pénales.