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Kaïs Saïed : Putschiste et menacé de mort
Publié dans Business News le 16 - 06 - 2021

Le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, s'est envolé vers la belle Rome et a laissé à la scène politique tunisienne une bombe que tout le monde soupçonnait sans vraiment vouloir y croire. Le président de la République a fait part de son souhait de changer la loi électorale et quelques articles de la constitution.
Le président de la République n'a cure de la situation économique, ni sanitaire ni sociale de la Tunisie et préfère aller se perdre dans les méandres d'un projet dangereux pour la pérennité de l'Etat. En bon enseignant de droit, Kaïs Saïed est convaincu que le problème réside dans les textes et qu'il suffit de les changer pour que ça aille mieux. Il s'est entouré hier de quatre chefs du gouvernement dont l'un en exercice pour exposer une vision si naïve des problèmes du pays. Il s'est entouré d'une sélection de ceux qui portent une large responsabilité dans la dégradation et la déchéance de l'Etat tunisien. Et cela pour trouver des solutions à la Tunisie. Kaïs Saïed ne réalise pas encore que toute réforme, tout changement doit passer par le parlement et par un dialogue avec les forces politiques en présence. Ce n'est pas en invitant des chefs du gouvernement au chômage qu'il parviendra à créer un autre cadre politique dans lequel il pourra évoluer tranquillement.
Mais le plus grave dans tout ça, c'est la volonté présidentielle de violer la constitution. Le chef de l'Etat souhaite opérer un changement de régime politique et de règlement électoral sans respecter les cadres et injonctions de l'actuelle constitution. Il veut organiser un « dialogue préparatif d'un autre dialogue » sur ces thèmes avec, apparemment, ces mêmes chefs du gouvernement. Kaïs Saïed souhaite mettre en jeu son propre poids populaire, additionné de ce que peuvent représenter certaines personnalités pour donner une légitimité à la violation pure et simple de la constitution.
Pour déceler cela dans les propos du président, il faut débarrasser son discours de cet amas d'inepties, de hors-sujet et de phrases où il accuse « les autres » des pires maux de la Tunisie. C'est désormais une habitude dans les discours présidentiels d'adresser des accusations extrêmement graves à des entités ou des personnes qu'il ne nomme pas. Cela a pour conséquence d'ôter tout crédit à ce genre de propos où il serait, par exemple, la cible d'éventuels plans d'assassinat que certains vont préparer en secret à l'étranger. Qui sont les instigateurs de ce plan d'assassinat ? Le président parle d'un plan le visant sans nommer qui que ce soit et sans suite judiciaire, alors qu'il y a à peine deux semaines, un blogueur a été emprisonné pour un statut insultant.
A la longue, cela rappelle la mythologie savamment construite de présidents comme Saddam Hussein ou Mouammar Kadhafi qui déjouaient des tentatives d'assassinat toutes les semaines et qui se donnent ce beau rôle du preux chevalier contre les forces du mal. D'ailleurs, tout le pays attend encore les résultats de l'enquête sur l'enveloppe empoissonnée parvenue au palais dont les services techniques du ministère de l'Intérieur avaient dit qu'elle ne contenait aucune matière toxique.

Par ailleurs, tous ceux qui auraient le malheur de contester les propos présidentiels sont traités de vendus et de traitres puisqu'ils « ne peuvent vivre que dans les marécages » comme dit le président. Il s'est aussi exprimé concernant le dialogue national de 2013 orchestré par le quartet en lui enlevant l'attribut « national ». Pour lui, ce n'était pas un dialogue et il n'était pas du tout national. Le président de la République oublie cependant qu'il y avait participé en tant que professeur de droit.
En réalité, le président de la République tente par tous les moyens de soustraire toute légitimité à son entourage politique pour se permettre de changer la constitution, ou du moins d'en entamer le processus. Cela pourrait être un objectif respectable et plusieurs entités politiques pourraient être d'accord avec cette logique. Toutefois, la condition sine qua none pour que cela puisse se faire c'est que le changement soit dans le cadre de la constitution actuelle. Les articles 143 et 144 de la constitution traitent de la question de l'amendement de la constitution en des termes très clairs : Il est impossible de modifier ou d'amender la constitution sans la cour constitutionnelle et sans les deux tiers de l'assemblée. Si l'amendement franchit ces deux étapes, il peut être renforcé par un référendum. Quel que soit le consensus obtenu autour d'un quelconque amendement de la constitution, quel que soit la « profondeur populaire » dont peut se targuer le président, quelle que soit la pertinence d'un amendement, il est tout à fait illégal de l'opérer en dehors de la constitution actuelle. Le même président de la République, Kaïs Saïed, a juré devant le peuple tunisien de protéger cette constitution qu'il s'apprête à remettre en question. Même Ben Ali, en amendant la constitution pour faire sauter la limite d'âge afin de se présenter à la présidentielle, avait respecté un peu les formes.
Le président de la République s'apprête donc à violer la constitution sans donner le moindre début d'information sur comment la changer. Quels sont les articles qui lui posent problème et qui lui permettent de dire que l'actuelle constitution est « pleine de verrous » ? Quand il parle de fonder un nouveau régime politique, fait-il allusion à la formule qu'il avait proposée quand il était candidat ou s'agit-il d'autre chose ? Il préfère parler des milliards que la Tunisie posséderait à l'extérieur et à l'intérieur du pays, mais qui ont été volés par « les autres ». Il préfère parler des « institutions chancelantes de l'Etat tunisien » et promettre qu'il ne permettra pas leur chute, alors qu'il y participe. Il préfère se cacher derrière ses formules pompeuses et creuses pour ne pas affronter les vrais problèmes des Tunisiens liés à la pandémie, à leur pouvoir d'achat, à leur sécurité ou à l'éducation de leurs enfants. Chaque jour, Kaïs Saïed confirme de plus en plus qu'il est une belle graine de dictateur.


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