« Des discussions seraient en cours actuellement pour la création d'un nouveau parti politique sans référence idéologique et qui serait conservateur notamment en ce qui concerne l'identité tunisienne », a affirmé, lundi 18 octobre 2021, l'ancien député d'Ennahdha, Samir Dilou. Au micro de Myriam Belkadhi dans l'émission Shems Jedid sur Shems FM, l'ancien nahdhaoui a estimé que l'islam politique est fini mais aussi le fait que la référence d'un parti soit une religion. « Je suis en train de discuter avec des amis de tous bords pour la création d'un parti politique sans référence religieuse et qui sera relativement conservateur notamment en ce qui concerne l'identité », a-t-il indiqué, en spécifiant « J'ai une vision particulière dans ma tête de ce parti. J'ai de l'espoir, ce ne sera pas facile mais ça ne sera pas impossible. Je discute avec les autres d'un parti qui comporte des jeunes, présidé par une femme et dont la majorité des dirigeants soient des jeunes et des femmes, qui a une vision nationale qui respecte l'identité et dont la politique se résume en une phrase : changer la vie des gens vers le meilleur ». En réponse à l'animatrice, le politicien pense qu'« aujourd'hui, le conflit politique est entre ceux qui croient à la démocratie représentative et un équilibre des pouvoirs ainsi qu'une pluralité et une vision non-claire qui peut nous conduire à une "Jamahiriya" sans pétrole (faisant allusion à la Libye du temps de Mouammar Kadhafi, ndlr) ». Et de marteler : « Dans le foot on ne change pas une équipe qui gagne mais dans la politique on change une équipe même si elle gagne ».
Dans son intervention, Samir Dilou a expliqué qu'il était avec les mesures du 25 juillet mais contre les mesures du 22 septembre 2021. Et de soutenir que le chef de l'Etat a utilisé la situation de l'avant 25 juillet 2021 pour faire main basse sur le pouvoir. Certes, il y avait une vraie crise politique, mais le président de la République en a profité pour changer les règles du jeu : « Tout le monde est responsable de cette crise même Kaïs Saïed et ce n'est pas normal qu'il soit le seul à sortir avec l'avantage de l'interprétation de la constitution et de la compréhension du message du peuple », a-t-il précisé. Le politicien a souligné que « ce qu'a fait le chef de l'Etat n'était pas pour contrer une menace imminente mais pour réunir tous les pouvoirs en ses mains et qui a débouché sur la situation actuelle du pays. Pour lui, aujourd'hui, la Tunisie est isolée du monde avec des problèmes avec les pays démocratiques, sans être apte à négocier avec le FMI et dans l'attente d'aides de quelques Etats du golfe mais qui ne seront pas sans contrepartie avec surement une atteinte à notre souveraineté ». Pour lui les dés sont pipés d'avance. Et d'expliquer que « le président ne croit pas à la concertation et au dialogue, au moins jusqu'à cette heure, et il a une vision un peu bizarre sur l'opinion publique, qui est un bloc sourd ». M. Dilou a ainsi condamné le discours violent, populiste et clivant du chef de l'Etat et qui qualifie ses opposants d'insectes, d'ivres et de vendus.