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Bronchiolite des nourrissons : une épidémie qui risque de mettre à mal les hôpitaux
Publié dans Business News le 23 - 10 - 2021

Le niveau d'alerte est à son plus haut niveau dans les services de pédiatrie dans les hôpitaux de la Tunisie. La bronchiolite refait surface et risque de rendre la situation plus compliquée que jamais en raison du manque de lits de réanimation.



« Nous notons en 2021 une épidémie de bronchiolite qui commence TÔT et FORT. A titre de comparaison, pendant toute la pandémie Covid (17 mois), nous avons eu un seul bébé mis sous assistance respiratoire (respire grâce à une machine) dans le service alors qu'en 5 jours cette semaine, nous avons 3 malades sous assistance respiratoire (nous sommes obligés de refuser beaucoup de demandes de transfert en raison du manque de lit pour cette pathologie car nous avons surtout des prématurés) et la situation est aussi grave dans les autres services. Alors de grâce, faites attention à vos bébés, ils risquent de ne pas trouver de lit disponible », c'est ce qu'a écrit, jeudi 21 octobre 2021, le président de la Société tunisienne de pédiatrie (STP), Dr Mohamed Douagi, sur son profil Facebook.

La bronchiolite est une inflammation aiguë des bronchioles causée par le virus respiratoire syncytial (VRS). Cette pathologie d'origine virale qui touche les nourrissons de moins de deux ans, peut vite évoluer vers une détresse respiratoire. La contamination se fait par l'intermédiaire de l'écoulement nasal ou des mains. L'immunité étant de quelques mois, un nourrisson peut la contracter plusieurs fois en une année.

Elle se manifeste « le plus souvent après un rhume qui s'aggrave rapidement avec des signes de difficultés respiratoires (…) La maladie est plus sévère chez les enfants de moins de 3 mois (et surtout ceux de moins de 6 semaines), les anciens prématurés ou les enfants atteints de maladie cardiaque ou pulmonaire (…) Le traitement repose sur la kinésithérapie respiratoire, destinée à désobstruer les voies aériennes supérieures et à faciliter le drainage des voies aériennes inférieures (technique d'accélération du flux expiratoire », lit-on dans Larousse.

La bronchiolite se prolifère durant la saison froide et entraîne une saturation des capacités d'hospitalisation d'enfants chaque hiver. Le niveau de mortalité annuelle par cette maladie est élevé, selon Dr Douagi. Rares sont, toutefois, les chiffres officiels disponibles au public. Le ministère de la Santé s'est, en effet, contenté de publier sur son site une définition en une phrase de cette pathologie, pourtant grave si elle n'est pas prise en charge convenablement.

Certains enfants sont prédisposés à contracter les formes graves du VRS plus que d'autres, notamment ceux qui sont nés prématurés. Interpellée sur les facteurs aggravants, la cheffe du service néonatal de l'hôpital militaire de Tunis, le colonel major Dr. Sonia Blibech, a évoqué le tabagisme, la présence d'acariens dans l'habitat et de l'atopie dans la famille ainsi que le passage automne-hivers.

L'arrivée de la saison hivernale est, en effet, un facteur de risque surtout pour les bébés de sexe masculin. Cependant, cette année, la maladie s'est déclarée plus tôt que prévue. Le premier cas de bronchiolite en Tunisie a été enregistré en juin, selon Dr Blibech.

« Nous pouvons considérer que nous sommes en situation épidémique à partir de deux cas de contamination », a-t-elle indiqué dans une déclaration à Business News avant d'ajouter que depuis juin, cinq cas de bronchiolite ont été admis à l'hôpital militaire.

La situation risque de se compliquer davantage dans nos hôpitaux avec l'hiver qui approche à grands pas surtout que le nombre de lits de réanimation dédiés aux enfants est limité. « Le matériel coûte cher et l'admission d'un cas de bronchiolite dans un service de pédiatrie nécessite une logistique rigoureuse afin d'éviter toute contamination chez les autres enfants. Actuellement seuls l'hôpital militaire et l'hôpital d'enfants Béchir-Hamza disposent de services de réanimation dédiés. La prise en charge et le traitement lourd dans les cliniques privées coûtent chers et peuvent aller jusqu'à 80.000 dinars », a-t-elle expliqué.

Interrogé sur la disponibilité d'un éventuel vaccin, Dr Blibech a précisé qu'il existait un traitement à base d'anticorps que l'on injecte en intramusculaire au patient pendant cinq mois. « Il fait office de vaccin mais il coûte très cher et n'est pas disponible en Tunisie. Nous avons pris l'initiative de solliciter le ministère de la Santé pour ramener ce traitement en Tunisie mais le dossier est, malheureusement, resté dans les tiroirs et les changements récurrents à la tête du ministère n'ont pas permis d'avancer. La prévention reste donc le meilleur moyen d'éviter à nos enfants de se retrouver à l'hôpital », a-t-elle souligné.

Dr Blibech a rappelé, dans ce sens, les gestes barrières à adopter et les règles d'hygiène. « Il s'agit des mêmes pratiques que nous avons adoptées contre le Covid-19. Se laver les mains, éviter de s'approcher du bébé ou de l'embrasser… Les enfants naissent sans anticorps. Ils ne disposent que de ceux que leurs mamans leur auront transmis. Ce n'est qu'à partir de six mois qu'un nourrisson commence à développer son immunité », a-t-elle déclaré.

La cheffe du service néonatal de l'hôpital militaire de Tunis a conclu sur une note positive assurant que dans la majorité des cas la bronchiolite se guérissait sans laisser de séquelles.

D'après une enquête menée en 2010, « le taux d'incidence hivernal de bronchiolite était 10,5% chez les enfants de moins de trois ans dans six structures de première ligne de Tunis ». Par ailleurs, au niveau mondial, « près de 600.000 enfants sont morts en 2016 des suites d'infections respiratoires basses, comme des bronchiolites, des bronchites aiguës ou des pneumonies – en lien avec la qualité de l'air. En Tunisie, le niveau de pollution de l'air est élevé et a augmenté au cours des dernières années avec la hausse de la concentration de particules fines dans l'air depuis 2010. Alors que l'Union européenne a fixé son objectif de qualité de l'air à un maximum de 20μg/m3 en moyenne sur l'année, l'OMS recommande, quant à elle, une valeur limitée à 10μgibechBl/m3. Or, en Tunisie, les valeurs enregistrées se rapprochent de 40μg/m3 », lit-on dans une étude réalisée par l'Unicef en 2019.

L'année 2020 a été un répit. Le SARS-Cov-2 ayant pris tout le terrain, la circulation d'autres infections respiratoires a été réduite et de nombreux bébés et jeunes enfants n'ont pas encore été exposés à ce virus commun qu'est le VRS.

La Tunisie n'est pas le seul pays à être en alerte face à la bronchiolite. Plusieurs pays ont tiré la sonnette d'alarme contre une vague prématurée et soudaine de bronchiolite. La France a, déjà, hissé le niveau d'alerte depuis le début du mois d'octobre. La situation épidémique a été déclarée dans plusieurs départements, selon la presse locale, et les médecins ont exprimé de grandes inquiétudes quant à une éventuelle saturation des services pédiatriques à cause d'un accroissement plus rapide de la courbe épidémique en comparaison avec les années précédentes.

En Inde aussi les médecins ont appelé les parents à davantage de vigilance notant un pic de cas de bronchiolite parmi les nourrissons dus aux changements saisonniers.


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