Trois partis politiques – Attayar, Ettakatol et Al Jomhouri – ont publié, jeudi 2 décembre 2021, un communiqué conjoint exprimant leur rejet à toute implication de l'armée dans les conflits politiques. Ces partis réagissaient au dernier discours du président de la République, Kaïs Saïed, lors de sa réunion avec les membres du Conseil supérieur des armées.
Mardi, Kaïs Saïed a exprimé sa fierté du patriotisme des forces armées et de leurs efforts pour la préservation de l'Etat soulignant que la Tunisie a fortement besoin de gens honnêtes et fidèles au pays. Il a, à l'occasion, réaffirmé sa détermination à poursuivre son action pour hisser le drapeau de la nation, affronter tous ceux qui menacent le pays et réaliser les espoirs du peuple. Ils ont dénoncé, également, la tendance du président de la République à prononcer des discours incitant à la division et ses attaques incessantes contre ses opposants politiques.
Attayar, Ettakatol et Al Jomhouri ont aussi taclé Kaïs Saïed sur les dernières nominations dans les hautes sphères de l'Etat basées sur l'allégeance et non la compétence ainsi que son ingérence flagrante dans le pouvoir judiciaire. Revenant sur la catastrophe environnementale à Sfax, les trois partis politiques ont exprimé leur soutien à toutes les actions communautaires pour faire valoir les droits des habitants de la région à un environnement sain. Sfax est devenu une véritable décharge à ciel ouvert depuis la fermeture de la déchèterie de Agareb. Sa réouverture a provoqué une contestation sociale et n'a duré que quelques jours. Des centaines de tonnes de déchets domestiques sont entassées dans les rues de Sfax, dans les environs des deux hôpitaux universitaires de la ville, entre autres.
Le ministère de l'Environnement n'a toujours pas avancé de solutions définitives à cette catastrophe environnementale. Ses propositions n'ont fait qu'attiser l'ire des habitants. Selon un membre de la campagne « Agareb n'est pas une décharge », le ministère a suggéré la création d'un dépôt provisoire pour stocker les ordures lesquelles seront traitées à la chaux vive – une technique économique ancestrale qui permet de bloquer la biodégradation des déchets et ainsi éviter leur incinération – et la vaporisation d'insecticides et de produits désodorisants pour améliorer les conditions environnementales dans la région. Attayar, Ettakatol et Al Jomhouri ont réaffirmé leur rejet de toute forme de restrictions aux libertés publiques et individuelles, en particulier la comparution des civils devant la justice militaire, les interdictions de voyage arbitraires et le harcèlement des blogueurs et activistes politiques. Ils ont, enfin, souligné qu'ils continueraient à faire pression pour mettre un terme à cette période exceptionnelle et restaurer la démocratie et le processus constitutionnel.