L'Administration tunisienne a, encore une fois, été fidèle à sa réputation. Il ne faut surtout pas bousculer la bureaucratie même en temps de crise et même si cela touche à l'intérêt économique du pays ! L'avocat et membre du bureau exécutif de la Conect, Aslan Ben Rejeb, a publié, jeudi 2 décembre 2021, un statut sur Facebook dénonçant le mutisme de l'Administration tunisienne et son inaction face au calvaire d'une société étrangère installée en Tunisie et exportatrice de catamarans de luxe « 100% made in Tunisia ».
Selon Me Ben Rejeb « depuis plus de 2 semaines la société est tout simplement empêchée de procéder à l'exportation de ses catamarans, interdiction qui n'a jamais été notifiée par écrit et encore moins motivée par les autorités. Du fait de ce blocage incompréhensible, aujourd'hui 8 catamarans sont en attente d'exportation dans le port de Sidi Daoud, 20 sur parc dans l'usine en attente de mise à l'eau et 9 en chaine de montage devant sortir dans les prochains jours (1 tous les 2 jours). (…) A ce stade, la production doit être arrêtée à défaut de place pour les stationner, et les 250 employés mis en chômage technique dans l'attente que les autorités sollicitées à tous les niveaux daignent donner une explication, une réponse, une solution ».
Il ajoute : « Cette société a obtenu en début d'année une attestation de dépôt de déclaration d'investissement pour la réalisation d'un nouveau projet d'intérêt national pour un montant total de 22 Millions d'Euros pour la réalisation d'un complexe industriel intégré de fabrication de catamarans conçus et fabriqués entièrement en Tunisie, l'expérience tunisienne ayant été jugée réussie jusque-là. Le Président du Groupe a passé 2 jours en Tunisie en début de semaine et n'a réussi à rencontrer aucun responsable malgré des demandes d'audiences transmises bien à l'avance. Le résultat ne s'est pas fait attendre : décision du groupe de renoncer définitivement au projet d'intérêt national ! ».
L'affaire ayant fait polémique, le ministère des Finances s'est décidé à résoudre cette problématique. Sa réponse se fait encore attendre.