L'avocat et vice-président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, a accusé, jeudi 9 décembre 2021, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) d'avoir commis plusieurs violations et couvert des affaires de corruption impliquant des juges. Notant que le CSM est un acquis à préserver, il a soutenu que la composition actuelle du Conseil ne pourrait être maintenue. Il a rappelé, dans ce sens, l'influence qu'avait le mouvement Ennahdha sur cet organe. « Cette institution devrait être reconstruite mais en dehors de l'état d'exception. Sa réforme doit être participative », a-t-il avancé lors de son intervention dans la matinale de la Radio nationale.
Bassem Trifi a, également, estimé qu'en dépit du marasme dans lequel baigne la justice civile, celle-ci présentait plus de garanties que la justice militaire « dangereuse », à son sens. Il a évoqué, dans ce contexte, la structure de la justice militaire placée sous la tutelle du ministère de la Défense et non sous celle du ministère de la justice et du CSM. Il a relevé, par ailleurs, une tendance à détruire la justice tunisienne en transformant les juges et magistrats en simples fonctionnaires d'Etat. Revenant sur la situation des droits et libertés en Tunisie, le vice-président de la LTDH a souligné une paralysie du fait de la stagnation de l'activité politique dans le pays. Il a signalé que la LTDH avait soutenu le 25-Juillet et continuait de le faire en espérant que ce processus apporte les améliorations escomptées et rompent définitivement avec les violations commises durant la dernière décennie. Il a affirmé, dans ce sens, que la LTDH souhaitait rétablir le contact avec la présidence du gouvernement afin de discuter de plusieurs dossiers et atteintes aux libertés commises après le 25-Juillet évoquant les interdictions de voyage et les restrictions de déplacement imposées à certaines personnalités en plus de la comparution de civils devant la justice militaire.