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Najla Bouden prise dans la tempête Kaïs
Publié dans Business News le 20 - 12 - 2021

Vendredi 17 décembre 2021, le onzième anniversaire de la révolution s'est déroulé sans aucune festivité majeure. Pour la deuxième année consécutive, Kaïs Saïed, ténor autoproclamé de cette révolution, ne s'est pas déplacé à Sidi Bouzid, comme attendu. Et pourquoi se déplacerait-il ? Il a déjà obtenu ce qu'il voulait, le pouvoir absolu. Les Bouzidiens, il n'en a plus besoin, il peut les jeter comme des Kleenex. Aficionados du président de tous bords, vous aussi vous êtes des Kleenex, vous aussi vous serez jetés.
A Tunis, on a célébré la révolution en rangs dispersés, chacun dans son coin, chacun avec ses propres moyens. On est bien loin du 14 janvier 2011 où tout le monde était uni pour représenter un front commun face à la dictature.
Ainsi, les partis préhistoriques et microscopiques Ettakatol et Al Jomhouri se sont mis derrière Attayar pour sortir manifester contre le pouvoir absolu de Kaïs Saïed.
Les partis dits laïcs, modernistes, progressistes, libéraux et socio-démocrates se sont mis derrière leurs écrans de télévision ou de smartphone pour regarder les autres « travailler ».
Le parti destourien PDL, ne se sentant pas concerné par la révolution, a poursuivi son sit-in sous le froid de canard de décembre pour protester contre l'union des Oulémas musulmans, organisation-écran du terrorisme d'après sa présidente Abir Moussi.
Et puis il y a les islamistes et ex CPR qui se sont mis derrière un duo de comiques pour manifester bruyamment, sous l'œil des caméras, contre le « tyran ». Ils ont annoncé un sit-in, mais au bout de 24 heures, ils se sont rendu compte qu'ils n'étaient que des poules mouillées, incapables de tenir longtemps sous le froid tout en résistant à la pression d'une police aux ordres.
Enfin, et pour finir, il y a eu quelques dizaines de flagorneurs sortis pour applaudir les décisions historiques du « sauveur » Kaïs Saïed. A ces derniers, le ministère de l'Intérieur a réservé le meilleur accueil et le meilleur espace de l'avenue Habib Bourguiba, face au Théâtre municipal.

Concrètement, pour résumer ce triste paysage politique tunisien, il n'y a que le PDL qui fait réellement de la politique et s'oppose courageusement au pouvoir absolu du président de la République.
Les islamistes font du bruit, certes, mais ils se cramponnent au deuxième rang, incapables de réunir des masses.
Les centristes font quasiment du surplace avec de timides réactions policées dans les médias (Afek, Attayar) ou en se cachant sous le lit (Tahya Tounes, Machrouû) le temps que la tempête Kaïs passe.
Il est évident et visible pour tous que Kaïs Saïed ne connait rien à la politique, à l'économie ou à la société. Malgré cela, il est là depuis plus de quatre mois à faire ce qu'il veut sans trouver un véritable opposant pour se mesurer à lui. Malgré la petitesse du président, l'opposition toute réunie ne réussit pas à atteindre sa taille !
Kaïs Saïed ne perdure pas parce qu'il est fort ou qu'il a l'armée et la police à ses ordres, Kaïs Saïed perdure parce que les autres sont divisés et faibles. Ils n'ont d'élevé que l'égo.

Pendant que la classe politique sautille, le gouvernement de Najla Bouden travaille. La dame travaille seule dans son coin, sans nous faire part de ce qu'elle prépare. C'est ainsi que fonctionnent les dictatures, elles n'ont pas besoin de rendre compte au peuple de leurs activités.
Aux yeux de Najla Bouden (et de Kaïs Saïed) nous ne sommes que des sujets, juste bons à payer des impôts et des taxes.
Pour savoir ce que nous réserve 2022, on doit encore attendre cette loi de finances qui, d'habitude, était dans les bacs depuis septembre. Nous sommes le 20 décembre et la fumée blanche n'est toujours pas apparue.
Pour savoir quelle est la stratégie de Mme Bouden pour remplir les caisses et connaitre son plan de réformes, il faut se fier aux rumeurs et aux petites phrases.
En recevant samedi 11 décembre le secrétaire général de l'UGTT, la cheffe du gouvernement (Première ministre plutôt) a indiqué qu'elle envisage de réduire de 10% la masse salariale, le gel des augmentations salariales pour une période de cinq ans, la levée de la compensation et la cession de quelques entreprises publiques.
Jeudi dernier, 16 décembre, Najla Bouden a reçu le patron des patrons Samir Majoul et lui a exposé son programme de réformes.
Et nous dans tout ça ? Allo, Mme Bouden ? Nous, le peuple. Nous, les contribuables. Nous, les premiers concernés, il y a quelqu'un pour nous parler et nous dire ce que vous nous préparez ?
Les médias ? Elle préfère les ignorer. Elle a même imposé des conditions aux interventions de ses ministres.
Même dans les pires dictatures, les gouvernants s'adressent au peuple et lui expliquent des choses. Chez nous, notre cheffe du gouvernement ne s'adresse qu'aux syndicats et au patronat. Et encore. Désormais, même les syndicats vont être écartés de la confidence, puisque Noureddine Taboubi a violé la confidentialité de la réunion. Il a été sanctionné tout de suite avec cet ordre de conditionner toute discussion d'un membre gouvernement avec le syndicat à un accord préalable de la Primature.
Le président a beau crier sur tous les toits qu'il est à l'écoute de ce que veut le peuple, la réalité du terrain est à l'exact contraire.

Najla Bouden se met à dos UGTT et médias
En dépit de toute son arrogance et de son mépris à l'égard des médias et du peuple, on arrive à comprendre le comportement de Najla Bouden.
Elle est entre le marteau et l'enclume. D'un côté, il y a ses obligations de cheffe de l'exécutif qui lui imposent de dire ce qu'elle fait aux premiers intéressés (c'est-à-dire nous) et de l'autre il y a les ordres de son patron Kaïs Saïed qui lui interdit de s'adresser aux médias et qui lui a imposé, la semaine dernière, de sanctionner l'insolence de Noureddine Taboubi.
Najla Bouden est entre deux feux et elle va finir par se brûler. En obéissant aux ordres du président, elle garantit sa tranquillité d'esprit sur le très court terme.
Mais tôt ou tard, elle est obligée de rendre publiques ses décisions et, à ce moment, elle va devoir affronter la colère populaire.
Pire, elle s'est mise à dos l'UGTT avec sa circulaire N°20 et Sami Tahri lui, porte-parole de la centrale syndicale, a demandé de la retirer de suite pour que les choses ne s'enveniment pas. Bien entendu, elle l'a envoyé balader, elle n'a d'ordre à recevoir que de Kaïs Saïed.
En optant pour ce choix de mépriser le peuple, les médias et la centrale syndicale, Najla Bouden joue assurément avec le feu. Pourquoi ?
Parce que Najla Bouden n'a plus d'argent dans les caisses et elle est obligée de prendre des décisions impopulaires et douloureuses. Elle se doit, de ce fait, de préparer l'opinion à ces décisions et cette opinion ne peut être préparée que par les médias et par l'UGTT. Il n'existe aucune autre solution, si l'on veut éviter cette colère populaire.
Najla Bouden a obéi au président et obtenu un sursis, mais le président ne lui servira plus à rien le jour où l'UGTT décrétera des grèves et quand les médias épingleront son amateurisme dans la gestion politique des dossiers brûlants.
Ce jour là, Kaïs Saïed la jettera comme un Kleenex, comme font tous les monarques.
Najla Bouden ne mérite pas d'être sacrifiée, car du peu que l'on sait de son plan de réformes, celui-ci peut sauver le pays. Mais ce plan a besoin de soutiens, beaucoup de soutiens dont celui des incontournables médias et des incontournables syndicats. Il suffit qu'elle lise l'Histoire de la Tunisie pour savoir ce qu'il est advenu des gouvernants qui ont joué au bras de fer avec l'UGTT. Il suffit de voir ce qui se passe dans le monde pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui méprisent les médias.
En jouant avec le feu à la fois avec les médias et les syndicats, cette bonne dame va finir par se brûler.


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