Ennahdha a appelé, dans un communiqué publié vendredi 7 janvier 2022, à la « libération immédiate des kidnappés et séquestrés », Noureddine Bhiri et Fathi Beldi. Ennahdha souligne que les accusés sont détenus en dehors du cadre de la loi et sans autorisation de la justice contrairement à ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, que le parti islamiste cite en ces termes « le chargé de la gestion du ministère de l'Intérieur » et promet d'engager des poursuites contre tous ceux qui sont impliqués dans ce « crime ».
Le parti a condamné les campagnes de diffamation visant à soumettre le pouvoir judiciaire et s'est dit contre toute tentative de dissolution du CSM. Il a ensuite appelé les Tunisiens à boycotter la consultation électronique « qui n'est autre qu'un moyen de démanteler les institutions de l'Etat et de porter un coup à la démocratie ». Ennahdha s'est dit profondément préoccupé par les répercussions de la loi de Finances 2022 sur la situation économique et sociale surtout qu'elle ne prend pas compte de la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen et des prix élevés des produits de base et qu'elle a été élaborée en l'absence de de tout dialogue participatif avec les acteurs économiques, les organisations nationales et les partis politiques. « Cette loi n'a pas été votée au Parlement et n'est donc pas légitime ni du point de vue politique ni légal » a-t-il précisé. « Le mouvement appelle ses militants et toutes les forces politiques et sociales nationales à participer aux manifestations qui seront organisées le 14 janvier 2022, afin de rejeter le coup d'Etat et les violations flagrantes des libertés et de la démocratie, et à raviver l'esprit de la révolution, de la liberté et honorer les martyrs » ajoute Ennahdha dans son communiqué.
Le mouvement islamiste a enfin déploré « l'instrumentalisation abusive, par certains médias, du communiqué du ministère public les violations électorales de 2019, afin d'insulter les candidats aux élections et en particulier le président du Parlement Rached Ghannouchi, dont le poste et l'immunité ont été ignorés, contrairement au président dont le nom a été rayé de la liste en raison de son immunité qu'il a lui-même abolie en suspendant la constitution conformément au décret 117 ».