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Nadia Akacha : les raisons d'une démission
Publié dans Business News le 25 - 01 - 2022

Les rumeurs vont bon train depuis hier à propos de la démission de Nadia Akacha de son poste de cheffe de cabinet du président de la République.
Sous un régime des plus opaques, qui ne croit pas du tout à la communication, et faute d'information officielle ou de source fiable à la présidence de la République, la place est devenue grande pour la rumeur. C'est donc à partir de bribes d'informations, ramassées ici et là, que la scène politique tunisienne essaie de deviner les véritables raisons de la démission de la « numéro 2 » de l'Etat.
Cela fait des mois, et bien avant le 25 juillet, que Nadia Akacha pense à démissionner et elle en a fait part à plusieurs de ses proches.
Se sentant dépassée par les charges de son poste et ce que lui demande le président, elle était épuisée. Faute d'équipe en bonne et due forme et refusant, de toute façon, de sous-traiter quoi que ce soit, elle était tout le temps au four et au moulin. Elle ne gérait pas que le cabinet présidentiel, elle gérait également les affaires de l'Etat, les affaires du président, les affaires de la famille… Elle ouvrait elle-même le courrier destiné à la présidence ! Avec des journées pouvant atteindre facilement les quinze heures, elle frôlait le burn-out. C'est ce qui est arrivé le 28 janvier 2021 justement, en s'évanouissant après avoir ouvert une lettre. Elle crut - ou on lui a demandé de dire cela - à une lettre empoisonnée. L'enquête diligentée à l'époque n'a abouti à rien de concret et les services spécialisés de la police n'ont trouvé aucune trace de poudre suspecte.

Accusée d'être à l'origine de toutes les combines du palais de Carthage et d'être celle qui a isolé le président de la République dans une tour d'ivoire, Nadia Akacha était la cible privilégiée des opposants de Kaïs Saïed et notamment les islamistes radicaux. Il ne se passait pas un jour sans qu'elle ne soit attaquée, souillée ou injuriée. Le degré de haine et de violence des islamistes a été au point de toucher sa famille et son propre frère pour l'atteindre et la pousser en dehors du palais.
Ne supportant plus ces attaques quotidiennes, qui touchent carrément son honneur et sa dignité, Nadia Akacha a jeté l'éponge à maintes reprises, mais c'est au mois de mai 2021 qu'elle a écrit sa démission en bonne et due forme pour la remettre au président. Refus net de ce dernier qui lui a promis de la protéger davantage devant ces attaques répétées. Concrètement, il a donné l'ordre pour lancer des procédures judiciaires contre quelques personnes qui agressent régulièrement la cheffe de cabinet sur les réseaux sociaux. Le député islamiste radical Rached Khiari et le blogueur Slim Jebali font partie de ces personnes.
Juillet 2021, tournant majeur avec la dissolution du gouvernement et le gel de l'assemblée.
Pour Nadia Akacha, c'était l'occasion de quitter le palais de Carthage pour occuper le prestigieux poste de cheffe du gouvernement. Elle voulait être la première femme tunisienne à occuper le poste. Kaïs Saïed le lui aurait même promis, d'après ses propres aveux à des proches.
C'était sans compter les autres personnes à qui Kaïs Saïed a promis le même poste, notamment Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Taoufik Charfeddine, ministre de l'Intérieur et Najla Bouden qui a réussi le « strike ».
C'est à partir de ce moment-là que Nadia Akacha a jeté l'éponge et perdu toute motivation de rester dans le cercle de Kaïs Saïed.
Elle a compris qu'elle ne pesait plus lourd face aux autres personnes qui influencent le président. Qui sont ces personnes ? Elles ne sont pas nombreuses.
Il y a d'abord son épouse Ichraf Chebil ainsi que la sœur de Mme Chebil et son époux qui résident à Sousse. Il y a ensuite le frère du président, Naoufel Saïed. Et puis il y a ses amis, notamment Ridha Chiheb Mekki (alias Lénine), Sami Ben Jannet, directeur des études stratégiques et Sonia Charbti dont l'époux Kamel Fekih a été nommé récemment gouverneur de Tunis.
Alors qu'elle était la chouchoute du président pendant très longtemps, Nadia Akacha est consciente qu'elle n'avait plus son oreille comme avant et qu'il prend ses décisions stratégiques loin d'elle. Elle a commis des fautes et elle le sait, elle a été responsable de nominations désastreuses aux yeux du président (notamment celle de Hichem Mechichi) et elle le sait et c'est, entre autres, pour cela qu'elle voulait démissionner. Mais bien qu'elle ne soit plus sa première « influenceuse », Kaïs Saïed tenait à la garder auprès de lui et la faisait même assister aux conseils des ministres où, théoriquement, elle n'a rien à faire.

Cherchant à se rattraper et à récupérer sa confiance, Nadia Akacha a entrepris d'autres méthodes pour soigner l'image du président et ce en briefant, régulièrement, quelques journalistes (qui se comptent sur les doigts d'une main, à l'instar de Malek Baccari de la 9), quelques propagandistes (comme Riadh Jrad et quelques animateurs de pages Facebook sulfureuses chargées d'injurier tous ceux qui s'opposent au président).
Elle pensait, ainsi, peser davantage dans l'estime du président et récupérer son aura d'il y a un an. En vain. Face au camp familial, elle ne faisait que prêcher dans le désert. Le président allait dans une mauvaise direction et refusait de l'écouter. Devenue inaudible, elle se sentait inutile depuis des semaines. Pire, elle ne veut plus être associée à l'entreprise du président, qu'elle estime dangereuse.

Pourquoi démissionner maintenant ? Pour le timing, les versions diffèrent selon les sources. Nadia Akacha n'a pas estimé utile de respecter son poste et de donner les explications nécessaires au contribuable. La présidence n'a même pas publié un communiqué annonçant la démission. C'est dire le degré de respect, quasi nul, de ce pouvoir au peuple.
Parmi les versions qui circulent, Nadia Akacha aurait voulu maintenir à leur poste deux directeurs du ministère de l'Intérieur que Taoufik Charfeddine voulait écarter. Son prétexte était que ces deux directeurs sont loyaux au président et l'ont aidé le 25 juillet et les jours suivants. Le président a tranché en faveur de son ministre de l'Intérieur refusant net l'ingérence de sa cheffe de cabinet.
Autre version, Mme Akacha aurait voulu nommer Kamel Guizani à la place de Taoufik Charfeddine, coupable à ses yeux, d'avoir été trop brutal le 14 janvier. Sauf que le président a décidé de renouveler sa confiance en son ministre.
Dernière version, enfin, celle présentée par le journaliste Elyes Gharbi, Mme Akacha aurait refusé le contenu du communiqué relatant l'entretien téléphonique entre le président de la République et son homologue français. L'entêtement du président lui a fait sentir qu'elle est devenue vraiment inaudible et inutile et qu'elle n'avait donc plus sa place à Carthage.


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