L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a publié dans la soirée de samedi 12 février 2022 un communiqué au terme de la réunion de son bureau exécutif sur la décision du président de la République de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et a annoncé la création d'une cellule de crise. Lundi au lendemain de l'annonce du chef de l'Etat, des unités de la police déployées dimanche pour assurer la sécurité des usagers du siège du CSM contre les manifestants qui se sont rassemblés devant le bâtiment pour appeler à sa dissolution, ont empêché les magistrats d'accéder à leurs bureaux. En réaction l'AMT et ses adhérents ont observé une grève de deux jours, jeudi et vendredi. La cellule en question aura pour mission de coordonner les efforts de gestion de la prochaine étape et de poursuivre en justice tous ceux qui dénigrent et menacent les juges.
L'AMT a, à nouveau, appelé, dans son communiqué, le président de la République à revenir sur sa décision de dissoudre le CSM et le ministre de l'Intérieur à retirer immédiatement les unités de police déployées dans les environs du siège du CSM, précisant qu'elle tient ce dernier pour responsable de la protection et préservation dossiers et enregistrements stockés dans le bâtiment.
L'organisation a, également, appelé ses adhérents à conjuguer les efforts et coordonner avec la cellule de crise pour continuer dans la lutte pour l'indépendance de la justice.
L'AMT a réitéré, dans son communiqué, qu'elle considérait la décision de Kaïs Saïed une violation du principe de la séparation des pouvoirs et une ingérence dans la justice rappelant que l'autorité constituante était à l'origine de la création de cette instance constitutionnelle qu'est le Conseil supérieur de la magistrature et qu'aucune autre autorité n'a, de ce fait, la compétence pour décider de sa dissolution.