Le professeur de droit Amine Mahfoudh a appelé, mardi 15 mars 2022, le président de la République, Kaïs Saïed, à réviser son calendrier et organiser des élections législatives plus tôt qu'en décembre comme il l'avait annoncé. Invité de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, il a avancé qu'à son sens « la dictature constitutionnelle » aurait dû prendre fin depuis le mois de février soulignant la nécessité de lancer les travaux de rédaction de la nouvelle constitution dans les plus brefs délais.
Selon Amine Mahfoudh, le comité de rédaction dont les membres seront désignés par le président de la République lui-même devrait être restreint pour éviter le chaos qu'ont engendré les 217 députés de la Constituante.
En décembre 2021, dans le cadre de son entreprise juilletiste, le président de la République a mis en œuvre une feuille de route qui inclut – sur une durée d'un an – d'une part l'organisation d'une consultation populaire pour ensuite la soumettre à un référendum en juillet 2022, et d'autre part l'organisation d'élections législatives anticipées en décembre 2022.
Ce calendrier a été relativement salué par les Etats-Unis et l'Europe qui appellent, depuis le 25 juillet 2021, au rétablissement des institutions constitutionnelles et le respect des fondements de la démocratie et de l'Etat de droit en Tunisie.
Amine Mahfoudh a avancé, également, que la nouvelle constitution devrait être brève avec un préambule court, s'arrêter aux généralités en ce qui concerne les droits et libertés et prendre en considération non seulement les dépassements dont le pouvoir exécutif pourrait se rendre coupable mais également ceux que pourraient commettre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.
Il a, dans ce sens, signalé que le problème majeur en Tunisie était celui de l'application des textes juridiques notant l'échec dans la garantie des droits et libertés de par l'absence d'une culture démocratique. Selon le professeur de droit, l'élite du pays a échoué dans la transmission de cette culture au peuple.