Est-ce que le président de la République veut réviser la Constitution de 2014 ? Souhaite-t-il plutôt élaborer un nouveau texte constitutionnel ? Et quid du référendum ? Qu'en sera l'objet ? « Je n'en ai aucune idée ! ». C'est ce qu'a avancé l'enseignante universitaire spécialiste du droit constitutionnel, Salsabil Klibi, comme réponse à toutes ces questions posées par Elyes Gharbi dans Midi Show mardi 15 mars 2022, sur les ondes de Mosaïque FM. Le décret 117 n'apporte aucune clarification. Le projet de Kaïs Saïed demeure ambigu et ce qu'il compte faire de la Constitution de 2014 ainsi que la nature du texte qui sera soumis au référendum le 25 juillet prochain sont entourés du flou le plus total.
Aucun détail n'a été communiqué quant à la mission exacte du comité consultatif que le chef de l'Etat compte composer et consulter. On ne sait rien des travaux qui lui seront assignés ni de leur déroulement. Selon Mme Klibi, tant que ce comité, n'a pas été constitué, on n'aura pas de réponses.
Il est, cependant, clair que les membres du comité en question seront désignés par le locataire de Carthage lui-même. Ils seront consultés par le président de la République mais leurs recommandations pourraient ne pas être prises en considération. « Ce que ce comité présentera ne représente pas d'avis conforme », selon Mme Klibi.
Après avoir taclé Kaïs Saïed sur l'incertitude générale qu'a engendré son entreprise juilletiste, l'enseignante a critiqué le sens des priorités du chef de l'Etat soulignant que le sujet de la Constitution est secondaire compte tenu de la situation socio-économique du pays. « Avoir un nouveau texte ne nous apportera rien si la situation reste telle qu'elle l'est », a-t-elle affirmé.
« Il faudrait, d'ailleurs, mettre fin à l'Etat d'exception », a-t-elle ajouté notant que le processus mis en place par le président de la République est long « comme s'il avait oublié que nous étions en période exceptionnelle ».