Le vice-président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Hichem Elloumi, a affirmé que la rencontre du 2 avril 2022 avec le président de la République, Kaïs Saïed, avait porté sur le dialogue national et la feuille de route en plus de rassurer les hommes d'affaires. Il a souligné la sensibilité de la situation économique et l'impact de la propagation du Coronavirus, du conflit russo-ukrainien et de la baisse de notation de la Tunisie. Invité le 5 avril 2022 par Wassim Ben Larbi sur les ondes de la radio Express FM, Hichem Elloumi a souligné l'importance de garantir la stabilité du pays et de s'appuyer sur une feuille de route établissant une certaine visibilité. « Nous soutenons le programme du président de la République… Il nous a réaffirmé que les corrompus et les hors-la-loi seraient jugés », a-t-il ajouté. Hichem Elloumi a assuré que le gouvernement communiquait avec l'Utica. Il a considéré que les mesures présentées à la date du 1er avril 2022 nécessitaient plus de clarifications. « Il y a un programme de mesures urgentes qui a été présenté. Néanmoins, ces mesures restent incomplètes… Elles doivent être expliquées davantage. Ceci nécessite un renforcement du partenariat… Malheureusement, il n'y a pas de coordination entre les ministères. Les échanges avec le ministre de l'Economie, Samir Saïed, aboutissent souvent à d'excellentes idées. Malheureusement, il n'y a pas d'impact par la suite… L'Utica doit pousser encore plus vers le dialogue », a-t-il poursuivi. Par la suite, Hichem Elloumi a critiqué les raids policiers armés sur les entrepôts et les usines alors qu'ils sont en situation régulière. Il a insisté sur l'application de sanctions pécuniaires pour les usines et les entrepôts en cas de constatation de dépassements. « Ceci n'est pas concevable, car il renvoie une très mauvaise image de la Tunisie… Nous devons nous focaliser sur le secteur parallèle et la contrebande… Il faut appliquer une sanction pécuniaire aux personnes ayant un surplus de marchandises subventionnées au niveau des stocks et non-pas les condamner à vingt ans de prison », a-t-il déploré. Evoquant les réformes économiques, Hichem Elloumi a expliqué que la relance économique ne pouvait pas avoir lieu sans l'encouragement des exportations. Il a critiqué l'article 52 de la loi de Finances de l'année 2022, portant annulation du régime suspensif de la TVA pour les sociétés de commerce international. Il a appelé à l'introduction du dégrèvement physique et financier afin d'encourager l'investissement. Il a, également, évoqué l'adoption des pactes sectoriels de compétitivité. Concernant les énergies renouvelables, Hichem Elloumi a déclaré : « Nous sommes les derniers de la classe ! ». Il a déploré les retards enregistrés au niveau de ce secteur. « Actuellement, nous bénéficions d'un accord d'association nous exonérant de certains impôts et taxes. Nous allons, bientôt, nous retrouver face à une taxe carbone… Nous sommes face à un gouvernement de transition présentant des stratégies et des programmes avec des objectifs atteignables en 2035 alors que nous ne nous étions même pas mis d'accord sur la feuille de route pour l'année 2022 », a-t-il dit.