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Instance présidentielle dépendante pour les élections
Publié dans Business News le 22 - 04 - 2022

Il est le maître du 'game' comme disent les jeunes. Il détient tous les pouvoirs et ne fait qu'étendre son champ d'autorité. Lui, c'est le président de la République, Kaïs Saïed, que ses actions soient bénies et que ses approches soient sanctifiées. Il faut bien commencer à être prudent, voire s'essayer un peu à la chose laudative dès maintenant en abordant le cas présidentiel. On ne sait jamais ce qui pourrait advenir de ceux qui ne font pas dans l'éloge…

Donc, on a un chef de l'Etat, qui a gelé le parlement, installé son gouvernement, s'est arrogé les pleins pouvoirs, qui a dissous le conseil supérieur de la magistrature et nommé les nouveaux membres et qui finit aujourd'hui par ratifier la loi de l'Instance indépendante pour les élections dont il nommera en personne les membres. Décret après décret, Kaïs Saïed poursuit son entreprise de purification, son grand ménage en solo, il continue de verrouiller le pays. D'autres actions suivront irrémédiablement, mais restons sur le sujet du moment.
Elu, plébiscité par le peuple via les leviers existants, Kaïs Saïed est pourtant en train de tout démanteler. Même l'instance qui avait proclamé à l'automne 2019 le résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle, faisant de lui le second chef de l'Etat élu démocratiquement en Tunisie.
Alors oui, il y a tous les aficionados du grand chef qui applaudissent et qui sont en pamoison face aux nouvelles approches etc… Il y a aussi les désespérés qui applaudissent, discrètement parfois, mais qui applaudissent quand même. Ceux là sont les traumatisés des dernières années. Sous le choc, déstabilisés, ils ont perdu tout sens critique, ils s'accrochent à un semblant d'espoir du moment que les méchants d'hier soient éradiqués et tout le package qui va avec, quitte à ce que tout soit détruit, le bon comme le mauvais. Peu importe que le président soit étrange, qu'il cafouille parfois ou qu'il ne garde même plus un semblant de pratiques démocratiques, ce qui importe c'est qu'il combatte Ennahdha et ses acolytes. Rapidement en passant, le président n'a pas de différend idéologique avec les islamistes, que ceux qui en doutent se réfèrent à ses positions. Il ne fait que les renforcer à cause de ses égarements. Il a une vision, un projet qu'il veut mettre en œuvre et personne ne doit se mettre en travers de son chemin. En bon représentant des mouvances populistes, il surfe sur les espoirs et les désirs du peuple pour s'ériger en l'unique sauveur. Tout est question de positionnement politique.

La situation en Tunisie ressemble à s'y méprendre à une dystopie, définie par Larousse comme étant « une société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie néfaste ». Sauf que ce que nous vivons est bien réel. Une polycrise inextricable qui ne fait que se compliquer au fur et à mesure que les décrets tombent, que l'économie défaille, que les roublards opposants reprennent du poil de la bête et que le président étende sa mainmise.

Pour ce qui est de l'Isie, personne ne dit que l'instance était irréprochable. Cela, il n'y a que les naïfs et les anti-Saied basiques qui peuvent le dire. Notre problème en Tunisie, c'est qu'on perd rapidement le discernement quand on se retrouve face à un problème plus gros que le précèdent. Quand Ennahdha était aux commandes, le mouvement la jouait fine et œuvrait en sous-marin. Mais Kaïs Saïed ne fait pas dans la délicatesse, il y va franco, il fonce dans le tas malgré les répercussions que ses actions pourraient avoir sur son image, notamment auprès des partenaires étrangers. A l'automne 2021, il disait de l'Isie, qu'elle n'était ni supérieure, ni indépendante. On s'attendait d'ailleurs à ce qu'il procède à sa dissolution. Aujourd'hui, il amende la loi organique de l'instance et nommera lui-même ses sept membres. Cette instance, qu'on ne peut plus décemment qualifier d'indépendante, devra superviser les prochains scrutins : le référendum sur la constitution du 25 juillet, constitution voulue et rédigée par celui qui a nommé ses membres ; les législatives anticipées du 17 décembre qui seront régies par le nouveau code électoral voulu et rédigé par le même Saïed et à laquelle participeront les pro et les anti démarche présidentielle et puis le concerné devra vouloir rempiler en 2024… C'est bien pratique d'instaurer les règles du jeu et d'en être à la fois juge et partie.


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