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Le clan Saïed sur les pas de Nidaa Tounes
Publié dans Business News le 26 - 04 - 2022

A chaque mois de ramadan, les Tunisiens ont droit à une série de fictions télévisées qui font l'objet de toutes les discussions. Pour celui de 2022, en plus de ces fictions, on a eu droit à un « soap-Facebook » entre les membres du clan du président Kaïs Saïed.
Ça n'a rien d'extraordinaire, c'est souvent comme ça que ça se passe dans les sphères du pouvoir où les apparatchiks se livrent à des batailles à couteaux tirés pour s'approcher le plus de la sphère du pouvoir.
Ne sortez pas vos popcorns, cependant, car la bataille entre les membres du clan Saïed n'a rien à voir avec celles que certains auraient pu voir dans « House of cards » ou « Designated survivor ».
Ici, les acteurs n'ont rien à voir avec Kevin Spacey ou Kiefer Sutherland, ils s'appellent Riadh Jerad, Taoufik Charfeddine, Néjib Dziri ou Nadia Akacha. Ils sont de la même famille que Hafedh Caïd Essebsi, Sofiène Toubel, Youssef Chahed et Mohsen Marzouk. A chaque époque son soap…
Dans celui de 2016, on a vu Mohsen Marzouk s'entredéchirer avec Hafedh Caïed Essebsi au sein du parti présidentiel Nidaa Tounes. Au bout de plusieurs épisodes rocambolesques, M. Marzouk a fini par jeter l'éponge pour créer son propre parti Machroûu Tounes.
En 2017, on a vu le camp de Youssef Chahed s'entredéchirer avec le même Hafedh Caïd Essebsi avec, à la clé, une vraie fausse guerre contre la corruption, dont le seul vrai acte spectaculaire était l'arrestation de Chafik Jarraya. En 2018, la bataille a atteint son apogée au point de pousser l'ancien chef du gouvernement à se plaindre publiquement du chef de Nidaa Tounes lors d'un discours à la télé publique resté dans les annales. Avec son ami Nabil Karoui, Hafedh Caïd Essebsi lui rend la monnaie de sa pièce à coups d'émissions sur Nessma TV.
Youssef Chahed finit, quelques mois plus tard, par jeter l'éponge pour créer son propre parti Tahya Tounes. Quant à Nabil Karoui, il a fini par se disputer avec son ami Hafedh et a, lui aussi, créé un parti, Qalb Tounes.
D'autres vainqueurs de 2015, en mal de positionnement, ont fait de même et ont créé, eux aussi des « partillons ». C'est le cas de Salma Elloumi, Saïd Aydi et Néji Jelloul.
Aux élections de 2019, et sans surprise, Nidaa Tounes, Tahya Tounes et Machroûu Tounes se sont tous cassé la gueule. Qalb Tounes a, en revanche, tiré son épingle du jeu grâce à un extraordinaire concours de circonstances. Youssef Chahed a jeté en prison Nabil Karoui ce qui a «victimisé et héroïser » ce dernier.
Par la grâce de ses « enfants », Nidaa Tounes était jeté aux poubelles de l'Histoire, alors qu'il caracolait en tête cinq ans plus tôt. Quant aux acteurs, ils sont à la ramasse. Youssef Chahed, Nabil Karoui et Hafedh Caïed Essebsi sont « réfugiés » à Paris. Les autres, tous les autres, n'arrivent plus à se faire entendre par quiconque et ne paraissent dans aucun sondage. Le président, pour sa part, il est juste décédé laissant derrière lui poussières et désolations. Paix à son âme, il était responsable pour beaucoup dans la débâcle et la désunion de ses « enfants ».

Pour le soap de 2022, la bataille ne se fait pas autour d'un parti, puisque le président de la République n'en a pas un officiellement, elle se fait autour d'hypothétiques comités de soutien de Kaïs Saïed. On est beaucoup plus dans le virtuel, c'est nettement moins palpitant avec des acteurs nettement moins charismatiques.
La cocotte bouillonne depuis quelques semaines déjà. Hier, lundi 25 avril, on a eu droit à un coup d'éclat avec un post Facebook incendiaire de Nadia Akacha, ancienne cheffe du cabinet du président, qui envoie une « droite » au ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine. Avec un lexique policé, elle l'accuse d'être indigne.
C'était suffisant pour que les membres du clan Charfeddine s'emportent contre la dame dans les différentes pages facebookiennes. On l'injurie, on lui prête des relations sexuelles avec l'ambassadeur de Tunisie à Manama et on l'accuse d'être une traîtresse. C'est bas, dites-vous ? Ben oui, ce ne serait pas un soap autrement !
Comme avec Nidaa Tounes, la majorité des attaques sont faites par des anonymes (la lâcheté a toujours caractérisé les apparatchiks néophytes), mais il y a quand même quelques kamikazes qui attaquent à visage découvert. C'est le cas de Néjib Dziri qui a réussi à avoir une tribune sur la radio IFM. Ce quadra invite le président à limoger toutes les personnes nommées par Nadia Akacha dans l'administration et l'assainissement du palais de Carthage de toutes ses sources d'informations.
Pour surenchérir, Ahmed Chaftar déclare que la dame n'a pas mérité son poste à Carthage, que sa lecture de la situation politique est à côté de la plaque, qu'elle était une simple fonctionnaire et qu'elle n'a jamais eu de pouvoir d'influence.

L'autre camp (celui de Akacha) a aussi ses kamikazes qui évoluent à visage découvert. Le plus illustre s'appelle Riadh Jrad, un vingtenaire à l'égo surdimensionné totalement inconnu du monde politique et qui fait des exploits en matière de flagornerie publique. Celui-là, il a réussi à obtenir une tribune à la télé « la 9 » appartenant à l'homme d'affaire Jenayeh.
Depuis quelques jours, Riadh Jrad attaque, à travers sa page Facebook, le camp Charfeddine et jure ses grands dieux qu'il va dire toute la vérité au grand peuple tunisien.
La raison de ces envolées facebookiennes du « gamin » ? Taoufik Charfeddine est en train de limoger, une à une, les personnes nommées par Mme Akacha. Le limogeage de la gouverneure de Sousse, Raja Trabelsi le 29 mars dernier, était dur à avaler pour lui.
Mais le fait le plus grave justifiant les attaques de Jrad contre Charfeddine est que ce dernier a procédé à la démolition de constructions anarchiques à Sousse dont certaines appartiennent à la famille Jenayeh.
A entendre les membres de ce camp sur les réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur est aussi « coupable » de nommer des délégués régionaux n'appartenant pas aux membres du comité de soutien de Saïed. Pire, on l'accuse de nommer carrément des islamistes et des membres du parti islamiste radical Al Karama à ces postes.
Réplique immédiate du clan Charfeddine. Hier, sur l'une des pages qui lui sont apparentées (la sulfureuse Hasdrubal qui apparait par intermittence), un gogo a diffusé une vidéo pour jurer ses grands dieux que le ministre de l'Intérieur n'est pas responsable de ces nominations douteuses. A l'entendre, il y aurait des failles dans le système du ministre et ce dernier, toujours d'après cet inconnu, ne fait que signer les nominations qu'on lui présente.
Argument dur à avaler ? On vous avait prévenu, on est dans un soap tunisien, pas dans « House of cards ». Ici, plus c'est gros, plus ça passe.
Dans toute cette chakchouka, au clan de la famille, s'ajoute celui du jeune ministre des Affaires sociales, Malek Zahi qui, selon les bruits de couloirs, ne semble pas être sur la même longueur d'onde que son collègue de l'Intérieur.

Comment les choses vont évoluer dans le futur ? Ce n'est pas difficile à deviner. L'entourage de Kaïs Saïed va connaitre le même sort que leurs prédécesseurs de Nidaa Tounes.
D'ores et déjà, Nadia Akacha a plié bagages pour se réfugier à Paris avec sa famille.
Jrad et Dziri ne seront même pas inscrits dans les poubelles de l'Histoire, ils sont comme ces Kleenex qui se décomposent tous seuls dans l'atmosphère.
Au vu des nombreuses charges que lui préparent ses opposants, Taoufik Charfeddine finira devant un tribunal ou réfugié à l'étranger.
Les comités de soutien de Kaïs Saïed imploseront comme a implosé Nidaa Tounes.
Quant à Kaïs Saïed, l'Histoire tunisienne a démontré qu'on ne sort jamais indemne du palais de Carthage. Béji Caïd Essebsi l'a quitté les pieds devant, Moncef Marzouki honni, Habib Bourguiba éloigné dans une prison dorée et Zine El Abidine Ben Ali réfugié en Arabie saoudite où il est décédé.


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