Une patiente a été refoulée à l'entrée du service de génécologie à l'hôpital de Wassila Bourguiba la semaine dernière. L'accès au service a été interdit à la dame car elle n'était pas munie d'une copie conforme de son certificat de mariage. Son témoignage publié dans des groupes sur Facebook a fait scandale. Plusieurs internautes ont relevé une atteinte insupportable aux droits de la femme. Revenant sur le sujet, le directeur de l'hôpital Wassila Bourguiba, Hafedh Dakhlaoui, indique que cette pratique n'est pas propre à son établissement notant qu'elle date de plusieurs années et est appliquée dans tous les services obstétriques des établissements hospitaliers.
M. Dakhlaoui explique que le certificat de mariage est exigé aux femmes enceintes précisant que cette procédure a été mise en place pour lutter contre la fuite des mères célibataires des services obstétriques. Il s'est référé, par ailleurs, à la circulaire n°41 datant de juin 2000 pour souligner que certaines personnes se présentent sous une fausse identité.
BN Check a parcouru les différentes circulaires du ministère de la Santé en lien avec la prise en charge des patients (disponibles sur le site web du département). Ladite circulaire 41 stipule clairement que le personnel des établissements hospitaliers se doivent de vérifier l'identité de la mère à travers une pièce d'identité et lui accorder la prise en charge et l'accompagnement nécessaire en vue de lutter contre la fuite des mères célibataires après l'accouchement. Il n'est en aucun cas question de certificat de mariage ou toute autre preuve de l'état matrimonial du patient. La loi tunisienne ne fait, d'ailleurs, mention d'aucune demande de certificat de mariage pour une consultation dans les services de génécologie-obstétrique qu'il s'agisse de mères célibataires ou de femmes mariées. Toutes les circulaires du ministère de la Santé sur l'accueil et la prise en charge des patients insistent, en plus, sur « l'humanisation » et le « respect de la vie privée des patients et leurs secrets » (circulaire n°66 du 19 juillet 2008).