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Hausse du taux directeur - Des experts en économie se prononcent contre !
Publié dans Business News le 20 - 05 - 2022

Trois jours après la hausse du taux directeur, la pilule ne passe toujours pas. Entre stupéfaction et colère, les Tunisiens ne savent plus sur quel pied danser, le coût de la vie ayant nettement augmenté ces derniers mois et cette augmentation représente un coup de massue. Il faut dire que plusieurs experts économiques ne sont pas d'accord avec cette décision, malgré les efforts de Marouen Abassi, gouverneur de la Banque centrale, pour justifier cette hausse.

Mardi 17 mai 2022, le Conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé de relever le taux directeur de la de 75 points de base à 7%, ce qui se traduirait par un relèvement des taux des facilités de dépôt et de prêt marginal à 6% et à 8% respectivement. Il s'est dit préoccupé quant aux risques haussiers entourant la trajectoire de l'inflation, en perspective, et a souligné l'importance de la coordination des politiques économiques pour éviter une dérive inflationniste qui pourrait accentuer les vulnérabilités et mettre en difficulté la reprise de l'activité économique. Il a aussi insisté sur la nécessité d'entreprendre, dans les plus brefs délais, les réformes structurelles nécessaires permettant de remettre la croissance économique sur une tendance haussière afin d'assurer la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette publique.

Dans son communiqué, l'autorité monétaire a souligné qu'il y a une accélération rapide et à caractère généralisé de l'inflation dans le monde, qui contraste avec une reprise molle de la croissance mondiale et que plusieurs banques centrales dans le monde se sont orientées vers le resserrement de leurs politiques monétaires.
Elle relève qu'en Tunisie, l'inflation poursuit son accélération en atteignant 7,5% en avril 2022 (en glissement annuel), le plus haut niveau enregistré depuis fin 2018, et qui a pour origine l'accélération des prix des produits manufacturés et des produits alimentaires.
En outre, l'institution financière considère que la diffusion des pressions inflationnistes en provenance de l'étranger vers les prix domestiques, d'une part, et les répercussions des ajustements attendus des prix administrés dans le cadre de la réforme du système des subventions, d'autre part, seraient de nature à maintenir l'inflation sur des paliers élevés aussi bien en 2022 qu'en 2023.

Revenant à la charge vendredi 20 mai 2022, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Marouen Abassi a affirmé que « le coût de l'inaction s'avère très très élevé » et que « l'inflation risque de devenir à deux chiffres, ce qui entraverait toute stabilisation macroéconomique, préalable à une vraie reprise économique ».
Et d'ajouter : « Depuis plusieurs mois, la BCT n'a pas cessé d'alerter sur les risques et les urgences des tensions inflationnistes et a appelé à la mise en place de réformes structurelles ».

Or, la politique monétaire entreprise par la BCT a été vivement critiqué ces derniers jours. Les Tunisiens ont été choqués par cette hausse substantielle du taux directeur qui va impacter sérieusement le remboursement de leurs crédits, avec des hausses consistantes des tranches à payer pour les banques. Et donc, par conséquent, va impacter leur pouvoir d'achat. Idem pour les entreprises, en particulier les TPME, dont l'accès au financement était déjà difficile, devient pour une bonne partie inaccessible, vu les frais engendrés.

Dans ce même cadre, plusieurs experts économiques ont exprimé leur désaccord avec la décision de la BCT.
Ainsi, Aram Belhadj, docteur en sciences économiques, enseignant-chercheur à l'Université de Carthage et expert-consultant, a estimé dans un post Facebook que « la hausse du taux directeur de 75 points de base est un coup fatal à l'économie réelle et un cadeau gratuit au secteur bancaire et financier ». Certes, les avertis s'attendait à une hausse mais pas de cette ampleur, a-t-il expliqué.
Il a soutenu lors de divers passages dans les médias qu'« augmenter le taux directeur est une démarche erronée car l'inflation est due à la conjoncture mondiale ». Et d'expliquer que la cause principale de l'inflation est due à des facteurs extérieurs notamment la guerre en Ukraine.
Pour lui, la hausse du taux directeur ne va pas freiner l'inflation mais bien au contraire, cela pourra impacter la consommation et l'investissement et impactera le citoyen et l'entreprise.

Idem pour l'expert économique Ezzeddine Saidane qui pense que l'autorité monétaire est sur une fausse trajectoire et que sa démarche va compliquer la situation économique et financière en Tunisie.
Pour lui, le seul bénéficiaire de cette décision est les banques de la place. La hausse du taux directeur ayant des répercussions négatives sur les citoyens et les entreprises.
La solution réside dans la mise ne place des réformes économiques et financières et la reconsidération du modèle de dépenses de l'Etat, estime Ezzeddine Saidane.

Moez Joudi, expert en économie, partage aussi cette opinion. Interpelé dans un post Facebook sur cette hausse, il consent que l'arme de la Banque centrale pour faire face aux menaces de l'inflation est d'agir sur le taux directeur et que sa réaction était attendue. Mais, pour lui, « cette augmentation ne sera pas efficace sans réformes économiques et outre le fait d'œuvrer au niveau gouvernemental pour s'attaquer à l'inflation depuis ses racines, et pas seulement au niveau de certains phénomènes ou discours menaçants et publicités mensongères ».
Il note aussi que « les PME tunisiennes qui travaillent à flux tendus et qui survivent grâce aux découverts bancaires, seront amenées à augmenter leurs prix en réaction à l'augmentation de leurs charges financières ».
Et de préciser : « Donc, il n'est pas toujours sûr que l'augmentation des taux entraînera à coup sûr une baisse de l'inflation. En même temps, le dilemme c'est que la BCT se devait de réagir pour donner un signal et limiter la demande au niveau monétaire, le problème c'est au niveau des gouvernements qui n'accompagnent pas ce genre de mesures et qui ne font rien sur le fond pour juguler structurellement l'inflation ».

Face à la crise qui secoue le pays et l'inflation galopante, qui est en grande partie exportée, les avis des experts divergent. Des voix se sont élevées pour critiquer la décision de la Banque centrale de relever le taux directeur. Pour ces experts, cette démarche ne sera pas efficace tant que les réformes structurelles ne sont pas entreprises et tant que l'autorité monétaire ne soit pas appuyée par le gouvernement.


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