A l'occasion de la Coupe du monde de rugby à XV (dames), prévue du 22 août au 27 septembre 2025 au Royaume-Uni, une délégation féminine tunisienne participera à une série de programmes et d'activités parallèles. L'objectif de cette initiative est de s'inspirer d'expériences internationales pour renforcer le développement du rugby féminin en Tunisie, tant au niveau des clubs que des sélections nationales. Lors de la réception de la délégation tunisienne, ce mardi, l'ambassadeur britannique à Tunis, Roddy Drummond, a déclaré à l'agence TAP que « cette édition de la Coupe du monde sera un événement marquant, notamment grâce à la participation de 16 équipes nationales, un record ». Il a ajouté que « cet événement constituera une opportunité majeure pour organiser une série d'activités et de programmes parallèles, qui permettront de profiter de la visibilité exceptionnelle de la compétition, en particulier à Sunderland et dans les autres stades hôtes. Ces activités fourniront des idées, des propositions et des initiatives importantes pour le développement du rugby féminin en Tunisie, ainsi que pour la formation de cadres dirigeants capables de contribuer à l'essor de cette discipline ». L'ambassadeur, passionné de rugby, a partagé son propre parcours, en déclarant : « j'ai pratiqué et entraîné au rugby, notamment en Syrie, où j'ai œuvré à son développement. J'ai pu intégrer des enfants issus de camps palestiniens dans des sessions d'entraînement, ce qui m'a permis de mesurer l'impact positif de ce sport sur la motivation, le moral et la capacité à relever des défis ». De son côté, Ikbel Aouji, chargée de la communication à la Fédération tunisienne de rugby, a précisé que cette participation s'inscrit dans la continuité de plusieurs formations organisées par World Rugby et ses partenaires. Ces programmes visent à former une nouvelle génération de femmes leaders capables de promouvoir le rugby féminin à travers le monde. Elle a souligné que « le but est d'élargir la base des licenciées, en sensibilisant les filles à la pratique du rugby dès leur jeune âge, ce qui aura un impact positif sur le niveau technique du rugby féminin en Tunisie, que ce soit à 7 ou à 15 ». Elle a, à ce propos, rappelé que « le nombre de licenciées en rugby en Tunisie s'élève actuellement à 1983 joueuses, réparties dans 14 clubs ». De son côté, Ranim Hmida, joueuse de l'équipe nationale tunisienne de rugby à 15, qui prendra également part aux événements au Royaume-Uni, a quant à elle souligné les difficultés structurelles auxquelles fait face le rugby féminin en Tunisie. « Le manque d'infrastructures et les mentalités conservatrices freinent encore la pratique féminine. Le rugby est souvent perçu comme un sport violent, ce qui décourage de nombreuses familles à soutenir leurs filles dans cette voie dès l'école. Pourtant, les progrès techniques et la participation croissante des équipes nationales à l'international prouvent que ce sport est accessible et sûr ». Pour sa part, Maha Zaoui, directrice générale à la Confédération africaine de rugby, a rappelé que le niveau du rugby à XV féminin en Tunisie a baissé depuis 2012. « La Fédération tunisienne travaille aujourd'hui à reconstruire une équipe nationale compétitive à l'échelle régionale et continentale, en misant sur un travail de base. La participation aux programmes britanniques sera une opportunité précieuse pour renforcer les plans de développement et tirer profit des outils mis en place par les fédérations continentale et internationale pour faire progresser le rugby féminin », a-t-elle conclu.