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L'honneur sauvé de l'UGTT
Publié dans Business News le 24 - 05 - 2022

« La patrie est notre boussole », a annoté la puissante centrale syndicale à la suite de sa décision de bouder le dialogue proposé par le président de la République. Pour les observateurs de la scène politique tunisienne, il s'agit là d'une rebuffade pas très étonnante venant de l'UGTT. Historiquement, l'organisation est dans son rôle. Elle a toujours su faire jouer son poids pour négocier ferme. Il ne faudra pas oublier, tout de même, que l'union n'a pas fermé la porte au dialogue. Elle le rejette sous sa forme actuelle. Elle maintient ainsi la pression dans le but d'inciter le président à mettre de l'eau dans son vin.

La position de l'Ugtt était très attendue. Composante essentielle du dialogue voulu par Kaïs Saïed, le syndicat a jeté un pavé dans la mare. Le président, détenant les cartes du jeu, espérait mettre toute la smala devant le fait accompli avec son décret portant création de la commission consultative. Un décret qui exclut dans son texte les partis politiques de la participation et qui fixe les domaines d'intervention des organisations.
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Un représentant de l'UGTT est ainsi appelé à la barre au comité consultatif des affaires économiques et sociales et au comité du dialogue national. Avec les autres composantes, il devra présenter le rapport final des travaux dans un délai n'excédant pas le 20 juin.
Pour la centrale, qui a œuvré à un dialogue élargi avant même le 25-Juillet, les manœuvres du président d'imposer sa seule vision et son unique démarche, ne passe pas. C'en était trop. Fins tacticiens, les syndicalistes ont choisi de ne pas se mouiller et de salir le nom d'une organisation à l'histoire incontestable, dans une affaire d'un autocrate qui les utilise comme alibi pour faire passer ses propres visions.

Quitte à se mettre sur le dos les « amoureux » du président, l'UGTT a choisi de jouer ses propres cartes et peser de tout son poids afin d'imposer ses conditions. L'honneur est sauf. Personne ne pourra dompter, du moins totalement, la puissante centrale. Elle ne participera pas au dialogue national tel que formulé par le président de la République. « Nous sommes attachés au dialogue et à l'adoption d'une approche participative. Nous refusons catégoriquement de participer à tout débat parachuté qui vise à approuver un projet élaboré au préalable et basé sur l'exclusion des partis politiques ». Une fin de non-recevoir. La centrale maintient aussi sa position contre tout retour vers la situation d'avant le 25 juillet 2021 pour barrer la route « à ceux qui prennent pour prétexte de défendre la démocratie à laquelle ils ont tant porté atteinte ». Une position on ne peut plus claire : nous sommes contre l'hégémonie présidentielle, contre les décisions unilatérales et l'exclusion, et contre un retour à l'ancien marasme porté par Ennahdha et acolytes. Il y a une autre manière de faire et nous avons la solution en main.

Vendredi 20 mai, le décret sur la commission consultative paraissait dans le Jort. Depuis, les rencontres se sont succédé au palais de Carthage, sans que la présidence ne s'exprime dessus. La décision foncièrement politique et stratégique de l'UGTT, deux jours après, vient mettre dans l'embarras les autres parties prenantes.
Numéro 1 : les avocats dont le bâtonnier se retrouve sans surprise à la tête d'un des comités, tant il s'était plié aux desiderata présidentiels, frôlant la basse flatterie. Brahim Bouderbela a engagé son organisation dans cette entreprise sans vraiment poser de conditions, paraissant complétement à la botte de Saïed. C'est cette image qui perdurera. Le mécontentement gronde chez les avocats, mais le monsieur étant sur le départ, un nouveau conseil viendra balayer devant sa porte.
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Numéro 2 : le patronat. Le mutisme de l'Utica est tout autant intrigant que celui de la présidence. Samir Majoul a été, dimanche, à la rencontre du président. L'organisation nous gratifie d'un communiqué laconique sur des discussions principalement axées relance économique, contexte social général et rôle du secteur privé. Depuis, plus rien. Quelle sera la position de l'Utica après la décision de son principal partenaire l'UGTT ? sachant que la centrale patronale a été très frileuse ces derniers temps.
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Numéro 3 : la Ligue tunisienne des droits de l'Homme. L'organisation participera. A près de l'unanimité des membres du bureau, elle a voté « pour » tout en émettant des remarques et de petites réserves. La vénérable LTDH veut faire partie du comité consultatif des affaires juridiques, critique les délais impartis ou certains volets non-abordés. Jamel Msallem, président de la LTDH, donnera plus de précisions après la publication de la position officielle : « Nous nous réservons le droit d'émettre notre position envers la démarche du dialogue, dans le cas où il n'est pas conforme à nos propositions ». Autrement dit, la ligue participe à l'aventure et se retirera si les choses ne vont pas dans le « bon » sens. Mais le fait est que la LTDH y participe quand même et n'a pas su tirer son épingle du jeu.
Face à l'UGTT qui sort le grand jeu, les autres organisations sont dans la posture de capitulation, elles ont plié le genou, elle se sont aplaties.

Reste à savoir maintenant, si Kaïs Saïed fera un pas en arrière après le coup de pression de la centrale syndicale. Acceptera-t-il ses conditions ou fera-t-il un passage en force ? Le président est mis dans une mauvaise posture et il se devra de composer avec ce nouveau rebondissement quitte à perdre la face. En pro de la négociation, l'UGTT a bien conscience de son impact sur le dessein de Saïed. D'un autre côté, on annonce une grève générale dans le public. Et puis il y a les négociations avec le FMI pour boucler potentiellement le budget de l'Etat. Tous ces éléments et plus encore sont à prendre en considération.
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Le secrétaire général Noureddine Taboubi a adressé un message à Kais Saïed : « Faire des concessions et réviser ses positions dans le sens positif et pour le bien de la patrie sont les vertus des plus grands ». Ce message tombera-t-il dans une oreille réceptive ? La partie d'échecs est engagée.

Ikhlas Latif
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