Le secrétaire général adjoint et porte-parole de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri est intervenu mardi 24 mai 2022 durant l'émission 90 minutes, sur IFM, pour exposer les causes du refus de la centrale syndicale qu'il représente, de participer au dialogue national décrété par le président de la République, Kaïs Saïed. A ce propos, Sami Tahri, a expliqué qu'il y a beaucoup de problèmes concernant ce dialogue. Il déclare en effet : « Il y a un problème de timing, de composition, d'outils et surtout d'objectifs qui doivent être fixés au préalable. La forme annoncée de ce dialogue ne nous convient pas car il ne s'agit pas d'une consultation mais d'un dialogue qui doit mener vers des accords. Dans sa forme actuelle ce dialogue proposé, est une perte de temps ». Et d'ajouter : « Ils nous demandent de participer pour donner notre accord sur un programme prédéfini dont nous ne savons rien ! ».
Durant son intervention téléphonique, M. Tahri, a fait noter qu'il n'est pas possible de rédiger une constitution et formuler une loi électorale en seulement 20 jours. « Ajoutant à cela qu'il n'y a jusqu'à aujourd'hui pas eu d'invitation officielle au dialogue, que beaucoup d'acteurs politiques ont été exclus et que nous avons perdu beaucoup de temps pour venir faire maintenant le tout sans précipitation, tout ceci, nous mène à nous poser beaucoup de questions », a fait noter le porte-parole de la centrale Syndicale. « Un dialogue national provient toujours d'une volonté politique commune entre les participants et non d'un ordre ou d'un décret. Les dialogues ne se font pas par des décrets ! », a également déclaré Sami Tahri, ce mardi.
Evoquant la troisième voie sollicitée par Noureddine Taboubi, il y a quelques jours, M. Tahri a déclaré : « Nous avons sollicité une troisième voie depuis des mois car nous ne pouvons dialoguer avec ceux qui appellent à un gouvernement parallèle ni avec celui qui refuse tout dialogue. Dans cette troisième voie, nous avons donné une chance à tout le monde et surtout au président de la République. Ceux qui considèrent que le 25 juillet est un putsch se sont exclus eux-mêmes. Et Il n'est pas possible de dialoguer avec eux ! Ils doivent prendre une pause, ils ont gouverné pendant 10 ans et il est temps qu'il cèdent la place ». Finalement, Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, a révélé avoir demandé au président de la République de réviser en profondeur le décret numéro 30. « Si le président révise le décret alors on pourra parler de dialogue. Personnellement je n'ai pas beaucoup d'espoir que le président accepte notre requête ».