Afek Tounes a publié, mercredi 25 mai 2022, un communiqué contestant la commission consultative pour une nouvelle république créée par le président de la République, Kaïs Saïed. La qualifiant de « parachutée », le parti de Fadhel Abdelkefi a avancé que cette commission avait été formée pour établir « un dialogue formel et camoufler un projet unilatéral derrière une démarche participative fictive ».
Kaïs Saïed a, rappelons-le, annoncé, vendredi dernier, la création d'une commission consultative dont la mission sera de présenter – à la demande du président de la République – un projet de constitution pour une nouvelle république dans le respect des principes et objectifs de l'article 22 du décret 117, et des résultats de la consultation nationale, initiée par le locataire de Carthage. Ce texte devrait être soumis au référendum prévu le 25 juillet.
Cette commission est répartie en trois structures : un comité consultatif des affaires économiques et sociales composé de représentants de l'UGTT, de l'Utica, de l'Utap, de l'UNFT et de la LTDH, un comité consultatif des affaires juridiques composé des doyens des facultés de droit, des sciences juridiques et politiques et présidé par le membre le plus âgé et un comité du dialogue national composé des membres des deux comités précédents et présidé par le président coordinateur de la commission nationale consultative, le doyen Sadok Belaïd.
Afek Tounes a ajouté que « cette fuite en avant » ne ferait que pousser davantage le pays dans l'inconnu surtout que ladite commission n'est pas en mesure logistiquement parlant et de par sa composition de répondre à la crédibilité et transparence nécessaires à un « vrai référendum ». Il a réitéré ses appels à un vrai dialogue aux solutions décisionnelles, sans exclusion et sans conditions afin de sortir le pays de l'ornière.
Plusieurs autres partis, organisations nationales, figures politiques et universitaires se sont opposés à cette commission. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a, déjà, annoncé son refus de participer au dialogue du président de la République dans la forme que celui-ci avait fixée la qualifiant d'approche unilatérale. La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) a, de son côté, annoncé participer au dialogue national du président de la République, Kaïs Saïed, sous réserve d'intégrer le comité juridique de la commission consultative créée à cet effet. Les doyens des facultés de droit et de sciences juridiques et politiques ont, eux, décliné leur nomination au sein de la commission consultative soulignant leur ferme volonté de veiller à la neutralité des institutions universitaires.
Le mouvement islamiste Ennahdha a dénoncé le décret présidentiel sur la création de la commission consultative pour la nouvelle république. Considérant cette démarche « parachutée », « une consécration du coup d'Etat du 25-Juillet et de l'autocratie », il a condamné l'insistance du président de la République, Kaïs Saïed, à recourir à la gouvernance par les bases et aux résultats de la consultation nationale pour lancer un dialogue fictif « dépourvu de tous les fondements de la réussite » ; l'exclusion des partis politiques, entre autres.
Attayar a, aussi, annoncé refuser le dialogue national pour « une nouvelle République », et a affirmé qu'il ne participerait ni au référendum ni aux élections législatives, prévues en décembre 2022.