Le député d'Attayar Nabil Hajji, a indiqué, lors de son intervention ce mardi 14 juin 2022, sur Mosaïque FM, que son parti boycotte le processus initié par le président de la République peu importe son résultat. « Si la constitution passe, ceux qui ont participé ne serai ce que pour donner leur avis, auront participé à un processus qu'ils ne pourront plus dénoncer. Comment donner son avis sur une constitution dont on ne sait rien ? Comment refuser un processus et y prendre part ? C'est illogique, incohérent, il y a forcément une erreur de système ! Ceux qui prennent part à ce processus et participent ne serait-ce que par un vote non à cette mascarade doivent arrêter la politique » a-t-il poursuivi.
Dénombrant les nombreuses incohérences du processus lancé par le chef de l'Etat, Nabil Hajji a réitéré la position irrévocable de son parti. « Nous boycottons tout ce processus, ce projet et ce dessein. Même s'il en résulte une constitution excellente nous la refusons car nous n'avons aucune garantie qu'elle soit respectée ou maintenue par le successeur de Kaïs Saïed puisque ce qui se passe aujourd'hui aura créé un précédent. Ceux qui ont décidé de participer ne pourront pas contester les résultats d'un processus auquel ils ont pris part. Je m'oppose à tout ceci, je ne peux pas m'appeler Courant démocrate et cautionner ou m'impliquer dans une telle mascarade qui n'a rien de démocratique et qui ne vise qu'à asseoir une dictature » a ajouté Nabil Hajji.
« Si le projet passe, nous continuerons à nous y opposer par tous les moyens pacifiques et légaux. A un moment il ne faudra plus compter sur la rue qui nous sera fermée, ni sur les médias qui seront muselés, ni sur la liberté d'expression qui n'existera plus ! Et même dans ces conditions, je préfèrerais me retirer de la politique plutôt que de participer à ce processus » a-t-il conclu.
Le parti Afek Tounes a annoncé, hier, qu'il participera au référendum du 25 juillet 2022 sous le slogan « Non au projet de Kaïs Saïed ». Le président du parti Fadhel Abdelkefi a expliqué que cette décision résultait de débats au sein du conseil national et du bureau exécutif d'Afek Tounes.
Fadhel Abdelkefi a souligné la gravité de la situation économique du pays. Il a rappelé que le déficit commercial avait dépassé la barre des 70% par rapport à l'année dernière. Il a considéré que le projet de la gouvernance par les bases du président de la République, Kaïs Saïed, n'était pas la solution. « Le 25 juillet était la solution et Kaïs Saïed est devenu le problème… La prestation du président est catastrophique sur tous les niveaux… Nous avons la responsabilité de soutenir une démocratie naissante et de conserver la liberté de la Tunisie. Ceci ne peut être réalisé qu'à travers une relance économique. Malheureusement, on s'est éloigné de ces priorités… Nous appelons tous les partis démocrates appartenant à la même famille politique à participer au référendum en votant "non" afin de barrer la route à cette démarche », a-t-il expliqué.