Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a annoné un succès de 96% de la grève générale des entreprises publiques. « L'histoire se répète… Nous continuerons à faire grève pour répondre aux attentes et aux revendications des travailleurs ! », a-t-il dit. S'exprimant lors du rassemblement devant le siège de l'UGTT à l'occasion de la grève générale du 16 juin 2022, Noureddine Taboubi a assuré que la centrale syndicale tiendra bon malgré les manœuvres des traîtres, des vendus, les campagnes de harcèlement et le ciblage de l'organisation. Il a, également, indiqué que le secrétaire général du syndicat de la Régie nationale des tabacs et des allumettes avait fait l'objet d'attaques et d'agressions de la part de milices durant la nuit du 15 juin 2022 afin de le dissuader de faire grève.
« Je tiens à remercier le Syndicat national des journalistes tunisiens pour son soutien… Je salue, également, tous les travailleurs et les travailleuses, sur l'ensemble du territoire… Vous êtes une force de proposition et la consécration de l'esprit patriotique… Nous sommes patriotes malgré eux… Tout le monde soutient l'union, même les pierres et les arbres », a-t-il déclaré.
Noureddine Taboubi a, également, évoqué le soutien de plusieurs structures syndicales dont la Confédération syndicale internationale, la Confédération européenne des syndicats et la AFL-CIO, plus grand syndicat du monde. Le secrétaire général de l'UGTT a rappelé que la centrale syndicale tunisienne était la seule organisation arabe et africaine à s'être exprimée durant le congrès de cette dernière. Il a affirmé que ceci était possible grâce au militantisme de Farhat Hached et de Habib Bourguiba. Il a rappelé que Farhat Hached avait unifié ce syndicat. « Ceci est l'Histoire ! Entendez, vous qui ne connaissez pas l'Histoire ! », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général a assuré que le gouvernement diffusait de fausses informations et induisait les Tunisiens en erreur. Il a déploré l'attitude du porte-parole du gouvernement et ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Nasreddine Nsibi qui affirmait qu'il y a eu un accord entre l'UGTT et le gouvernement. Il l'a mis lui et l'ensemble des membres du gouvernement au défi de publier le P.V. dont il avait parlé.
Noureddine Taboubi a affirmé que l'UGTT ne demandait pas des augmentations, mais un ajustement du pouvoir d'achat. « Nous demandons une révision du calcul du pouvoir d'achat… L'inflation a atteint près de 8%. Le taux de croissance est de 2,4%. On doit, donc, nous attribuer une augmentation d'au moins 10%... On relaye de faux chiffres au sujet des accords… On prend l'UGTT pour cible… Ce gouvernement a, lui aussi, fait de fausses promesses… Pourquoi ne vous adressez-vous pas franchement au peuple ? La ministre des Finances, ne s'est-elle pas vantée d'un excédent de la balance budgétaire… L'accord du 6 février est un ensemble de mesures traînant depuis 2011 et 2013… Nous avons fait des concessions… Le 25 juillet, tel que l'avait affirmé le pouvoir exécutif en se présentant comme un enfant du peuple, devait respecter et appliquer cet accord… Pourquoi respecte-t-on les accords conclus à l'international par les gouvernements précédents et non-pas ceux conclus avec l'UGTT ? », s'est-il interrogé.
Noureddine Tabboubi a considéré que l'attitude du gouvernement démontrait un manque de sérieux. S'écriant, Noureddine Taboubi a rappelé que l'UGTT avait adressé au gouvernement depuis 17 jours un avis notifiant de la grève et comportant l'ensemble des revendications de la centrale syndicale et que ce dernier ne les a pas pris en considération.
Le secrétaire général de l'UGTT a, également, critiqué l'application jusqu'à maintenant du prélèvement de 1% des salaires au titre de contribution solidaire. Il a rappelé qu'il s'agissait d'une mesure temporaire et qu'elle devait être levée. Il a par la suite évoqué le programme national de réformes. Noureddine Taboubi a critiqué l'intention du gouvernement de céder les entreprises publiques. Il a considéré que l'attitude du gouvernement traduisait une intention de porter atteinte aux entreprises publiques et à l'UGTT. Il a affirmé que l'UGTT s'opposera à toute tentative de cession des entreprises publiques telle que prévue dans le cadre de ce programme.
Par ailleurs, Noureddien Taboubi a mis en garde contre toute atteinte au droit de faire grève. Il a critiqué la version de la nouvelle constitution fuitée par le journal Al Maghreb et a considéré qu'il s'agissait d'une régression des droits et des libertés. Il a, également, mis en garde contre les tentatives de mêler la centrale syndicale aux querelles politiques.