Le président coordinateur de la commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd a accordé une interview à la chaîne Al Arabiya, ce jeudi 23 juin 2022, pour revenir sur les grandes lignes de l'ébauche du projet de la constitution remise au président de la République, notant que le besoin d'une nouvelle constitution avait pris un sens au lendemain du changement du 25-Juillet. Sadok Belaïd affirme que la question de l'identité islamique a été résolue en spécifiant que l'islam était la religion de la majorité des citoyens et non celle de l'Etat. Le doyen considère que cette démarche permet de barrer la route à l'islamisme et à l'extrémisme.
Revenant sur le régime politique, Sadok Belaïd a considéré que le régime présidentiel et le régime parlementaire ont montré leurs limites et que les deux régimes ont conduit à la dictature. « Les régimes politiques ne présentaient pas d'équilibre. Il fallait donc rompre avec ces deux régimes et envisager une solution à partir de la crise économique et sociale en essayant d'y trouver une solution. Cette solution prend en considération l'organisation des pouvoirs ».
Sadok Belaïd a précisé que le projet de la Constitution prévoit des limites au pouvoir absolu du président de la République en ne lui permettant de désigner que deux Premiers ministres. « S'il y a un problème avec le deuxième Premier ministre désigné, le président doit présenter sa démission. Le Parlement a le droit de présenter une motion de censure contre le gouvernement. D'autre part, le mécanisme du référendum a été introduit dans le projet de la Constitution. Le principe de l'article 80 a été omis ».
Le président de la commission consultative a assuré, également, que les magistrats n'auront plus droit à la grève.