Le gouverneur de Tunis Kamel Fekih a assisté le 20 août 2022 à un concert organisé dans le cadre du Festival de Carthage et animé par le célèbre chanteur Alpha Blondy. Le ministre a dansé sur les rythmes des chansons reggae et a semblé avoir apprécié la soirée. La scène a été filmée et la danse du gouverneur a fait l'objet d'un grand débat sur les réseaux sociaux.
Les avis ont été mitigés et les Tunisiens n'ont pas pu s'empêcher d'échanger sur l'image projetée par le gouverneur à cette occasion. Certains ont salué la chose. Le célèbre blogueur Mehrez Belhassen (ex Extravaganza) a affirmé qu'il validait pour la première fois depuis sa nomination, l'attitude du gouverneur. Il a évoqué les critiques adressées par les pro-Saïed lors de la diffusion d'une vidéo montrant des magistrats en train de danser. Il a considéré que la vidéo du gouverneur pourrait montrer à ces derniers que danser était un acte humain et qu'il ne fallait pas en avoir honte.
L'avocate et militante, Bochra Bel Haj Hamida a repris la même analyse. Sans citer l'affaire de la vidéo des magistrats, Bochra Bel Haj Hamida a considéré que l'appréciation de ce genre de vidéos était soumise à une politique de deux poids deux mesures. Elle a appelé à un minimum d'harmonie.
La militante Naziha Rjiba (alias Om Zied) a d'un ton ironique écrit : « Ainsi, et pour résister à la morosité, un raz-de-marée d'envie de danser a inondé le pays et a touché les gouverneurs du pays après ses magistrats ».
Le journaliste Karem Sharif a, lui aussi, critiqué le double discours de certaines personnes par rapport à la danse des magistrats et celle du gouverneur. Il a, également, considéré que Kamel Fekih était entré dans l'histoire comme premier gouverneur à danser en public. « La Tunisie est devenue le pays de la danse unissant les soutiens du président et ses opposants », a-t-il ajouté.