L'impression des manuels scolaires par des sociétés étrangères aurait coûté au final 48 millions de dinars alors que l'impression en Tunisie n'aurait coûté que 35 millions de dinars, selon les membres de la Chambre syndicale des fabricants de livres scolaires relevant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica). Lors d'une conférence de presse tenue le jour même au siège de l'Utica, les professionnels ont remis sur le tapis cette polémique qui avait soulevé le pays au cours de l'année passée. Le président de la chambre Samir Graba a affirmé que l'Etat aurait perdu au change 10 millions de dinars, tout en pointant les erreurs du manuel de français de la 3ème année de base, en faisant porter la responsabilité de ce qui est arrivé à la Direction de publication Centre national pédagogique (CNP). Et de spécifier que la décision du ministère de l'Education et du CNP a causé « une année blanche » pour plusieurs imprimeries, qui ont dû arrêter leurs activités, ayant perdu 120 jours de travail, 10.500 heures de travail. M. Graba a aussi exprimé son intention de poursuivre judiciairement le CNP.
Un grave litige a opposé les imprimeries tunisiennes au CNP à ce sujet, chacun campant sur ses positions, ce qui a conduit à cet appel d'offres international. Le ministère de l'Education expliquait dans un communiqué daté du 1er mars 2022 que le coût d'impression des manuels scolaires prévu dans le budget du ministère était de 28,3 millions de dinars (y compris une compensation de 4,3 millions de dinars) pour l'année scolaire 2021-2022. En contrepartie, le coût présenté par les résultats de l'appel d'offres relatif à l'année scolaire 2022-2023 a atteint 63 millions de dinars (y compris une compensation à hauteur de 18 millions de dinars). La même source a affirmé que le CNP n'était pas en mesure d'accepter l'une des offres présentées par les imprimeries tunisiennes. Ceci portera atteinte aux équilibres financiers du centre et provoquera une hausse de 30% des prix de vente des manuels scolaires ou l'obligera à contracter un emprunt. Pour leur part, les imprimeries tunisiennes avaient affirmé que cette mesure constituait une réelle menace pour la pérennité du secteur. Le 7 avril dernier, les choses se sont compliquées davantage avec l'annonce qu'une entreprise turque avait remporté l'appel d'offres international lancé à ce propos par le Centre national pédagogique (CNP).