Une manifestation, organisée par des partisans du processus du 25-Juillet, est prévue dimanche 24 août 2025, à Sfax. Parmi les organisateurs figure des élus locaux qui mobilisent activement les participants pour ce rassemblement visant l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Les syndicalistes, de leur côté, sont sur le qui-vive, affirmant que l'Union régionale constitue une « ligne rouge » qu'ils ne laisseront pas franchir. Le scénario rappelle de manière troublante la tentative d'assaut du 7 août dernier, lorsque des manifestants avaient envahi la place Mohamed Ali, devant le siège de la centrale syndicale, en scandant des slogans hostiles et appelant à son « épuration » ou à sa dissolution. Les images de cette journée, largement relayées sur les réseaux sociaux, montraient des individus franchissant les barrières de sécurité sans intervention immédiate des forces de l'ordre. L'UGTT avait dénoncé cet événement comme une tentative planifiée de prise d'assaut, soulignant que ces actions s'inscrivaient dans un schéma de délégitimation orchestré, rappelant les agressions de 2012 menées par les Ligues de protection de la révolution et certains groupes islamistes. Le président Kaïs Saïed avait, dès le lendemain, relativisé la gravité des faits en affirmant que les manifestants n'avaient « pas l'intention d'agresser ni de pénétrer dans le bâtiment », validant de fait, selon les syndicalistes, l'action des protestataires. La manifestation de Sfax, à laquelle appellent des élus locaux connus pour leur adhésion au projet présidentiel, survient quelques jours seulement après la démonstration de force de l'UGTT, le jeudi 21 août. Ce jour-là, une importante marche rassemblant plus de 3.500 participants avait traversé l'artère principale de la capitale pour dénoncer la répression et l'injustice. Le bras de fer avec le pouvoir semble donc se poursuivre.