Plusieurs migrants, réfugiés et représentants d'Etat ont été surpris de la recridescence des agressions racistes et xénophobes en Tunisie. Les migrants subsahariens, qui sont les principales victimes de ce phénomène, ne se sentent plus en sécurité chez nous. Certains gouvernements, tels que la République de Guinée, sont allés jusqu'à rapatrier leurs ressortissants. Le président de la République de Guinée, Mamadi Doumbouya, s'est rendu, en personne à l'aéroport pour accueillir ses compatriotes évacués depuis la Tunisie. Les images publiées montrent des citoyens exténués, heureux de rentrer chez eux et enlaçant un à un leur président. Des images qui se rapprochent d'une évacuation suite à une catastrophe naturelle majeure. Le communiqué a indiqué que : « Les Guinéens, bien que fatigués étaient toujours tous fiers de leur arrivée et la présence à l'aéroport de leurs dirigeants… leur a fait oublier le traumatisme lié aux convulsions de ces derniers jours en Tunisie… Scène triste et poignante de cet accueil, c'est quand le chef de l'Etat a montré son émotion et sa compassion en prenant dans ses bras un bébé âgé de quelques mois d'une compatriote obligée de fuir la Tunisie ».
La République de Guinée a tenu à mettre l'accent sur la gravité de la situation et sur l'urgence d'intervenir. Le président, le ministre Secrétaire Général et le ministre directeur de Cabinet se trouvaient sur le tarmac. Même le chef d'état-major et général des Armées était présent à l'arrivée du vol de rapatriement. Le président guinéen, selon un communiqué du 2 mars 2023, a profité de l'occasion pour rappeler son attachement aux idéaux du panafricanisme, de rassemblement et d'entraide entre tous les peuples africains qu'ils soient noirs ou blancs. Il a qualifié la situation en Tunisie d'anormale et d'inacceptable. Il a, aussi, annoncé qu'un pont aérien a été mis en place entre la Guinée et la Tunisie afin de permettre à ses citoyens de rentrer chez eux.
La République de Guinée avait annoncé qu'un vol de rapatriement aura lieu à la date du 1er mars 2023. Le président de la République de Guinée, Mamadi Doumbouya, a envoyé une délégation composée d'une cinquantaine de personnes et conduite par le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens établis à l'étranger, Morissanda Kouyaté. L'annonce du vol a été accompagnée par un communiqué évoquant des exactions et des sévices subis par les subsahariens suite aux « propos tenus par les plus hautes autorités de cette nation maghrébine », une référence directe au chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Pour rappel, une vague de racisme et de xénophobie s'est malheureusement emparée du pays depuis près de trois semaines. Les migrants subsahariens sont accusés de complot contre l'identité arabo-musulmane, de vouloir coloniser le pays et d'être responsables de la crise économique et des pénuries. À l'origine de cette situation catastrophique, un pseudo-rapport élaboré par le parti nationaliste révélant ce complot suivi de déclarations affirmant ces accusations de la part du chef de l'Etat, Kaïs Saïed.