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Bien blagueur ce Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 22 - 05 - 2023

Deux étudiants jetés en prison pour une chanson satirique épinglant les forces de l'ordre.
Un enseignant de physique jeté en prison pour un post Facebook critiquant le président.
Deux journalistes poursuivis pour avoir épinglé les forces de l'ordre dans une émission radiophonique.
C'était là l'actualité tunisienne de la seule semaine dernière.
En commentaire de tout cela, le président de la République sort une vidéo pour dire qu'il n'accepte pas l'injustice. Sérieux monsieur le président ? C'est bien une blague, n'est-ce pas ? Ben oui, ça ne peut être qu'une blague, vous ne pouvez pas être sérieux, monsieur le président, vu que l'on est en passe d'atteindre des records en matière d'injustices observées sous votre régime.

Les faits, rien que les faits. C'est bien le président de la République qui a pondu le décret 54 sanctionnant jusqu'à dix ans de prison les atteintes aux fonctionnaires, via les réseaux sociaux et les médias.
C'est bien le président de la République qui a révoqué 57 magistrats, sans procès.
C'est bien lui qui a dit « malheureusement la justice l'a innocenté » en parlant d'un opposant politique qui a prouvé son innocence à la justice.
C'est aussi bien lui qui s'est prononcé, plein de fois, dans des affaires judiciaires en cours.
C'est également bien lui qui a minimisé, plein de fois, l'importance du respect des procédures judiciaires.
C'est enfin lui qui a nié à la justice son rôle de pouvoir à part entière la transformant, dans la constitution, en simple « fonction ». Une aberration unique au monde.
Quand on voit toutes les injustices commises par le président de la République, et quand on compte le nombre de personnalités politiques/médiatiques jetées en prison pour des faits fallacieux et/ou sans l'once d'une preuve matérielle, on ne peut que conclure, au mieux, que Kaïs Saïed est un fin blagueur quand il dit ne pas supporter l'injustice.

Bien qu'il soit enseignant de droit, le président de la République ne respecte pas le droit. La meilleure preuve à cela est qu'il s'est assis sur une constitution qu'il a juré de respecter.
Depuis son putsch du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a multiplié les actions injustes. Ça a commencé, rappelez-vous, par les assignations à résidence et les interdictions de voyage et ça a fini par les arrestations d'adversaires politiques. Décemment, le chef de l'Etat ne peut pas dire qu'il ne supporte pas l'injustice.
Dans son entreprise despotique, il fait croire qu'il lutte contre les corrompus, les spéculateurs, les politiques véreux, etc. Dans sa tête, il est peut-être sincère, on n'en sait rien, mais les faits démentent superbement ses paroles. Le fait même qu'il ne respecte pas les procédures et viole la présomption d'innocence suffit à dire qu'il commet des injustices. Le fait même qu'il arrête des adversaires pour des faits mineurs ou fallacieux suffit à dire qu'il commet des injustices. Le fait même qu'il se prononce sur des affaires judiciaires en cours suffit à dire qu'il commet des injustices.

Kaïs Saïed dresse (sans le dire) une politique pénale de l'Etat basée sur l'injustice et la répression.
Partant, magistrats et forces de l'ordre se croient obligés d'appliquer cette politique pénale pour plaire au président ou, au mieux, pour éviter sa colère.
On a déjà vu des magistrats révoqués parce qu'ils ont libéré des personnes innocentes à leurs yeux.
On l'a déjà vu réprimander des magistrats qui ont libéré des personnes déclarées coupables par la police.
Du coup, les magistrats se trouvent entre le marteau et l'enclume. Comment peuvent-ils libérer, sans risque de sanction, des personnes s'en prenant au président de la République et épinglées par les forces de l'ordre dans des PV officiels ?
C'est pire au niveau des parquets où siègent des substituts et non des procureurs à la tête de tribunaux d'importance, comme ceux de Tunis et Nabeul.
Pour bien asseoir son pouvoir sur la « fonction » judiciaire, le régime refuse de nommer des procureurs de calibre capables de contrer ses injustices et n'a toujours pas opéré le mouvement judiciaire qui aurait dû être fait depuis août-septembre.
Cette politique pénale répressive ne touche pas que les magistrats, elle touche également les forces de l'ordre.
Elles sont hyper réactives quand elles reçoivent des plaintes déposées par des ministres ou des syndicats vendus à la chancellerie et bien zélées quand il s'agit de chercher la petite bête à des adversaires politiques ou de poursuivre de petits plaisantins sur les réseaux sociaux.
Kaïs Saïed ne peut pas décemment dire qu'il est contre l'injustice alors qu'il en a jeté les bases. Il ne peut pas reprocher aux forces de l'ordre et aux magistrats de réprimer les citoyens alors qu'il a ordonné lui-même les premières répressions. Il ne peut pas s'étonner qu'il y ait de la fumée, alors qu'il a lui-même allumé le feu.

La seule et l'unique manière d'en finir avec la répression et l'injustice est que Kaïs Saïed soit cohérent entre ses propos et ses actes.
S'il veut finir sincèrement avec l'injustice, qu'il commence par abroger le décret-loi 54 liberticide.
Qu'il cesse de s'immiscer dans le travail des magistrats et de se prononcer sur les affaires en cours.
Qu'il redonne son indépendance au Conseil supérieur de la magistrature et qu'il le laisse travailler en toute indépendance.
Qu'il redonne son pouvoir au pouvoir judiciaire et lui donne les moyens nécessaires pour jouir de son indépendance et établir la justice entre les justiciables.
Qu'il respecte la sacro-sainte séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire.
Qu'il ne fasse plus poursuivre au pénal les journalistes et respecte ce qui est considéré comme quatrième pouvoir dans les démocraties.
Qu'il respecte la présomption d'innocence et la liberté d'expression tant bafouées depuis le 25 juillet 2021.
Sans tout cela, l'injustice perdurera et les paroles présidentielles demeureront en l'air, assimilables davantage à une blague qu'à une politique d'Etat.


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