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À Gafsa, Kaïs Saïed présente ses solutions… illusoires
Publié dans Business News le 14 - 06 - 2023

Kaïs Saïed s'est offert un bain de foule, mardi 13 juin, à Redayef devant l'usine de phosphate. Face à une population désabusée, le président de la République a établi le constat, a présenté ses solutions et a dit qu'il ne voulait pas du prêt du FMI et des aides étrangères. À l'entendre, la Tunisie peut compter sur elle-même, sur les entreprises communautaires et l'argent spolié.

C'est désormais une habitude, c'est tard le soir que la présidence de la République publie les activités du chef de l'Etat. Pour celles du mardi 13 juin, c'est à 23h39 que la vidéo de la visite à la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG) à Redayef a été publiée. Une vidéo de près de vingt minutes qui commence par un Kaïs Saïed, au milieu d'une foule, attestant qu'il n'est pas là pour vendre des illusions.
Le président de la République connait bien son public. C'est celui-là même qui l'a soutenu dans sa campagne électorale de la présidentielle 2019 et qui a créé le célèbre slogan « Achaâb yourid » (le peuple veut). Celui-là même qui a « fait trembler le monde et dont la mobilisation a constitué un tournant pour la campagne », d'après le témoignage de l'heureux candidat.
Ordonnant à la sécurité de s'éloigner, Kaïs Saïed a affirmé qu'il est au milieu des siens et qu'il sera éternellement reconnaissant à ces jeunes qui le soutiennent. « Je suis là pour vous apporter des solutions, pas des illusions. Il faut mettre un terme à l'anesthésie du peuple avec des solutions provisoires. Il faut mettre un terme à la corruption ».
Dressant le constat de la situation actuelle, Kaïs Saïed donne l'impression de bien connaitre son sujet et la problématique. Il la rappelle superbement. Ce sont des milliers de personnes qui ont été recrutées à la CPG alors qu'elles se trouvent à l'étranger. Ce sont aussi des milliers de personnes recrutées dans les sociétés écologiques pour des emplois fictifs. Ce sont aussi des personnes qui n'ont aucun lien avec les enfants de la région. « Où est la verdure, où sont les prés ? Il n'y a rien ! Ce sont des mensonges », s'étrangle-t-il.

Kaïs Saïed répète à la foule qu'il faut imaginer de nouvelles solutions et il a son idée. Il s'agit de réorienter l'argent destiné, jusque-là, aux sociétés écologiques pour être versé aux promoteurs de projets dans les entreprises communautaires. « C'est vous qui allez créer la richesse », leur promet-il.
Le chef de l'Etat enchaîne sur le phosphate pour dire qu'il doit être rétabli et qu'on ne doit pas demander l'aumône à l'étranger. « Je le dis haut et fort, devant le monde entier, on ne se prosternera que devant Dieu tout puissant. Il n'y a pas une sourate dans le Coran qui s'appelle FMI. Avec nos moyens, on imaginera des solutions où vous serez des acteurs. C'est votre rôle, on peut mourir mais on ne tend pas la main aux autres. Il faut qu'ils nous respectent ».
Il rappelle l'héritage des dernières années, la corruption des anciens dirigeants, des anciens députés, le blocage des rails, le transport du phosphate par camions, les lobbys… pour expliquer la situation désastreuse des enfants de la région. « L'Etat vous versera l'argent des sociétés environnementales pour créer des entreprises communautaires et vous donnera des terrains pour y bâtir ces entreprises. Tout cela en plus l'argent spolié qui sera restitué grâce à la loi de la réconciliation pénale ».
Interpellé sur les conventions signées avec la population, non respectées par l'Etat jusque-là, Kaïs Saïed a balayé d'un revers : « Ces conventions sont mensongères, elles sont inapplicables. Ils vous ont menti, ils vous ont banané ! Ils commercent avec votre pauvreté ! ».
Comme si elle était sourde à tout ce que le président disant, la foule répond : « L'Etat nous méprise, l'Etat nous marginalise. Il n'y a aucun plan de développement pour la région. On veut être recrutés à la CPG ou à la société de transport ».
« Je veux qu'on trouve une solution ensemble. Il y a six mille milliards qu'on peut vous donner pour vos projets. Je vais déblayer le chemin pour réaliser vos rêves, mais les solutions préconisées jusque-là sont mensongères et sans issue. La solution n'est pas dans le statut quo, il faut débloquer le phosphate pour qu'il revienne à sa production d'avant puis réviser les listes des personnes qui ont été recrutées, alors qu'elles sont décédées ou à l'étranger. Pour qu'on se sorte de ce mauvais héritage, je veux que vous soyez à la hauteur de cet instant historique et que vous releviez le défi », a répliqué le président.

Indéniablement, le constat de Kaïs Saïed est juste. On estime à quelque sept mille personnes les recrues dans les sociétés environnementales. Ces gens reçoivent des salaires chaque mois sans rien produire en retour. Comme a dit le président, certaines de ces personnes sont décédées ou à l'étranger et cette situation perdure depuis la sinistre ère de la troïka. Cette situation, dénoncée par plusieurs médias dont Business News, ne peut plus durer à un moment où les caisses de l'Etat sont vides.
D'après nos informations, la cheffe du gouvernement Najla Bouden a mis un terme à ces emplois fictifs et à ces sociétés environnementales. Elle n'a cependant trouvé aucune solution concrète pour les enfants de la région.
C'est là que Kaïs Saïed entre en jeu pour présenter les siennes, à savoir les entreprises communautaires.
Il veut, ni plus ni moins, transformer ces personnes qui cherchent un emploi à la CPG ou à la société de transport, en promoteurs de projets.
Il s'agit là d'une illusion, car si ces personnes sont vraiment entreprenantes, elles auraient déjà trouvé des solutions pour promouvoir un projet. Kaïs Saïed ne fait pas face à des jeunes qui cherchent un financement pour créer des entreprises, il est face à des personnes qui cherchent une planque dans l'entreprise publique. Pendant des années, ces personnes voyaient les salaires fictifs engrangés par le cousin et le voisin et veulent prendre leur part du gâteau étatique. Ils n'ont pas et ne veulent pas avoir d'âme d'entrepreneur.
L'échange entre Kaïs Saïed et la foule atteste bien de cela. Le président parle de projets d'avenir, la foule lui répond du tac au tac qu'elle veut des emplois dans le secteur public et que l'Etat respecte ses engagements antérieurs, d'après ce qui a été publié par la page de la présidence.
Mais ce que n'a pas publié la présidence et qui nous a été rapporté par une personne présente, parmi la foule, c'est cette question lancée : « Qu'avez-vous apporté de concret monsieur le président ? Les solutions sécuritaires miroitées ne résoudront rien. Il n'y aura pas de phosphate ! Ce même phospate qui crée le cancer alors qu'on n'a même pas d'hôpitaux où se soigner ».
Par ailleurs, il est bon de rappeler que les entreprises communautaires ont du mal à démarrer et ce après un an et trois mois de la publication du décret les régissant et que leur business model ne semble pas séduire les entrepeneurs. C'est logique, puisqu'un entrepreneur, un vrai, cherche d'abord et avant tout les gros dividendes, chose que les entreprises communautaires interdisent.

Seconde illusion du président, l'argent spolié. Il ne cesse de répéter que la commission de conciliation pénale va verser dans les caisses de l'Etat des milliers de milliards. Or la commission en question est sans président depuis des mois et, au terme de son mandat, elle n'a pas réussi à restituer un seul dinar. Le président a dû prolonger son mandat de six mois. Et, parions dès maintenant, qu'elle ne réussira pas à obtenir ne serait-ce qu'un milliard de dinars au terme de son second mandat.

À Gafsa, le président a attaqué ses prédécesseurs en les qualifiant de menteurs et vendeurs d'illusions. Il a beau être sincère dans sa démarche, il ne fait que vendre, lui aussi, de l'illusion à la population locale.


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