Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj, est revenu, vendredi 23 juin 2023, sur le partenariat entre l'institution financière et le gouvernement tunisien. Invité d'Elyes Gharbi dans l'émission Midi Show sur Mosaïque FM, il a affirmé que ce partenariat – élaboré en collaboration avec le gouvernement – respectait un ensemble de priorités évolutives en fonction des circonstances.
Estimant ce partenariat flexible, il a expliqué que les projets qui seraient mis en œuvre dépendraient des priorités à prendre en considération. Il a indiqué que, pour le moment, les projets qui seront mis en œuvre concernaient le secteur du transport et les PME.
« Le développement n'est pas du café instantané. Il faut du temps et pour avoir le temps il faut commencer hier et non aujourd'hui », a-t-il déclaré.
La Banque mondiale a convenu avec le gouvernement de Najla Bouden de financer de nombreux projets d'une valeur de 500 millions de dollars par an sur les prochaines années. Des projets sur la couverture sociale et la transition énergétique seront mis en œuvre dans ce cadre, selon un communiqué de la Kasbah.
Interpellé sur la situation économique du pays qui ne cesse de s'endetter pour répondre à ses besoins en termes de consommation et non d'investissement, le responsable a relevé la mainmise de l'Etat sur plusieurs secteurs expliquant que celui-ci a échoué à chaque intervention.
Laissant entendre que l'Etat devrait se désengager de certains secteurs et ouvrir l'initiative privée, Ferid Belhaj a souligné que seul le secteur privé pourrait faire évoluer le taux de croissance à 7 et 8%.
Pour diminuer le rôle économique de l'Etat, il a soutenu la nécessité de supprimer les licences, de développer davantage l'interaction entre le secteur bancaire et les entreprises privées et de rassurer les investisseurs qu'ils soient Tunisiens ou étrangers.
Il a noté, dans ce sens, l'importance de créer des juridictions commerciales indépendantes avec des magistrats spécialisés qui s'y connaissent en économie. Il a ajouté que l'Etat devrait diminuer son taux d'endettement auprès des banques pour que celles-ci puissent jouer pleinement leur rôle, celui de financer l'économie.
Précisant que le partenariat entre la Banque mondiale et le gouvernement n'est pas un plan structurel mais plutôt une proposition de projets, il a expliqué que le tout premier pilier de la stratégie de l'institution financière était de garantir un bon climat d'investissement en travaillant, entre autres, sur le rôle économique de l'Etat.
Cette stratégie axera, également selon Ferid Belhaj, sur le capital humain qui devrait être encouragé et préparé par la formation à intégrer le secteur privé, le secteur de la santé et de la couverture sociale, le rôle économique de la femme et le changement climatique.