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Le bêtisier des déclarations de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 21 - 07 - 2023

Depuis l'entame de la campagne électorale de 2019 jusqu'à son élection puis sa monopolisation des pouvoirs, le chef de l'Etat Kaïs Saïed n'a pas cessé de surprendre les Tunisiens par ses discours aussi populistes que compliqués, voire dans certaines situations, incompréhensibles. Business News a décidé de dresser un bilan en revenant sur les plus célèbres phrases chocs de notre président.
Les Tunisiens ont découvert Kaïs Saïed durant ses quelques passages télévisés ayant eu lieu entre 2011 et 2019. Il s'agissait de simples apparitions médiatiques d'un professeur universitaire de droit qui parlait d'une manière assez spéciale. Une voix grave et un visage impassible quelle que soit la situation, même lors d'une caméra cachée simulant des tremblements de terre catastrophiques. Kaïs Saïed avait, peut-être sans le savoir, réussi à convaincre plusieurs personnes qu'il était une personne intelligente et dotée d'une grande sagesse. Il en fallait beaucoup pour déstabiliser le bonhomme !
Par la suite, Kaïs Saïed a complètement disparu de la scène politique. Même lors des grandes crises entre l'ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed et l'ancien président de la République, feu Béji Caïd Essebsi, on faisait appel à l'expertise d'autres universitaires tels que Sadok Belaïd ou Mouna Kraiem. On aurait dit que Kaïs Saïed avait été oublié ou mis de côté. On ne lui comptait que quelques apparitions médiatiques timides principalement sur le service public en plus d'une absence totale des réseaux sociaux. Il n'avait ni page ni compte Facebook et donc ne communiquait pas ses positions et ses analyses sur internet alors que dorénavant, on ne parle que de lui et du 25 juillet !
D'ailleurs, cette date se révèlera d'une importance sans précédent pour notre président. En 2019, elle correspond à la date du décès de Béji Caïd Essebsi et en 2021 à son coup d'Etat. Mais avant de passer à la monopolisation des pouvoirs par le chef de l'Etat et les atteintes aux institutions élus et légitimes, revenant sur la campagne électorale de 2019. Kaïs Saïed joue la carte du candidat antisystème et aborde un discours atypique et différent des autres candidats. Il obtient même son propre surnom : "Al Ikhchidi" qui résulte de sa participation aux débats organisés par les médias tunisiens, Mounadhara et l'Instance supérieure indépendante pour les élections entre les candidats à la présidence.
Interrogé sur sa position par rapport à la peine de mort lors du débat organisé à l'occasion du premier tour, Kaïs Saïed esquive la question et parle d'application de la loi pour tous, de stabilité de la société et de continuité de l'Etat. Il obtient une deuxième question assez facile à traiter lui permettant de présenter son projet de prise en charge des familles des martyrs des forces armées. Durant le temps consacré à la libre expression, Kaïs Saïed insiste sur l'importance de l'agriculture et de l'éducation et les cite comme étant des éléments essentiels à la sûreté nationale. Il saute, aussi, sur la question de la normalisation avec l'Etat d'Israël et impressionne en qualifiant la chose de haute trahison. Vers la fin du débat, il cite le nom de Kafour Al Ikhchidi en évoquant les fausses promesses des politiciens.
El Moutanabi était un grand poète et Kafour Al Ikhchidi gouverneur d'Egypte. Al Ikhchidi avait promis à El Moutanabi de le nommer à la tête de l'une des provinces du pays. Ce dernier avait écrit plusieurs poèmes faisant l'éloge du gouverneur et a attendu sa nomination durant près de quatre ans. Comprendre enfin qu'il s'agissait d'un mensonge, El Moutanabi s'est mis alors en tête de s'attaquer à lui par des poèmes extrêmement agressifs, voire racistes. L'exemple n'est pas compris par une grande partie des électeurs qui en raison de la complexité et de l'originalité du nom de « Al Ikhchidi », en font un surnom de Kaïs Saïed. On commence à utiliser « Al Ikhchidi » partout même en guise de gros mots. On découvre, aussi, des publications évoquant les termes « Kaïs Al Ikhchidi » ou « une dose de Ikhchidi » lors des échanges et des débats politiques dans la rue ou sur les réseaux sociaux.
Par une simple phrase qui n'a aucun lien avec notre actualité ou même avec la société tunisienne, en déclarant un soir du 9 septembre 2019 « Les promesses de Al Ikhchidi à El Mutanabi », Kaïs Saïed a réussi à laisser une petite marque dans l'esprit de presque tous les électeurs. Au cours du débat dédié au deuxième tour des présidentielles, diffusé le 11 octobre 2019, Kaïs Saïed est studio et joue sur son ton sérieux et sa maîtrise de la langue arabe. Il replace encore une fois l'expression « Les promesses de Kafour Il Ikhchidi à El Moutanabi ». Nous n'étions pas conscients, mais ces expressions étaient les premières d'une longue liste de phrases aussi cultes l'une que l'autre. Kaïs Saïed s'est, inconsciemment, octroyé le titre d'ovni de la scène politique.
Par la suite, et depuis sa prestation de serment, le 23 octobre 2019, à l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021, les discours et les déclarations de Kaïs Saïed se font très rares. On avait même dit, à un certain moment, qu'il avait été mis à l'écart. Il avait émis quelques discours évoquant des comploteurs et des stratagèmes visant à porter atteinte à l'Etat. On ne retiendra de cette période que trois ou quatre grandes déclarations.
La première a eu lieu le 5 avril 2020. Kaïs Saïed s'était rendu à un centre de tri et de distribution d'aides dans le cadre de la lutte contre l'impact de la propagation du Coronavirus. Il a été filmé en train de transporter des cartons d'aide depuis un entrepôt vers une camionnette. Le président a profité des caméras pour raconter une anecdote liée à Omar ibn al-Khattâb. Celle-ci fait référence aux responsabilités du Calife et des sanctions divines qu'il encourt en cas de défaillance de sa part. Quelques jours après, s'exprimant à la date du 18 avril 2020 au sujet de la situation du pays, il a affirmé agir de façon similaire à celle du compagnon du prophète, calife et commandeur des croyants Omar ibn al-Khattâb. Le chef de l'Etat a indiqué qu'il s'était rendu en cachette et incognito durant la nuit au gouvernorat de Kairouan. Il a expliqué cela par son envie de voir les choses telles qu'elles l'étaient.
La seconde déclaration a eu lieu le 22 juillet 2020 lors de sa rencontre avec l'ancien ministre des Domaines de l'Etat et ancien secrétaire général d'Attayar, Ghazi Chaouachi. Il l'avait convoqué au sujet de l'accident de voiture impliquant la fille de l'ancien ministre du Transport Anouar Maârouf. Kaïs Saïed avait annoncé, lors de cette rencontre, qu'il prenait Omar ibn al-Khattâb pour idole (Chose devenue assez claire jusqu'ici). Il reprend une déclaration de ce dernier au sujet des responsabilités du souverain non pas face à ses sujets, mais à Allah. Il reprend l'intégralité d'un passage en langue arabe. Il s'agit d'une histoire dans laquelle Omar ibn al-Khattâb raconte que Dieu, le jour du dernier jugement, lui demandera des comptes au sujet de tous ses agissements, mais aussi de ses défaillances en tant que souverain. Ainsi, si un animal passe par une mésaventure durant son règne, il en subira les conséquences et Dieu le sanctionnera.
La troisième déclaration, quant à elle, porte sur la célèbre expression « Porte-moi sur ton dos » (فاحمليني زقفونه). Il avait cité l'expression lors de sa rencontre du 3 février 2021, avec le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi. L'entretien portait sur la crise au niveau du gouvernement. On cherchait à faire passer un remaniement contrairement à ce que souhaitait Kaïs Saïed. La centrale syndicale avait tenté en ce temps-là de jouer le rôle d'intermédiaire et d'initier un dialogue. Une initiative qui a fini au fond d'un tiroir. Tout le monde avait les yeux rivés sur cette rencontre. On s'attendait à écouter un discours clair, net et précis au sujet du blocage concernant le remaniement et écouter les arguments du président. Finalement, nous nous sommes retrouvés face à un Kaïs Saïed toujours aussi froid et attaché à la langue arabe. L'usage du terme « Zakafouna » a, d'ailleurs, marqué les Tunisiens à un point qu'on l'avait utilisé pour donner un surnom aux partisans et proches du président. Ils sont devenus les « Zakafna » ou les « Zakafouniyine» !
On pourrait citer une quatrième déclaration mettant en avant le côté atypique et assez inhabituel des techniques et outils de communication utilisés par le chef de l'Etat. Il s'agit d'un événement tellement inattendu qu'on en a fait l'origine de centaines voire de milliers de blagues. Il s'agit, bien évidemment, de la célèbre lettre envoyée par Kaïs Saïed à l'ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Une lettre écrite en se servant d'une plume, mais dont le contenu était presque aussi incompréhensible qu'illisible. On l'avait assimilé à de la sorcellerie ou à une écriture cachée. Ce qui avait suscité encore plus d'intérêt au sujet de cette lettre était la mise en scène dans une vidéo publiée par le palais de Carthage à la date du 15 février 2023. On y voyait le président s'adresser au chargé du protocole en l'appelant « Responsable du courrier » (صاحب البريد) ! Avait-il vraiment besoin de l'appeler ainsi ? Cette petite touche dramatique, était-elle indispensable ? Il semblerait que Kaïs Saïed, ovni de la scène politique, ne ménage pas ses efforts pour se démarquer des autres politiciens voir de la société tunisienne entière.
Certains ont affirmé que ce dernier retenait ses rires. Kaïs Saïed lui a ordonné de livrer le courrier à Hichem Mechichi et de ne rebrousser chemin qu'en l'obtention d'une réponse. Cette phrase, à elle seule, a poussé des milliers d'internautes à imaginer l'homme en question bloqué pendant des heures à la Kasbah alors que Hichem Mechichi essayait en vain de décrypter la lettre. La chose a tellement été critiquée que la vidéo avait été retirée du compte YouTube de la présidence de la République et de sa page Facebook. Le bref échange entre le président et le chargé du protocole a complètement disparu des archives des deux plateformes. Un comportement reflétant un certain amateurisme quant à la gestion de ce genre de situation.
Pour ce qui est de la période suivant l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021, nombreux sont les discours sur lesquels ont pourrait s'arrêter. En faisant disparaître le parlement et le gouvernement et en s'octroyant les pleins pouvoirs, Kaïs Saïed a monopolisé l'espace public. Il en a profité pour multiplier les discours dénonçant des complots et des stratagèmes maléfiques visant la Tunisie et son peuple. Qui de mieux qu'un bon vieux discours populiste présentant la défaillance de l'Etat comme étant le résultat d'un gigantesque complot parfois international visant à placer la Tunisie dans une situation de soumission complète et continue. On pourrait passer des heures à s'interroger sur les motifs poussant d'autres Etats, groupes, entités politiques et organisations à s'unir contre un pays pauvre, en crise et en situation de blocage ! Que nous envie-t-on exactement ? Mais, là n'est pas notre sujet !
Pour ce qui est des répliques phares de Kaïs Saïed, la liste est, comme on l'avait annoncé, longue et étonnante. Il a utilisé, dans un discours du 4 octobre 2021, des termes assez choquants telles que vermines et fouteurs de troubles. Ces derniers seraient des vendus au service de pouvoirs étrangers. Quelques jours après, le 22 octobre 2021, Kaïs Saïed parle de serpents et de leurs sifflements. Ces derniers peuvent être entendus, selon lui, dans les couloirs des administrations. Il a, donc, qualifié les fonctionnaires de reptiles ! Nous pouvons, également, aborder la question des comploteurs se réunissant dans les restaurants et autres endroits chics tel qu'évoqué dans les discours du 23 avril 2022 et du 15 février 2023. Dans le premier, Kaïs Saïed avait utilisé le mot « ivrogne » (مخمورين) et avait insinué qu'il s'agissait de personnes infréquentables passant la majorité de leur journée dans des bars. Durant une allocution ne portant que des jugements de valeur, les opposants passent de comploteurs, à des traîtres puis à des apostats.
Durant le second discours, on découvre un Kaïs Saïed hostile à des activités auxquelles n'importe quel citoyen lambda pourrait participer. Il s'en est pris à ceux qui vont dans les restaurants chics et dans les hôtels cinq étoiles. Il a critiqué des consommations et des factures valant des millions tout en jouant la carte du populisme. Il a cité en contre-exemple le salaire de 1,8 mille dinars d'un médecin ayant effectué des études bac+11. La défaillance de l'Etat au sujet des salaires serait la responsabilité de ceux qui dînent dans les restaurants et qui prennent des vacances. Pire, les médecins ne fréquentent-ils pas ce genre d'endroit ? Il s'agit d'une partie considérable de la clientèle des hôtels et des restaurants ! Kaïs Saïed semble être complètement à côté de la plaque à ce sujet !
Les internautes, militants et activistes ont constaté cela à plusieurs reprises, non pas par l'analyse absurde de la situation et les théories plus loufoques les unes que les autres, mais par l'usage de quelques expressions ou mots qui nous sont totalement inconnus. L'événement le plus marquant sera l'utilisation d'un terme synonyme à emblème et dont on ne connaissait pas l'existence. Il s'agit du mot savant « طغراء ». Kaïs Saïed l'a utilisé au sein du projet de la nouvelle constitution publié le 30 juin 2023 dans une sorte de démonstration de force puisqu'il pouvait tout simplement mettre l'un des synonymes simples et connus par tout le monde à savoir « شعار » ou « رمز ». Par la suite, et durant le discours du 8 juillet 2022, dans lequel le président avait tenté d'inciter les Tunisiens à participer au référendum. Tout le monde écoutait attentivement le discours jusqu'à la 50ème seconde. Kaïs Saïed avait choisi d'utiliser un mot que même les experts en langue arabe avaient oublié « لتصدعوا » qui signifiait dans ce contexte se prononcer au sujet de la constitution. Or, en Tunisie, on connaît un mot similaire et s'écriant avec presque la même orthographe, mais qui renvoie à des maux de tête ! Etrange coïncidence.
Nous pouvons, également, citer les déclarations du président de la réunion du 22 décembre 2022 censées porter sur le budget de l'Etat et sur sa situation financière, Kaïs Saïed ne peut s'empêcher de nous sortir l'une de ses phrases culte. Parlant de corruption et d'évasion fiscale, le président de la République a indiqué que les complices des personnes coupables de ce genre de crime se soumettaient aux ordres de Satan. Nous sommes, donc, passés à un discours religieux considérant que les corrompus et les coupables de crimes financiers étaient en vérité des satanistes ! Par cette simple déclaration, Kaïs Saïed a révélé au grand public l'origine de la défaillance de l'Etat au niveau de la collecte des revenus fiscaux. C'est Satan le responsable ! Il est en train de fournir des combines et des tuyaux aux personnes coupables d'évasion fiscale afin de ne pas payer ce qui est dû.
La plus récente des déclarations illuminées de Kaïs Saïed reste celle du 8 juillet 2023. Il s'était aventuré à parler de la question migratoire et du grand complot lié à cette chose et qu'il semble être le seul à avoir anticipé. Il a, cette fois, indiqué que la Tunisie n'était pas un « appartement meublé » qu'on pouvait vendre ou louer. Bien évidemment, Kaïs Saïed n'a pas utilisé le synonyme d'appartement connu auprès des Tunisiens. Il a opté pour le terme qu'on avait l'habitude d'entendre dans les feuilletons ramadanesques égyptiens !
Toutes ces déclarations nous poussent à nous interroger sur l'origine et le parcours de notre président. Elle semble être en rupture directe avec notre actualité et notre identité. Ne font-ils que confirmer ce qu'il avait lui-même déclaré lors du discours du 31 décembre 2020. S'adressant aux Tunisiens à l'occasion du nouvel an, Kaïs Saïed a indiqué qu'il se sentait parfois comme un extraterrestre venu d'une autre planète. Le président avait démontré qu'il était le nouvel ovni de la scène politique. Par la suite, et depuis son élection, il a tout fait pour nous montrer qu'il ne se souciait pas des étiquettes et des bases d'une communication saine et efficace allant jusqu'à faire appel à des expressions et des mots n'ayant aucun rapport avec la Tunisie ou les Tunisiens. On pourrait dire que le président est devenu expert dans la communication à côté de la plaque ou qu'on ne sait plus à qui nous avons affaire !


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