Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, a qualifié de catastrophique le bilan du président de la République Kaïs Saïed, depuis son putsch du 25-Juillet. S'exprimant lors d'un atelier organisé par les composantes de la société civile tunisienne, il a relevé l'absence de vie politique et la dégradation de la situation des droits de l'Homme en Tunisie. Il a évoqué, dans ce sens, l'affaire des prisonniers politiques, la loi électorale « qui a écarté la parité et la femme », l'éventuelle révision du décret-loi 2011-88 portant sur l'organisation des associations, en plus des campagnes de diffamation contre les opposants politiques. Soulignant que le pouvoir n'est pas réceptif aux efforts de la société civile, Bassem Trifi a, toutefois, estimé que le rôle des acteurs de cet écosystème était de s'unir « pour une Tunisie démocratique ». « Il faut continuer à militer pour nos droits », a-t-il souligné. Notant que les violations des droits de l'Homme commises durant ces deux dernières années étaient orchestrées pour détruire les institutions de l'Etat et les acquis du peuple, il a appelé à joindre les efforts au lieu de « travailler chacun dans son coin ». « La liberté d'expression dérange, les associations dérangent, les partis politiques dérangent… si nous continuons comme ça nous n'aurons plus le droit de se rassembler ni d'exprimer nos opinions », a-t-il déclaré.