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Ces patates chaudes entre les mains d'Ahmed Hachani
Publié dans Business News le 03 - 08 - 2023

Dès le premier jour, le nouveau chef du gouvernement Ahmed Hachani est appelé à trancher sur une série de dossiers, tous aussi urgents les uns que les autres. Voici la liste de ses priorités des premières semaines.

Composition du gouvernement
Pour mériter vraiment son titre de chef du gouvernement, Ahmed Hachani se doit de nommer, tout seul, l'ensemble des membres de son gouvernement et ce sans subir les choix du président de la République. Ce dernier le laissera-t-il faire ? Le doute est permis.
Dans le gouvernement précédent de Najla Bouden, un certain nombre de ministres ont directement été choisis par Kaïs Saïed, dont notamment Malek Zahi, ministre des Affaires sociales ; Kamel Feki, ministre de l'Intérieur ; Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères ; Leïla Jaffel, ministre de la Justice ; Abdelmonem Belati, ministre de l'Agriculture issu de l'armée ; Imed Memmich, ministre de la Défense ou encore Kalthoum Ben Rejeb, ministre du Commerce.
Est-ce que ces noms conviennent au nouveau chef du gouvernement ? Qu'en sera-t-il s'il n'est pas d'accord avec l'un ou l'autre et qu'il leur préférerait quelqu'un de son propre carnet d'adresses ? Pour gouverner comme il le souhaiterait, et être par la suite l'unique comptable du résultat, M. Hachani se doit de nommer qui il veut où il veut. L'annonce de la composition de son gouvernement donnera indéniablement un éclairage sur son degré d'indépendance vis-à-vis de la présidence de la République.

Image du pays
A cause de plusieurs sujets, la Tunisie subit, depuis le putsch du 25 juillet 2021, une image exécrable à l'échelle internationale. Etats, ONG, ONU, agences de notation et médias multiplient les communiqués dénonciateurs de la politique tunisienne.
Ahmed Hachani est donc appelé à renverser la vapeur et à donner une lueur d'espoir, condition sine qua non pour bien mener son travail.
Parmi les dossiers urgents qui ternissent l'image de la Tunisie, il y a :
* Le dossier migratoire : des centaines de migrants d'Afrique subsaharienne sont pourchassés tous les jours et certains sont carrément jetés en plein désert. Les reportages de médias à ce sujet sont juste honteux. Ahmed Hachani est donc appelé à faire cesser cette chasse aux migrants et à faire respecter les droits de l'Homme.
* Le dossier des détenus politiques : assurément, le dossier le plus compliqué à gérer, car officiellement, il n'y a pas de détenus politiques, il y a juste des suspects qui ont comploté contre l'Etat. C'est pourtant un secret de Polichinelle que de dire que ces suspects sont tous des hommes politiques et/ou de la société civile, adversaires de Kaïs Saïed qui cherchaient une alternative démocratique et pacifique au régime putschiste. Traiter ce dossier et faire libérer ces détenus revient à avouer que la justice n'était pas indépendante et que ces détenus étaient vraiment politiques. Les laisser en prison, c'est accepter la continuité de la politique répressive et injuste du régime et, donc, continuer à en subir la mauvaise image.
* Le dossier des relations avec les médias : la gouvernance de Najla Bouden a été la pire de toutes en matière de relations avec les médias. Durant ses 22 mois de mission, la dame n'a donné aucune interview et n'a prononcé aucun discours. S'il veut dégager une bonne image de lui et du pays, Ahmed Hachani est appelé à agir comme l'ensemble de ses homologues dans le monde, c'est-à-dire avoir une relation apaisée et continue avec les médias, dire ce qu'il fait et faire ce qu'il dit et s'adresser, périodiquement, au peuple. Cette politique des plus classiques pour une Primature risquerait de faire de l'ombre à Kaïs Saïed qui ne supporte aucune concurrence et qui ignore carrément ce que les sciences de la communication signifient. Face au peuple, il veut être le seul et l'unique à paraître.
Ahmed Hachani pourra-t-il convaincre le président de la République qu'il ne saurait bien faire son travail sans remplir toutes les conditions de ce travail, à la tête desquelles une politique de communication digne de ce nom ? Connaissant l'entêtement du président et ses idées arrêtées (sur la communication et les médias), le doute est permis.

Les inévitables réformes
La notation souveraine de la Tunisie (CCC- selon Fitch) est la pire de son Histoire. Idem pour son taux d'endettement qui n'a jamais atteint ces niveaux.
Les analystes, tunisiens et étrangers, sont unanimes, la Tunisie a besoin de réformes urgentes, sous risque de banqueroute. Elle ne peut plus continuer comme ça avec des dépenses supérieures aux recettes et à jouer la carte de l'endettement pour financer le budget de l'Etat.
Qui dit réformes, dit politique d'austérité et désengagement de l'Etat de plusieurs secteurs. C'est exactement ce que doit faire tout chef de gouvernement digne de ce nom et c'est exactement ce que refuse le président de la République qui tient à préserver le rôle social de l'Etat et à ne céder aucune de ses entreprises, quoiqu'il en coûte.
Ce dossier est le plus épineux pour Ahmed Hachani, car le président l'appelle à faire une omelette sans casser des œufs ou à traiter un cancer avec de simples antalgiques.

Financement du budget
Le budget de la Tunisie est déficitaire depuis des années et le fossé s'est creusé davantage sous la gouvernance de Najla Bouden.
Pour renflouer les caisses, Mme Bouden a choisi l'endettement à tout va en allant chercher des crédits dans les banques, privant ainsi le tissu économique de ressources, et à l'étranger (Algérie, Arabie saoudite, établissements financiers usuriers…).
Ahmed Hachani est donc appelé à suivre une politique totalement opposée avec une Tunisie qui compte sur elle-même, comme l'a répété, à maintes reprises, le président de la République. Cette politique devrait porter ses fruits sur le long, moyen et court terme.
* Pour le long terme, il faut inévitablement un plan de réformes drastiques.
* Pour le moyen-terme, Ahmed Hachani doit pousser le secteur privé à produire et exporter davantage. Il doit réformer le système fiscal pour englober le maximum de contribuables, notamment les millions d'évadés fiscaux (notamment du commerce informel) et de délinquants fiscaux. Il doit alléger le poids des salaires dans son administration et ce en limogeant, par exemple, les milliers de fonctionnaires recrutés par la troïka sous prétexte de dédommagements. Ces milliers de personnes ont été recrutées sans respecter les normes de l'administration, c'est-à-dire les concours, et ont été suffisamment dédommagées avec toutes ces années dans la fonction publique sans une véritable productivité en contrepartie.
* Pour le court terme, c'est-à-dire les prochaines semaines qui coïncident avec la préparation du budget de l'Etat 2024 et la Loi de finances 2024, Ahmed Hachani n'a d'autre choix que de se diriger vers le Fonds monétaire international avec un nouveau plan de réformes. Pas sûr pour autant qu'il obtienne un crédit avant la fin de l'année.
A défaut, il doit débloquer certaines situations chaotiques, notamment la production de phosphate à Gafsa. Kaïs Saïed est allé lui-même pour résoudre le problème, il y a quelques semaines, mais il n'a rien pu obtenir de concret.

Dialogue social
Le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, doit s'employer à rétablir le dialogue social avec les partenaires sociaux, particulièrement l'Union générale du travail de Tunisie (UGTT). Le gouvernement de Najla Bouden a totalement plombé ce dialogue notamment avec la fameuse circulaire n°20 qui interdit toute négociation sans l'aval de la présidence du gouvernement. Cette politique hermétique a notamment conduit à la crise de l'enseignement. D'autres partenaires, à l'instar de la confédération nationale des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), méritent d'être écoutés concernant plusieurs sujets, dont celui de la préparation de la Loi de finances 2024.


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