L'avocate et membre du comité de défense de l'ancien maire d'Ezzahra Rayen Hamzaoui, Nadia Chaouachi, est revenue, vendredi 25 août 2023, sur l'état de santé critique de son client qui a plongé dans un coma hypoglycémique la veille alors qu'il est toujours en détention. Arrêté en mai dans le cadre d'une investigation sur une affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, Rayen Hamzaoui a entamé une grève de la faim la semaine dernière en signe de protestation contre sa détention injustifiée. « Rayen Hamzaoui est en train de payer la facture de son amour pour son pays, la facture de son patriotisme, la facture de son succès, la facture d'avoir choisi de rester dans un pays que sa génération a quitté », a avancé Me Chaouachi, au micro de Myriam Belkadhi dans une intervention téléphonique dans la matinale de Diwan FM, notant qu'aucun motif ne justifie la détention de Rayen Hamzaoui. Selon l'avocate le dossier est vide et aucune preuve n'a été retenue contre son client pour justifier le mandat de dépôt émis à son encontre. Elle a ajouté, également, que le dossier a été constitué sur la base d'une délation notant que la déposition du délateur contenait plusieurs éléments invraisemblables. Elle a ajouté, dans ce sens, que le comité de défense avait même exigé un examen psychiatrique du délateur dont l'identité n'a jamais été communiquée aux avocats de Rayen Hamzaoui. L'affaire Rayen Hamzaoui implique plusieurs personnalités politiques importantes. Le jeune homme est accusé de conspiration contre le pays avec plus d'une vingtaine de personnes dont Hakim Ben Hamouda, ancien ministre des Finances et grand expert économique dans plusieurs instances internationales, Mofdi Mseddi, ancien secrétaire d'Etat chargé de la communication de trois chefs du gouvernement et d'un président du Parlement, Maya Ksouri, avocate et chroniqueuse politique, Sawsen Maâlej, célèbre comédienne, Chahrazed Akacha et Malak Baccari, toutes deux journalistes, et Nadia Akacha, ancienne cheffe de cabinet du président de la République, Kaïs Saïed. L'avocate a déclaré que son client avait nié son implication dans le dossier dès le premier jour soulignant l'impact psychologique de ces graves accusations sur le jeune homme. « Il a décidé la grève de la faim dès le premier jour, mais nous avons réussi à l'en dissuader », a indiqué Me Chaouachi. « Nous entamons le centième jour de détention. Est-on en train de le punir pour avoir aimé son pays ?! Le jeune homme ne peut plus tolérer davantage d'injustice », a-t-elle ajouté dénonçant les retards accusés dans le traitement du dossier, encore une fois, vide. « C'est comme si on était en train de le pousser à la mort ! », a-t-elle cinglé. Soulignant le périple des avocats qui cavalent entre plusieurs juridictions dans l'espoir d'obtenir la libération de Rayen Hamzaoui, l'avocate Nadia Chaouachi a appelé les autorités en charge à communiquer au public les faits reprochés au jeune homme. « Je défie quiconque d'avancer une seule preuve contre Rayen Hamzaoui, sauf la déposition du délateur dont les dires sont totalement faux ! », a-t-elle martelé.