Le président de la République a prononcé, en plein silence électoral, un discours après son vote, dimanche matin 24 décembre 2023 à l'école primaire de Mnihla 1 aux élections du conseil national des régions et des districts. Le chef de l'Etat n'a pas hésité à violer la loi et à promouvoir son projet, en vendant du rêve aux Tunisiens : Si son projet se concrétise, la Tunisie sera, selon lui, projetée dans le rang des premiers pays du monde, réalisant de ce fait les espoirs des citoyens. « Le 17 décembre 2010 a commencé l'exposition révolutionnaire à partir de l'intérieur du pays et il est parvenu à la Kasbah et la capitale. Les élections doivent aussi suivre ce cheminement, exprimant la manière suivie par le peuple tunisien, pour bâtir en partant des bases vers le centre. La mission et le rôle essentiels de l'Etat sont la réalisation de l'unité du pays entre toutes ses composantes et c'est la raison principale de ce vote. Plusieurs pays ont des parlements à deux chambres et la Tunisie avait connu cela à une époque de son histoire. Ce n'est certes pas le moment d'aborder les nombreuses expériences connues par les autres pays Ce conseil représentera tous les Tunisiens, mais sera proche des citoyens, dans sa première unité, qui composera les conseils locaux et dont émergeront les conseils régionaux puis les conseils des districts, jusqu'à avoir l'intégrité souhaitée entre toutes les composantes du peuple et des régions. Les deuxièmes assemblées sont revenues à la mode dans plusieurs pays, car la première assemblée n'exprimait pas complètement les demandes des citoyens électeurs. Dans l'actuelle configuration, l'élu de la délégation sera un membre du conseil local et sera proche des citoyens, en portant leurs attentes et leurs demandes et en essayant de les réaliser via le conseil régional, puis à travers le conseil des districts puis à travers le conseil national des régions et districts. Bien sûr après cela, il faudra mettre une loi organisant les relations entre les deux conseils (Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et districts, ndlr), une chose habituelle et traditionnelle dans tous les pays, et cela en ce qui concerne l'adoption des lois des deux assemblées en même temps et il y a diverses expériences en la matière », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : « Aujourd'hui, nous sommes en train de construire une nouvelle bâtisse, sur la base des attentes du peuple, le réel détenteur du pouvoir, et en lui donnant les moyens d'exprimer directement sa volonté. Sachant que comme l'assemblée des représentants du peuple, le Conseil national des régions et districts est responsable devant les électeurs et ils peuvent retirer leur confiance des membres à tout moment pendant le mandat électoral. Nous avons beaucoup de moyens et nous construisons de nouvelles bâtisses cohérentes et harmonieuses, avec la révolution et le processus que connaît l'humanité dans son ensemble L'expérience que nous menons, aujourd'hui, qui est un jour historique, permettra au marginalisé qui n'a pas de voix et qu'il n'est qu'un bulletin de vote le jour des élections, et devenir un décideur, de participer à l'élaboration de loi, d'interroger les membres du gouvernement. C'est sur cette vision qu'est bâti ce deuxième conseil ».
Le chef de l'Etat a profité de l'occasion pour s'attaquer à ses opposants : « Malheureusement, il y a certains qui ne sont pas d'accord avec la création de ce deuxième conseil, sachant que plusieurs penseurs dans les pays européens parlent d'une renaissance des deuxièmes assemblées après la crise connue au XXe siècle. La Tunisie n'est pas un pays régionaliste mais un pays uni et demeura uni. Par contre, la prise de décisions et des grandes stratégies, se fera par ceux qui ont créé cette explosion révolutionnaire et exprimera la volonté des citoyens à travers le pays, dans toute circonscription électorale ». Et de marteler : « Nous continuerons à bâtir toutes les institutions de l'Etat dans un avenir proche et nous poursuivrons en parallèle l'assainissement de l'Etat de ceux qui l'ont exploité pendant des décennies. J'ai abordé, il y a quelques jours, la question des entreprises et institutions publiques et vous avez vu la quantité de corruption. Mais ce n'est qu'une petite partie de la corruption qui a grignoté le pays. Nous devons nous soutenir, chacun dans son rôle pour bâtir, une nouvelle République et je suis sûr que nous sommes dur la bonne voie et que nous allons réaliser les espoirs de notre peuple. Nous avons beaucoup de richesses ainsi que des capacités et une volonté illimités : pour parvenir à la volonté du peuple de devenir à la tête des pays, disposant de toutes les raisons pour l'être (ressources humaines et richesses). Nous devons compter sur nous-mêmes et sur nos capacités et nous serons capables à réaliser les espérances de notre peuple, pour bâtir notre pays avec nos têtes et nos idées et bâtir nos richesses avec nos haches et notre sueur. Et nous réussirons … En avant et en avant, l'avenir est pour le peuple tunisien, le véritable détenteur du pouvoir ! ».