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Quatorze affaires de complot, est-ce sérieux ?
Publié dans Business News le 23 - 01 - 2024

Pas moins de quatorze affaires de complot contre l'Etat sont instruites actuellement devant la justice. Elles impliquent des dizaines de personnalités politiques et médiatiques dont plusieurs croupissent en prison depuis plus d'un an. Le nombre considérable de ces affaires, la vacuité des dossiers, l'absence de communication officielle à leur sujet et l'identité de certaines personnalités étrangères laissent entendre que ces affaires manquent vraiment de sérieux et qu'elles ont été créées de toutes pièces afin d'éliminer des adversaires politiques du régime.

Il s'appelle Nejib Dziri, il coanime une émission politique quotidienne sur la radio satirique IFM et il est un des plus grands fayots et défenseurs du régime de Kaïs Saïed. Mardi 23 janvier 2024, M. Dziri essayait de démontrer, de toutes ses forces, que Benyamin Netanyahou est en train de comploter contre la Tunisie. Pour étayer ses propos, il estime que M. Netanyahou est un criminel de guerre et qu'il en a contre tout leader populaire. Partant, il est donc normal que le Premier ministre israélien complote contre la Tunisie et le président Kaïs Saïed.
Si le sujet Netanyahou a été évoqué ce mardi à l'émission impossible d'IFM, dirigée par Borhen Bssais, c'est suite aux révélations de l'avocat Samir Dilou à l'hebdomadaire Acharâa El Magharibi affirmant qu'une délatrice de nationalité arabe aurait révélé un complot contre l'Etat impliquant le Premier ministre israélien, deux dirigeants islamistes actuellement en prison, Ali Larayedh et Noureddine Bhiri et l'opposant Ahmed Nejib Chebbi.
Me Dilou a beau expliquer à M. Dziri qu'une affaire de complot nécessite obligatoirement des faits et des actes concrets, assortis de preuves, le fayot était droit dans ses bottes plus convaincu que jamais par ses idées conspirationnistes.

Cette quatorzième affaire de complot contre l'Etat, dont on saurait davantage dans les prochains jours, ressemble à ses précédentes, elle manque de faits, d'actes et de preuves. Le seul point commun est qu'elles impliquent des personnalités politiques et médiatiques réputées pour leur opposition au régime et susceptibles de concurrencer le président de la République à la présidentielle théoriquement prévue à l'automne prochain. À l'origine des instructions judiciaires, il y a souvent un délateur anonyme, des ouï-dire, des suppositions et des raccourcis. Parfois, on fait face à des aberrations, comme lorsqu'on trouve, parmi les comploteurs, des morts. On trouve également des contradictions, comme lorsque les PV du parquet accusent les prévenus de comploter avec des ambassadeurs étrangers et que le ministère des Affaires étrangères disculpe ces mêmes ambassadeurs.
Autre point commun à ces affaires, le silence total des autorités judiciaires. Aucune communication, en dépit de la polémique suscitée et de l'identité des prévenus. Pire, on interdit aux médias de traiter ces affaires, au vu de leur dangerosité supposée.
Au final, il y a lieu de s'interroger sur le sérieux de toutes ces affaires. D'un côté on a de très graves accusations, de l'autre on a très peu de faits tangibles. À la lecture des PV d'audition (qu'il nous est interdit de communiquer au public), on peut même se tordre de rire tant le ridicule le dispute à l'aberration.
Comment réagir quand on sait que feu Bouali Mbarki aurait comploté en 2022 alors qu'il est mort en 2020. Ou quand on apprend que l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger est en train de comploter contre le régime tunisien alors qu'il est mort, à l'âge de cent ans, en novembre dernier. Comment croire que le Premier ministre israélien a du temps pour comploter contre la lointaine Tunisie alors que son pays est en pleine guerre et que la Tunisie ne saurait être, en aucun cas, menaçante pour son pays.

Tous ces points régulièrement pointés du doigt par les avocats et relayés par les médias portent à croire que ces affaires sont vides et les accusations ridicules. « Les avocats font exprès de souligner ces points afin de ridiculiser ces affaires et de faire croire à l'opinion publiques que les affaires sont vides », s'exclame Riadh Jrad, autre grande figure des défenseurs du régime.
Faux, répliquent en chœur les avocats Samir Dilou et Sonia Dahmani. Pour qu'une affaire de complot soit crédible, elle doit être accompagnée d'éléments factuels et de preuves. Quand un délateur porte à la connaissance des autorités une information, il n'est pas nécessaire d'ouvrir immédiatement une instruction judiciaire et de convoquer les prévenus, il faut d'abord faire une enquête sécuritaire. « C'est pour cela que les services de renseignement existent, c'est à eux d'investiguer et de peser le sérieux des informations rapportées par les délateurs. C'est une fois que les informations ont été jugées sérieuses par les services de sécurité que la justice prend le relais », indique Me Dahmani.
« Le parquet n'est pas un bureau d'ordre. Il se doit de filtrer les plaintes, la crédibilité des délateurs et le sérieux de leurs propos », renchérit Me Dilou.
Quoique pensent et disent MM. Dziri et Jrad, les affaires de complot contre l'Etat n'arrivent pas à convaincre une partie de l'opinion publique tunisienne. À l'international, on a cessé, depuis belle lurette, de les relayer. D'habitude, quand un pays découvre une affaire de complot contre l'Etat, cela est aussitôt relayé par l'ensemble de la presse mondiale. Les présidents étrangers n'hésitent pas à envoyer des messages de soutien et de sympathie à leur homologue victime de tentative de complot. La Tunisie a beau enregistrer quatorze affaires de complot contre l'Etat, cela ne fait réagir personne à l'international et déclenche un tas de moqueries à l'échelle nationale.

En l'absence de communication officielle des autorités, d'éléments factuels et de preuves tangibles, la lecture la plus plausible quant à ses affaires qui se multiplient et se ressemblent est que le régime putschiste de Kaïs Saïed cherche à éliminer ses adversaires politiques. Il n'y a rien d'exclusif en cela. Dans d'autres pays, comme la Biélorussie, ou la Russie, on accuse les opposants de terrorisme et d'intelligence avec des puissances étrangères ; en Tunisie on les accuse de complot contre l'Etat.


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