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Le piège Mattei
Publié dans Business News le 30 - 01 - 2024

Le Plan Mattei permettra d'ouvrir une « nouvelle page de l'Histoire ». C'est ce qu'a déclaré Kaïs Saïed hier à Rome. Le Président décrit le projet italien comme « un lieu de rencontre entre le Nord et le Sud, où l'Afrique serre la main de l'Italie, marchant côte à côte, main dans la main, pour ouvrir une nouvelle page de l'Histoire ».
Le chef de l'Etat, qui était présent depuis deux jours au sommet Afrique-Italie, a clos sa participation avec un entretien avec la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, où elle a pu peaufiner sa grande opération com' en faveur du Plan Mattei.

Le Plan Mattei est la pierre angulaire de la politique étrangère de Giorgia Meloni. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Meloni ne cesse de faire les yeux doux aux dirigeants africains pour leur vendre son fameux partenariat. La dirigeante italienne d'extrême droite vend un partenariat « équitable » et un partage des richesses plus « égalitaire » entre l'Italie et les pays d'Afrique.
Elle joue sur les sentiments d'années de spoliation et de colonisation pour faire croire aux Africains que l'Italie compte rompre avec la prédation à laquelle on les a habitués. L'Italie veut donc faire croire qu'elle ne veut que le bien de l'Afrique, et rien d'autre. Le programme peut, en effet, sembler alléchant face à des relations antérieures totalement déséquilibrées avec les autres pays d'Europe.

Mais le Plan Mattei est-il simplement, comme l'Italie tente de le vendre, un simple partenariat énergétique ? Il est évidemment bien plus que cela. C'est surtout le programme sur lequel l'Italie de Meloni se base pour reprendre le contrôle de l'Afrique. Elle essaye, également, à travers ce plan, d'avoir la main pour négocier l'épineux dossier migratoire.
Ce que ce plan cache est, en effet, plus qu'un simple partenariat énergétique qui profiterait aux deux parties de la même manière. L'Italie cherche à instaurer un pouvoir sur le continent africain. Ceci lui permettrait, à la fois, de mieux appréhender les changements géopolitiques qui s'opèrent actuellement, mais aussi de profiter de la vague de défiance que les Africains nourrissent désormais à l'égard de leurs anciens colonisateurs.

En plus d'un partenariat politique, c'est aussi une main sécuritaire que l'Italie – et à travers elle les pays du bassin méditerranéen – posera sur l'insoluble dossier migratoire qui donne depuis des années des sueurs froides à nos voisins européens.
En matière de migration, la menace que représentent plusieurs pays d'Afrique – dont la Tunisie – fait que le dossier migratoire est devenu une des principales préoccupations de l'autre côté de la Méditerranée. Pour y faire face, c'est l'approche sécuritaire que les dirigeants européens envisagent toujours en premier.
Les guerres et les conflits dans des pays comme le Mali, Niger, Burkina…, mais aussi les révolutions qui ont secoué la Tunisie et la Libye, ont engendré des crises économiques et sociales sans précédent. Des crises qui ont eu un impact direct sur le flux de migrants auquel l'Europe – et en premier l'Italie – doit désormais faire face.

Mais le plan défendu par Giorgia Meloni, ne serait-il pas tout simplement un nouveau moyen de pression sur les pays d'Afrique afin qu'ils gardent leurs migrants chez eux ? C'est ce que soutient la gauche italienne qui critique fortement ce plan et en pointe les pièges évidents. Pour les détracteurs de Meloni, en effet, le Plan Mattei ne fait que miroiter des projets différents de ce qu'on tente de nous faire croire.
Face aux grandes richesses énergétiques que représente l'Afrique, l'Italie sera incontestablement la première gagnante de cet accord qu'elle présente comme étant égalitaire et équitable. D'ailleurs la Tunisie de Saïed sera le premier cobaye et ce dès 2024.

Etonnant pour un dirigeant comme Kaïs Saïed, qui se dit souverainiste et jaloux de sauvegarder les intérêts de la Tunisie loin de toute pression, de tomber les deux pieds joints dans ce piège sans se poser la moindre question.
De son côté, Kaïs Saïed profite du Plan Mattei pour ancrer son « nouvel ordre mondial » qu'il ne cesse de proclamer depuis son ascension à la présidence. En ignore-t-il les enjeux ou préfère-t-il plutôt les ignorer afin de continuer à marquer des points ?
Le chef de l'Etat ne semble nullement dérangé par les élans fascistes de son « amie » et partenaire. Lui qui fait de la cause palestinienne une affaire de principe et inclut un soutien à Gaza dans chacun de ses discours, ne s'offusque pas du tout de la position italienne. L'Italie a, rappelons-le, suspendu son aide il y a trois jours aux réfugiés palestiniens (agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens). Les manifestations pro-Palestine continuent d'être sévèrement réprimées par les autorités italiennes, partout dans le pays.
Face à cela, invité à Rome, Kaïs Saïed préfère occulter la réalité des choses et commencer son discours au sommet Afrique-Italie en évoquant un sujet qui n'était pas à l'ordre du jour, celui de la Palestine. Le chef de l'Etat semble oublier ses principes - du moins certains d'entre eux - quand il s'agit de l'Italie. Que l'on nous explique…


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