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Entre croissance réelle et fantasmée
Publié dans Business News le 12 - 06 - 2024

Quelle situation économique pour les années à venir ? Il s'agit de la grande question du moment. Celle qui agite les prévisionnistes et ouvre la voie aux spéculations les plus contradictoires. Quelles prévisions auront plus de chances de s'avérer justes ?

La question est en effet cruciale. La Tunisie ayant enregistré, l'année dernière, le plus bas taux de croissance jamais enregistré de son histoire. Sous le gouvernement Ahmed Hachani et la présidence de Kaïs Saïed, c'est avec un tout petit 0,4% de croissance que la Tunisie clôture l'année 2023.
Force est de reconnaitre que les gouvernements – actuel et précédents – ont été de bien piètres prévisionnistes. Le gouvernement de Najla Bouden tablait sur 1,8% de croissance, tandis que son successeur Ahmed Hachani, plus réaliste, tablait sur 0,9%. Il a été plus ambitieux pour 2024 estimant, en novembre dernier devant le Parlement, la croissance à quelque 3%.
Cette différence avec le taux réellement enregistré a fait envenimer le différend entre le pouvoir et l'Institut national de la Statistique. Au lieu de prendre le problème à bras le corps et de profiter de l'onde de choc, le PDG de l'INS – oiseau de mauvais augure – a été limogé tout de suite après.

Après le choc des 0,4%, Ahmed Hachani a été obligé de revoir ses chiffres à la baisse. Ainsi, après les 3% prévus pour 2024, sa nouvelle prévision est de 2,1% de taux de croissance, soit presqu'un point d'écart avec le chiffre initial. Une importante diminution.
Mais cette diminution s'explique surtout par l'obligation de s'aligner avec les prévisions faites par les institutions de Bretton Woods. Il n'est désormais plus possible de convaincre l'opinion publique que la croissance pourrait passer de 0,4% à 3%.
Ce nouveau chiffre se situe, en effet, à mi-chemin entre les prévisions faites par le FMI et la Banque mondiale. Les deux institutions de Bretton Woods ne sont, elles non plus, pas d'accord sur la croissance que le pays enregistrera dans les mois à venir.
De son côté, le FMI prévoit un rythme de croissance annuelle moyen de 1,8% pour 2024-2026. Pour la même période, la Banque mondiale, elle, se montre plus optimiste et en prévoit 2,3%. Les deux institutions se basent sur une appréciation différente des variables influant sur ce taux, à savoir l'investissement et les échanges extérieurs. Les différences ne sont certes pas importantes, mais, avec un taux de croissance aussi faible, elles sont loin d'être négligeables.
Si les prévisions du taux de croissance sont loin d'être sûres, une chose demeure certaine cependant, la croissance enregistrée sera beaucoup trop molle pour permettre de faire face aux défis rencontrés par l'économie tunisienne. Ses finances publiques étant actuellement au plus bas.

Face à ce triste tableau, le gouvernement ne perd pas la face et continue de publier les messages « positifs » vantant les réalisations de son équipe. Quelques semaines après la publication par l'INS de ce taux de croissance, qualifié par les experts de « très, très alarmant », le gouvernement publie un communiqué dans lequel il expose ses propres vérités et se vante du fait que « les partenaires de la Tunisie sont éblouis par sa résilience financière et économique dans un contexte géopolitique international délicat ».

Il est difficile aujourd'hui de se retrouver entre les « faits » présentés par le pouvoir et ceux clamés par les experts. « Personne ne sait où on en est aujourd'hui, économiquement parlant », avait affirmé, il y a quelques semaines, le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, commentant la situation économique du pays.
L'expert avait expliqué qu'il y a un flou qui entoure l'avenir de l'économie tunisienne surtout qu'il n'y a pas de vision claire pour dire si le pays est, ou non, sur la bonne voie. L'expert avait aussi expliqué que malgré la baisse de l'inflation ceci ne signifie pas pour autant une amélioration de la situation économique. Les prix avaient en effet atteint des records - 10,4% d'inflation en février 2023 - mais continuent encore d'augmenter.
De son côté, l'économiste Moez Souissi avait affirmé que si la croissance n'évolue pas, « il n'y aura plus aucun argument à présenter ». « Rien ne pourra cacher le fait que le pays a du mal à créer de la croissance », avait-il déclaré.

Les chiffres sont têtus et il n'est pas aisé de leur faire dire ce qu'ils ne sont pas. Si les estimations divergent pour l'instant, dans quelques mois, cette croissance sera bien réelle et il ne sera désormais plus possible de se cacher derrière les messages propagandistes pour camoufler un échec évident. Mais, à quel prix ?


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