72 députés de l'opposition italienne ont adressé, vendredi 21 juin 2024, une lettre au président de la République, Kaïs Saïed, appelant à la libération de l'avocate et chroniqueuse, Sonia Dahmani. Les députés, indigné du silence complice du gouvernement de Giorgia Meloni, ont dit se joindre à l'appel d'Amnesty contre les accords avec des régimes autocratiques, dans le seul but de limiter les départs de migrants vers l'Europe, sans exiger que les droits fondamentaux des personnes soient restaurés et respectés. Les signataires ont fait part de leurs vives préoccupations concernant l'arrestation et la détention arbitraire de l'avocate Sonia Dahmani et demandé à Kaïs Saïed d'ordonner sa libération immédiate et inconditionnelle et de veiller à ce que l'enquête pénale infondée à son encontre soit classée. « En outre, nous appelons les autorités tunisiennes à mettre fin aux arrestations ciblées d'avocats, de journalistes et de militants qui luttent pour l'exercice pacifique de leurs droits humains, notamment les droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association » ont-ils conclu. Rappelons qu'un mandat de dépôt avait été émis contre l'avocate Sonia Dahmani le 13 mai 2024. Des agents armés et cagoulés, en civil avaient pris d'assaut, le 11 mai 2024, les locaux de la Maison de l'avocat de Tunis où elle s'était réfugiée après avoir fait l'objet d'un mandat d'amener. Le juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, le 20 mai, de maintenir en détention l'avocate. Sonia Dahmani est poursuivie dans trois affaires. La première est liée à ses déclarations lors d'un passage médiatique sur la chaîne télévisée Carthage +. La deuxième affaire porte sur une autre déclaration plus ancienne. La troisième affaire a été initiée à la suite d'une plainte déposée par la ministre de la Justice, Leila Jaffel.