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À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Publié dans Business News le 07 - 08 - 2024

Le moins que l'on puisse dire en ce qui concerne l'élection présidentielle d'octobre 2024, c'est qu'elle ne ressemblera en rien à celles qui l'ont précédée. Lors des précédents élections, les principaux acteurs étaient les candidats, les partis qui les soutenaient et, à un degré moindre, les différents programmes présentés, dont certains, il faut bien l'avouer, relevaient plus de la blague que du programme. Pour cette élection, les principaux acteurs sont le ministère de l'Intérieur, l'Instance supérieure indépendante des élections et les tribunaux. À deux mois, presque jour pour jour, de l'échéance électorale, nous ne constatons pas d'effervescence autour de ce rendez-vous au niveau populaire et les discussions dans les cafés, les bars et dans les repas familiaux ne tournent pas autour de l'élection présidentielle.

Ce désintérêt pour l'échéance présidentielle s'explique en grande partie –impossible d'être plus précis vu que les sondages d'opinion sont interdits- par le fait que la course semble pliée avant même son début. Le président-candidat Kaïs Saïed est en roue libre jusqu'au 6 octobre prochain. Il faut avouer qu'il ne s'est pas vraiment mis en danger quand on voit toutes les entraves dressées sur les parcours des autres candidats à la présidentielle, ou du moins ceux que l'on qualifie de candidats « sérieux ». Mondher Zenaïdi, Kamel Akrout, Karim Gharbi et d'autres se sont vus refuser, tout simplement, d'avoir le fameux bulletin n°3 qui ne devrait même pas figurer sur la liste des documents à fournir, d'après la jurisprudence de la justice administrative. L'Etat est réticent à délivrer ce document banal à un ancien ministre et à un amiral à la retraite. D'autres n'ont pas pu se consacrer à leurs campagnes vu qu'ils étaient occupés par les tribunaux à l'instar de Abdellatif Mekki ou encore Nizar Chaari qui a découvert qu'il allait être condamné par contumace. Evidemment, la justice ne fait que son travail et le ministère de l'Intérieur ne porte aucune responsabilité concernant les problèmes de délivrance des bulletins n°3 comme expliqué dans un communiqué.
L'instance chargée des élections, de son côté, va commencer aujourd'hui à examiner les 17 dossiers de candidature déposés auprès de ses services. La liste préliminaire des candidats à l'élection présidentielle devrait être connue dimanche 11 août. Sur 116 personnes ayant retiré le formulaire de parrainages seulement 17 dossiers ont été déposés. Toutefois, tous n'ont pas démérité. Les plus sérieux d'entre eux ont tenté, souvent avec de maigres moyens, de jouer le jeu démocratique et de proposer une alternative aux Tunisiens, comme cela a été le cas de Nasreddine Shili qui a apporté un vent de fraicheur à un processus sévèrement balisé. Sur les 17 dossiers qui seront examinés, on sait déjà que peu d'entre eux sont complets et obéissent aux exigences inflexibles de l'Isie. Certains n'ont pas pu fournir de bulletin n°3 alors que d'autres n'ont pas pu réunir les dix mille parrainages nécessaires à l'acceptation du dossier. C'est processus administratif qui déterminera quels sont les candidats qui auront le droit de concourir à la fonction suprême et c'est ce même processus qui déterminera quelle offre politique sera fournie aux Tunisiens.

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », comme l'écrivait Corneille. Non pas que l'on ait l'arrogance de présumer, déjà, du résultat de l'élection présidentielle, mais il faut bien avouer que certains n'auront pas l'occasion de concourir. Face à un président de la République dont la popularité est établie, il sera difficile pour les autres candidats de briller. Lors de la dernière réunion du conseil de sécurité nationale, le chef de l'Etat a parlé de « poches antirévolutionnaires » qui commettent différents crimes car elles « pressentent leur fin à travers n'importe quelles élections libres par lesquelles le peuple exprime sa volonté en toute liberté ». Des élections libres, c'est tout le mal que l'on se souhaite en ces temps troubles.
Entre temps, hormis les différentes théories du complot, personne ne parle aux Tunisiens de sujets graves tels que l'eau, l'éducation, la migration, la situation des finances publiques ou encore d'environnement. En général, une élection, surtout présidentielle, est le moment opportun pour mettre sur la table un ensemble de sujets sérieux touchant à l'avenir de la nation. C'est aussi le moment de dresser le bilan d'un mandat passé et d'évoquer les projets du mandat futur. Ce débat, en Tunisie, nous en faisons pour l'instant l'économie et l'on parle de bulletins, de formulaires et de procédures administratives. Ce qui est certain, c'est que le gagnant de la course à Carthage, dénué de gloire dans sa victoire, devra trouver des solutions aux problèmes des Tunisiens, vite.


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