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Chokri Belaïd doit se retourner dans sa tombe
Publié dans Business News le 27 - 09 - 2024

Le système instauré par le président de la République dans sa constitution nous gratifie d'un parlement bicaméral. Le pouvoir législatif, qui s'est transformé en fonction par la volonté présidentielle, comprend deux chambres législatives : l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts. Le Tunisien, chanceux, écope de plus de députés et donc de plus de belles déclarations.
Si, à l'assemblée, quelques députés se démarquent encore du pouvoir exécutif, refusant la fonction de caisse de résonance, du coté du conseil c'est autre chose. Les élus du conseil sont totalement inféodés quelle que soit leur tendance.

En pleine polémique autour de l'amendement de la loi électorale et du passage en force pour paver le chemin de Carthage au président sortant, un élu du conseil a poussé le zèle jusqu'au reniement de l'idéologie à laquelle appartient son parti. Historiquement de gauche, Al Watad est l'une des composantes de ce spectre politique depuis des décennies. L'une de ses figures n'est autre que le leader lâchement assassiné Chokri Belaïd.
A l'avènement du 25-Juillet, le parti s'est jeté corps et âme dans le soutien du processus présidentiel. Quelques figures n'étaient pas d'accord et le parti s'était alors scindé en Watad et Watad unifié. C'est ce dernier, dirigé par l'ancien député de la décennie dite pourtant noire, Mongi Rahoui, qui s'est inscrit dans les nouvelles approches de Kaïs Saïed.
Alors même que toutes les composantes de la gauche se mobilisent et s'élèvent contre les pratiques du régime, Al Watad unifié a choisi de jouer à contre-courant. Quand on dit toutes les composantes de la gauche, cela ne signifie pas uniquement celles organisées en partis, mais aussi le cœur battant de la société civile portant à bras-le-corps et contre vents et marées les valeurs fondatrices de la gauche.
La déclaration d'Oussama Sahnoun membre du bureau politique d'Al Watad unifié et élu du Conseil national des régions et des districts : « Nous sommes le Watad et non la gauche », a suscité les railleries. Jusqu'au-boutiste dans le lèche-bottisme au pouvoir, il a renié sans gêne aucune l'identité de son parti. Par la suite, il publiera une diatribe en reprenant les éléments de langage des juillettistes et de leur chef suprême : « La gauche des ambassades, des financements étrangers et au service des islamistes, la gauche de la société civile suspecte, la gauche libérale… ».

Dans son manifeste électoral le président sortant n'avait pas manqué de taper sur la gauche et la société civile. Piqué dans le vif par la mobilisation générale et les critiques ouvertes, il a tenté de jeter l'opprobre sur cette gauche qui représente un noyau principal de l'opposition contestataire. « Ceux qui veulent instaurer l'homosexualité marchent aux côtés de ceux qui voulaient appliquer la charia », s'est-il exclamé ne concevant pas que le seul point commun c'est le rejet de son régime, son rejet, et non pas une quelconque accointance.
« Ils versent des larmes de crocodiles sur la démocratie… Ceux qui prétendaient être à la gauche de la gauche marchent aux cotés de ceux qui ont pillé le peuple… ». Adepte des jeux de mots pas très réussis, il avait ainsi revisité l'expression consacrée « Mon cœur est à gauche » en ces termes : « Leurs cœurs, s'ils en avaient, battent au nord (l'occident) et leurs portefeuilles sont à droite ». Clairement, le président est remonté contre cette gauche très virulente à son encontre. Ce qui a amené obséquieusement l'élu Oussama Sahnoun à abjurer l'appartenance de son parti à cette famille politique.
Avant même de renier son identité idéologique, le fait est que le Watad de Mongi Rahou a effectivement tourné le dos aux valeurs et principes de la gauche. En soutenant un régime qui a piétiné les droits humains et la liberté d'expression, en soutenant un régime rétrograde et intolérant, un régime qui a fait de la division et de la pensée fascisante un parangon (…), Al Watad unifié a perdu ses repères et s'est renié.

« La Tunisie est un jardin aux 100 roses, en 100 couleurs. Nous divergeons et nous sommes différents, mais dans un cadre civil, pacifique et démocratique ». Ces paroles sont de Chokri Belaïd. Certains sont frappés d'amnésie. Il doit se retourner dans sa tombe.


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