Le comité d'organisation du Festival international de Carthage a publié, mardi 8 juillet 2025, le programme de la 58e édition, prévue du 18 juillet au 17 août 2025. L'annonce, attendue depuis plusieurs semaines, avait déjà suscité des polémiques en raison du retard accusé dans sa publication. Une nouvelle controverse a éclaté dès la mise en ligne du programme sur la page Facebook officielle du festival. De nombreux internautes ont exprimé leur insatisfaction, critiquant la programmation et certains choix artistiques. L'activiste Chaker Jahmi a vivement réagi à la présence de la chanteuse Hélène Ségara à l'affiche, dénonçant son soutien à Israël. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il a affirmé : « L'artiste de l'entité sioniste sur la scène de Carthage… Hélène soutient l'entité sioniste et représente l'un des visages de la propagande artistique et culturelle d'un Etat gangster appelé 'Israël'. » Il a également mentionné une chanson de l'artiste, intitulée Yerushalayim shel zahav (Jérusalem d'or), qu'il attribue à une démarche de soutien à l'armée israélienne après la guerre des Six Jours. « Elle va chanter, et le peuple va danser, alors que le sang continue de couler et que des enfants sont assassinés », a-t-il écrit.
D'autres soirées ont également été citées dans les critiques formulées par les internautes. La journaliste et animatrice radio Afef Gharbi s'est notamment interrogée sur la signification de l'intitulé « Soirée tunisienne », annoncé pour le 28 juillet 2025 sans aucune précision sur l'artiste ou le style musical programmé. Elle a pointé du doigt ce flou, dénonçant un manque de transparence de la part des organisateurs.
Ce point a été repris par plusieurs internautes. « Une soirée tunisienne… C'est quoi ? Qui en est chargé ? On ne sait pas. Malouf, Mezoued, soirée de mariage, célébration d'obtention du bac, divorce… Seul Dieu et le prophète le savent », a écrit Omar Cherif.
En effet, de nombreux Tunisiens ont exprimé des réserves quant aux artistes annoncés par les organisateurs du festival. L'internaute Nadhem Chakri a estimé que la programmation semblait davantage relever de 1995 que de 2025. « On a l'impression que la personne responsable est restée bloquée trente ans en arrière… Latifa, Soufia, Najwa Karam… Et pourquoi pas Najat Aatabou, Idir, Hakim, Hany Shaker, Mekdad Sehili, Noureddine El Beji, Assi El Hallani, Nour Mhanna… », a-t-il ironisé.
De son côté, Souha Mariem Aounallah s'est contentée d'une petite touche d'ironie en publiant la phrase suivante : « Où sont Angham et Assala ?! ». Une phrase qui cite deux chanteuses dont le succès remonte aux années 1990-2000, mettant ainsi l'accent sur les nombreuses questions posées dans le cadre des artistes invités à se produire sur la scène de Carthage malgré l'absence de récentes productions musicales. Certains n'ont rien produit depuis des années.