À fin novembre 2024, la production nationale de pétrole brut a baissé de 14 %, alors que celle du gaz commercial sec a diminué de 25 %. En parallèle, et pour cette même période, la demande nationale de produits pétroliers a enregistré une hausse de 3 %, alors que celle du gaz naturel a baissé de 5 %. C'est ce qui ressort du rapport sur la conjoncture énergétique, récemment publié par le ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie pour novembre 2024. Selon ce document, la production nationale de pétrole brut s'est située à 1,24 mégatonne (Mt) à fin novembre 2024, enregistrant ainsi une baisse de 14 % par rapport à fin novembre 2023. Cette baisse a touché plusieurs champs, à savoir Ashtart (-24 %), El Hajeb/Guebiba (-33 %), Gherib (-30 %), Maamoura (-89 %), Nawara (-17 %), Miskar (-22 %), El Borma (-7 %), Halk el Manzel (-16 %), Cherouq (-12 %), Hasdrubal (-7 %) et Cercina (-9 %). D'autres champs ont enregistré, par contre, une augmentation de production, à savoir Adam (+9 %), Bir Ben Tartar (+44 %), Sidi Litayem (+17 %), Ezzaouia (+83 %) et Ch. Essaida (+5 %). Faits marquants : * Remise en production le 15 mai 2024 de la concession Miskar, après l'arrêt total de la production depuis le 3 mai 2024, et ce pour la maintenance de l'usine Hannibal. Arrêt de la production (shut down) depuis le 18 octobre 2024 pour des travaux de maintenance. Reprise de la production le 11 novembre 2024. * Arrêt de la production (shut down) de la concession Hasdrubal depuis le 27 novembre 2024 pour des travaux de maintenance. * Remise en production le 16 septembre 2024 de la concession Shalbia, après un arrêt depuis décembre 2023. * Augmentation relative de la production du champ El Borma (concession El Borma), suite à une augmentation de la production à partir du puits EB406-2 entre le 10 juillet 2024 et le 15 juillet 2024. * Arrêt du puits Ain-1 de la concession Gremda depuis le 9 mars 2024. * Arrêt planifié de la concession Nawara du 19 février au 7 mars 2024 pour des travaux de maintenance. * Remise en production de la concession Robbana depuis le 14 avril 2024. La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 33 300 barils par jour à fin novembre 2023 à 28 900 barils par jour à fin novembre 2024. Les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont atteint 1,95 mégatonne d'équivalent pétrole (Mtep) à fin novembre 2024, enregistrant ainsi une baisse de 19 % par rapport à la même période de l'année précédente. La production du gaz commercial sec a diminué, en effet, de 25 %, et la redevance sur le passage du gaz algérien a enregistré une baisse de 11 % à fin novembre 2024 par rapport à fin novembre 2023, en se situant à 824 000 tonnes d'équivalent pétrole (tep). Faits marquants : * Baisse de la production de 10 % du champ Hasdrubal. * Baisse de la production de 40 % des champs Nawara et Chalbia : arrêt planifié du 19 février au 7 mars 2024 pour des travaux de maintenance. * Hausse de la production de 15 % du gaz commercial du Sud à fin novembre 2024 par rapport à fin novembre 2023. * Baisse de la production de 22 % du champ Miskar : arrêt total de la production du 3 au 15 mai 2024 pour la maintenance de l'usine Hannibal. Arrêt de la production depuis le 18 octobre 2024 pour des travaux de maintenance. Reprise de la production le 11 novembre 2024. * Baisse du forfait fiscal sur le transit de gaz d'origine algérienne de 11 % à fin novembre 2024 par rapport à fin novembre 2023. Par ailleurs, la répartition de la redevance totale entre la redevance cédée à la STEG et la redevance exportée montre que la plus grande partie est cédée à la STEG (100 % à fin novembre 2024). Le forfait fiscal sur le passage du gaz algérien a baissé de façon significative durant le premier semestre de 2020. La pandémie qui a touché l'Europe, et notamment l'Italie, a fortement impacté la demande d'énergie et, par conséquent, la quantité de gaz transitant de l'Algérie vers l'Italie à travers la Tunisie. Néanmoins, une amélioration a été observée à partir du mois de juillet 2020, et celle-ci s'est poursuivie durant les années suivantes. Les achats de gaz algérien ont enregistré une baisse de 3 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, pour se situer à 2,16 Mtep. L'approvisionnement national en gaz naturel a enregistré une baisse de 5 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, pour se situer à 4,15 Mtep. Dans le détail, il y a eu une baisse de la part du gaz national de 34 % à 27 %, une hausse de la part de la redevance perçue en nature et cédée à la STEG de 15 % à 21 %, et une hausse de la part des achats de gaz algérien de 51 % à 52 %. La demande nationale de produits pétroliers a enregistré une hausse de 3 % à fin novembre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente, pour se situer à 4,16 Mtep. Ainsi, nous avons noté une hausse de la demande des essences de 9 %, du gasoil de 6 % et du carburant aviation de 7 %. En revanche, la demande de GPL et de coke de pétrole a enregistré une baisse respectivement de 2 % et de 11 %. La structure de la consommation de produits pétroliers n'a pas connu de changement significatif entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, à l'exception de quelques produits, notamment le petcoke, dont la part est passée de 12 % à 11 %, les essences, dont la part est passée de 18 % à 19 %, et les gasoils, dont la part est passée de 44 % à 45 % durant la même période. La consommation de carburants routiers a enregistré, entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, une augmentation de 7 %. Elle représente 65 % de la consommation totale des produits pétroliers. La consommation de GPL a enregistré, entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, une baisse de 2 %. La consommation de coke de pétrole a diminué de 11 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024 (données partiellement estimées). À noter que ce produit est utilisé exclusivement par les cimenteries et qu'il est substituable par le gaz naturel et le fioul lourd. D'autre part, la consommation de carburant aviation a enregistré une hausse de 7 % à fin novembre 2024 par rapport à l'année précédente. La demande totale de gaz naturel a enregistré une baisse de 5 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, pour se situer à 4,13 Mtep. La demande pour la production électrique a enregistré une baisse de 6 %, et celle pour la consommation finale a enregistré une légère diminution de 0,4 %. Le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (71 % de la demande totale à fin novembre 2024). La production électrique est en effet basée sur le gaz naturel à 95 %. La baisse de la demande du secteur électrique est due à la limitation de la disponibilité du gaz naturel et ne reflète pas la demande du secteur électrique. Pour les usages finaux (hors production électrique), la demande de gaz naturel a connu une légère diminution de 0,4 %, pour se situer à 1,18 Mtep. La demande des clients moyenne et basse pression a enregistré une légère hausse de 1 %, et celle des clients haute pression a enregistré une diminution de 5 %. La consommation spécifique globale des moyens de production électrique a enregistré une amélioration de 2,4 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024, pour se situer à 195,9 tep/GWh. D'ailleurs, la production d'électricité à partir du gaz naturel a enregistré une baisse de 3 %, et la demande en gaz naturel du secteur électrique a enregistré une diminution de 6 %. Nous avons noté une hausse de la part des cycles combinés dans la production électrique, passant de 76 % à 79 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2024. Le nombre total de permis en cours de validité à fin novembre 2024 est de seize, dont quinze permis de recherche et un permis de prospection. Le nombre total de concessions est de 56, dont 44 en production. L'Etat participe, à travers l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP), à 34 de ces concessions en production et directement à trois. Concrètement, il n'y a eu ni nouvelle opération d'acquisition sismique pour l'exploration, ni nouvelle opération de forage de développement à fin novembre 2024. Le rapport précise qu'il y a eu, cependant, le forage d'un nouveau puits d'exploration jusqu'à cette même date. Notons qu'à fin novembre 2024, le taux de dépendance énergétique s'est situé à 59 %, contre 51 % un an auparavant. Sans comptabilisation de la redevance, ce taux grimpe à 69 % à fin novembre 2024, contre 62 % un an auparavant.