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Dignité nationale : concrétiser les aspirations des citoyens
Publié dans Business News le 21 - 01 - 2025

La révolution tunisienne du 14 janvier 2011 a vu émerger un cri de ralliement fort : "Karama Wataniya" (Dignité nationale). Mais quelles en étaient les implications profondes ? Les voix qui scandaient ce slogan partageaient-elles une même vision commune de ce que signifie la Dignité nationale ? Ou était-ce un idéal aux contours flous, façonné par des revendications multiples et parfois contradictoires ?

À travers le monde, les révolutions ont souvent marqué des tournants dans la quête de Dignité nationale. Lors des luttes anticoloniales du XXe siècle en Afrique et en Asie, des mouvements ont fédéré les masses autour de revendications communes, comme la justice sociale et le respect des droits humains fondamentaux pour enfin bâtir des nations.

En Tunisie, la Révolution a incarné un profond rejet des injustices et des inégalités régionales héritées de décennies de dictature et d'exclusion socio-économique.
Cependant, comme dans toute révolution, les attentes vis-à-vis de la Dignité nationale étaient trop importantes et parfois même contradictoires pour aboutir.
Synonyme de reconnaissance immédiate de droits sociaux, les déceptions ne pouvaient qu'être au rendez-vous.
Dans notre cas, les régions marginalisées, comme Sidi Bouzid et Kasserine, ont été les épicentres de la contestation. Ces régions, historiquement négligées depuis 1956, ont revendiqué leur droit à un partage équitable des ressources nationales et à la fin de leur marginalisation économique ; elles ont été déçues par les politiciens qui ont émergé après la révolution.

Pour les révoltés tunisiens, la dignité s'articule principalement autour du droit à la liberté et du droit à un travail. Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), le taux de chômage en Tunisie atteignait 13 % avant la révolution, mais il dépassait 30 % dans certaines régions intérieures. Ce déséquilibre a nourri un sentiment d'injustice parmi les jeunes, qui ne voyaient aucun avenir dans un système verrouillé par le népotisme et la corruption.
La souveraineté nationale, bien qu'importante dans le discours politique, n'avait de sens pour ces citoyens que si leurs besoins fondamentaux étaient satisfaits. Cette perspective rappelle une réalité universelle : la Dignité nationale reste un concept vide si elle n'est pas enracinée dans des pratiques concrètes de justice sociale, de liberté individuelle et d'égalité des chances.

Un autre aspect fondamental de la dignité nationale réside dans la reconnaissance de la mémoire collective. En Tunisie, cela s'est traduit par une résurgence de mouvements qui ont ravivé des figures historiques longtemps marginalisées. Le Youssefisme, par exemple, pour les partisans de Salah Ben Youssef, opposant clé au régime de Bourguiba, a ressurgi comme un symbole de résistance face à une histoire officielle biaisée.

Dans les sociétés arabo-musulmanes, la dignité est fréquemment liée à des notions d'honneur familial et de respect des valeurs religieuses. À l'inverse, dans les démocraties occidentales, la dignité tend à s'ancrer dans les droits individuels, y compris ceux des minorités, et dans des principes comme la liberté d'expression. Ces différences de perception existent dans la société tunisienne et sont à l'origine de tensions, notamment lorsque des systèmes politiques ou culturels tentent d'imposer une définition unilatérale de la dignité.
Dans de nombreux cas, l'agitation autour de la "Dignité Nationale" est devenue un prétexte à des dérives autoritaires. Des régimes populistes ont exploité ce concept pour justifier des politiques répressives, au nom de la préservation d'une identité collective officielle prétendument menacée.

En Tunisie, des débats similaires ont émergé autour de tensions entre liberté individuelle et normes sociales conservatrices, notamment après la révolution.
Mais en fin de compte la dignité n'est pas qu'un principe théorique ; elle est vécue au quotidien, dans des contextes aussi variés que les hôpitaux, les prisons, les écoles ou les lieux de travail. Une enquête de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a révélé que, dans le monde, le manque de respect pour la dignité des patients dans les systèmes de santé est une cause majeure de souffrance morale.
De même, dans les prisons tunisiennes, souvent surpeuplées, les conditions de détention bafouent quotidiennement la dignité humaine. Selon un rapport de Human Rights Watch en 2023, le surpeuplement carcéral atteint parfois 150 % de la capacité prévue, privant les détenus de droits de base comme l'accès à une hygiène décente ou à des soins médicaux. On pourrait multiplier les exemples à l'infini.
C'est dire que la dignité doit être intégrée dans toutes les pratiques institutionnelles, et pas seulement invoquée lors de débats éthiques ou politiques.

La question de la dignité se pose également dans des dilemmes contemporains complexes, comme celui de la fin de vie. Plusieurs pays ont légiféré sur la fin de vie pour permettre une "mort digne". En revanche, dans des sociétés plus conservatrices, ce débat est souvent perçu comme une atteinte à la sacralité de la vie.
Ces tensions illustrent à quel point la dignité reste un concept en constante redéfinition, selon les contextes et les sensibilités culturelles.
La révolution tunisienne a ouvert une réflexion nécessaire sur la Dignité Nationale, mais elle a également mis en lumière ses ambiguïtés et ses contradictions.

Pour éviter qu'elle ne se réduise à un simple slogan, il est essentiel d'enrichir ce concept par des approches interdisciplinaires, en s'appuyant sur la philosophie, la sociologie et les sciences politiques.

Placer la dignité au cœur des priorités, sans en faire un outil d'oppression ou d'exclusion, permettra de restaurer une humanité partagée et d'élaborer des solutions concrètes pour répondre aux crises sociales, politiques et environnementales.
La compréhension du concept de Dignité nationale, bien qu'elle suscite des débats passionnés, peut devenir un point de convergence si elle s'appuie sur des principes fondamentaux de justice sociale et de respect des droits humains.


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