À la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d'un enregistrement audio attribué à Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'UGTT, des voix se sont élevées au sein de la centrale syndicale pour réclamer sa démission, notamment le groupe de frondeurs du bureau exécutif. Slaheddine Selmi, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a vivement critiqué Noureddine Taboubi, affirmant qu'il avait pour habitude de dénigrer les autres syndicalistes, que ce soit au téléphone ou dans des discussions privées. « Ecouter le secrétaire général qualifier d'autres syndicalistes de "mafia" est inadmissible. Il y a sûrement eu d'autres conversations similaires. Va-t-il continuer à présider l'instance administrative, le bureau exécutif, le bureau exécutif élargi, le conseil sectoriel et le conseil national ? C'est inacceptable. Cette fuite est un véritable fiasco », a déclaré Selmi lors d'une conférence de presse tenue le 21 janvier 2025. Slaheddine Selmi a laissé entendre que Noureddine Taboubi devait quitter ses fonctions, le jugeant le principal responsable de la crise actuelle au sein de l'UGTT. Selon lui, le secrétaire général porte 80% de la responsabilité de cette situation. M. Selmi l'a accusé de manquer d'éthique et de ne pas chercher à trouver des solutions ou des compromis répondant aux attentes des différentes parties. « On est en droit de s'interroger sur l'urgence soudaine d'avancer la date du congrès. Ce n'est pas un hasard. Cela reflète l'état de crise au sein du bureau exécutif et le rendement du secrétaire général. Il existe de profondes divergences au sein de l'équipe dirigeante. Nous sommes arrivés à un point où les dossiers relatifs aux travailleurs sont sous le contrôle du pouvoir exécutif », a-t-il ajouté. Dans l'enregistrement diffusé depuis le 20 janvier 2025, on entend Noureddine Taboubi qualifier certains syndicalistes de « mafieux ». Il y évoque également des intrigues et des complots dirigés contre lui, notamment en lien avec la situation financière de la centrale syndicale. Selon lui, ces attaques viseraient à le pousser dans un conflit direct avec le pouvoir en place.