La militante et dirigeante du Front de salut national, Chayma Issa, a été l'invitée, jeudi 30 janvier 2025, de l'émission "Politika" de Zouhaier Eljiss sur Jawhara FM. Une apparition médiatique très remarquée puisqu'elle fait partie des personnes accusées dans l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat. La dame a, dès le début, annoncé la couleur, affirmant qu'elle ne renoncera pas à la lutte pacifique « pour un retour du pays sur le bon chemin ». Elle a aussi réitéré son rejet des mesures annoncées le 25 juillet 2021, considérant qu' « il s'agissait d'un coup d'Etat ». Mme Issa a également évoqué des atteintes aux droits et aux libertés et une pression visant à restreindre les espaces de libre expression. Elle a mis l'accent sur l'importance de faire prévaloir la voix de la raison. La dirigeante du Front de salut national a rappelé que les citoyens ayant manifesté leur joie le 25 juillet 2021 à la suite des mesures annoncées par le président de la République, Kaïs Saïed, n'avaient pas appelé à la création d'entreprises communautaires ou à la mise en place du système de gouvernance par les bases. Chayma Issa a considéré qu'il était temps de faire baisser les tensions en exposant la vérité. Elle a assuré être injustement accusée de complot. Elle a appelé à la libération des détenus dans le cadre de cette affaire. Par ailleurs, la dirigeante du Front de salut national a assuré ne pas faire partie d'Ennahdha. Elle a expliqué que le front se composait de plusieurs entités et d'indépendants. Quant à sa relation avec Rached Ghannouchi, elle a déclaré ne l'avoir rencontré que deux ou trois fois et a exprimé beaucoup de respect envers lui. Chayma Issa a rappelé avoir fait l'objet de poursuites en vertu du décret 54 et du code de justice militaire. Elle a écopé de six mois de prison avec sursis et a aussi été détenue durant plus de cinq mois en tant qu'accusée dans l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat.
Pour rappel, la liste des personnes accusées de complot, incarcérées à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend les noms de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de la même affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023. La période de détention provisoire aurait dû se terminer entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n'a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d'instruction ont alimenté critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur détention, mais sans succès. À ce jour, après plus de 600 jours de détention, ils restent emprisonnés.